Chapitre 59

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Je redescends la pente, doucement, en m'accrochant aux branches pour éviter de glisser. Arrivé en bas, je m'avance de quelque pas, découvrant le corps de Cortes qui git sous mes yeux. J'expire l'air de mes poumons, comme si je voulais chasser ce sentiment de tristesse. La mort ne me laisse pas indifférente et ça, même si c'est une mauvaise personne.

— Danielle !

Cette voix perce mon cœur de part en part. Je lève la tête regardant les arbres devant moi, et d'un bond en avant cours dans la direction de la voix. Je repousse les branches sur mon passage. Puis, sans crier gare, je rencontre les yeux de mon guide, ceux qui m'ont tant manqué. Je me jette dans ses bras, laissant mon cœur, mon corps profiter de sa chaleur.

— Rafael...

Il sert son emprise autour de mes épaules, posant sa tête au creux de mon épaule. Mes mains sont solidement accrochées à son dos, comme si je ne voulais jamais le lâcher. Puis, il me repousse. Ses doigts se posent sur ma joue, mon nez et mes lèvres, mémorisant absolument chaque détail sur leurs passages.

Je pose ma main sur la sienne, serrant davantage sa peau contre la mienne.

Elle est si chaude comparée à ma peau, a mon cœur triste. Il doit savoir que mon père est mort. En fait, j'ai besoin qu'il le sache.

— Rafael, je dois...

Sergio arrive derrière lui, coupant mon élan.

— J'ai pas eu le temps de libérer qu'il cavalait déjà jusqu'à toi, dit-il.

Il se retourne vers son ami, gêné.

— Sergio !

— Je ne dis que la vérité.

Je serre la main de mon guide, comme pour me donner du réconfort. Finalement, ce n'est peut-être pas le bon moment d'en parler.

— Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? questionné-je. Comment les empêcher de voler la cité, de ...de détruire la dernière cité d'or encore caché.

— En scellant la cité, dit soudainement une voix semblable à Rafael.

Mikael sort des arbres, accompagner de Dantae et pose son fusil sur le sol.

— À présent que vous êtes là, ce n'est plus un problème.

— Mais ils sont déjà à l'intérieur, ça ne les empêchera pas de sortir, explique Rafael. Ils resteront coincés...

Le silence emplis mes oreilles. J'ai l'impression que le silence m'offre une vérité mortelle.

— Avec eux, à l'intérieur ? Questionné-je.

Je serre le bras de Rafael. Enfermer avec l'or a tout jamais.

— Et les gens à l'intérieur ? Ils sont en danger avec eux.

— Il n'y aura de problème, c'est une tribu avec de bon guerrier, affirme Sergio.

— Mais, ils m'ont bien traité, ils ont fait preuve de bienveillance.

— Parce que tu as l'âme du Puma, continue-t-il.

L'âme du puma ? Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Je récupère l'objet qu'elle m'a donné et le regarde de plus près. Ce n'est pas une tête humaine, mais celle d'un puma.

— On ne peut pas. Le père de Danielle est encore introuvable. Il est peut-être même à l'intérieur.

Mes yeux fixent l'objet, comme si toute ma vie ce trouver dedans.

— Je sais où il est et....Je sais qu'il veillera sur la cité pour l'éternité...

Les yeux de mon guide s'agrandissent de surprise. Il ne bouge pas pendant quelques secondes, avant de faire un pas dans ma direction. Il lève le bras, mais je l'évite et lève aussitôt la tête.

Je sais qu'il veut me montrer du réconfort, mais je sais aussi que je ne peux pas, pas maintenant. Si je commence à laisser de la place à ma tristesse, ma peine ne pourra pas me laisser accomplir ce qu'ils nous restent à faire : Sauver la cité.

— Vous êtes prêt ? Dis-je d'une voix, haute et forte.

Au cœur de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant