Au cœur de la forêt

Chapitre 49

— Avance plus vite, ordonné-je.

Je foule le sol presque en le frappant. C'est difficile avec ma condition physique, mais je veux arriver à la rivière le plus vite possible. Le dernier point sur notre carte me donne de l'énergie. Si notre déduction est bonne et je le crois fermement, ça veut dire que mon père sera dans les environs.

J'y crois en tout cas.

— Dis-moi, où est passée la Nina que j'ai rencontrée dans un bar ?

— Pourquoi tu dis ça ? questionné-je.

— Parce que la femme que j'ai avec moi est une guerrière qui avance comme un puma.

Je souris.

— Elle est restée là-bas, je pense.

Rafael s'approche de moi, me saisit les hanches et me ramène contre lui, plaquant ses lèvres sur les miennes.

— Les deux versions me conviennent.

Moi aussi. C'est quand même curieux de savoir qu'on a changé, évoluer mais, celle que je suis aujourd'hui ne me déplaît pas.

— Allons-y !

Il monte la main et salue comme les militaires.

— À vos ordres !

Nous reprenons notre chemin.

****

Les heures passent. Je garde assez bien le rythme. Nous nous approchons de plus en plus de la rivière, et l'excitation grandit en moi.

Soudain, le bruit de clapotis se fait dans mes oreilles. Je m'arrête, écoutant attentivement le bruit du mouvement de l'eau qui clapote, puis je me retourne vers Rafael.

— J'entends la rivière !!

J'accélère la cadence, poussant les branches une à une pour me rapprocher de mon but. Le bruit devient de plus en plus clair, de plus en plus proche.

La rivière se dessine à travers les arbres. Je m'accroche à une branche et observe la rivière en contre-bas.

— On y est ! affirmé-je.

Rafael arrive à côté de moi et pose un pied sur le rondin de bois posé juste devant.

Cette rivière est magnifique. Entourée par la végétation qui se mélange à elle, la rivière est d'une couleur limpide.

Pourtant, elle n'a aucune plage où se poser.

— On est au bon endroit, je ne vois pas de plage ?

— C'est normal, c'est un affluent de la rivière Madre de dios. Ce sont des rapides alors, il n'y a aucun endroit de genre.

Ce qui m'inquiète grandement. Je ne suis pas très douée pour monter dans un canoë quand il est posé sur une plage, tranquille, alors, sur des rapides qui vont faire l'embarcation, encore moins.

— Mais...

— Ne t'inquiète pas, c'est possible de le faire sur des rapides, il faut juste trouver un endroit peu profond.

— Ok !

— Il y a une cascade plus loin, a 30 minutes en canoé d'ici, mais c'est impossible en canoé. On descendra pour la contournée.

Des rapides ?

— Tu es sûr ? Tu as déjà fait ce genre de rapide ? questionné-je.

— Oui, ne t'inquiète pas.

Je Ne Suis Pas Inquiète !

— Et maintenant, on construit un canot ?

Il sourit et sort son couteau.