Chapitre 35

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Une légère lumière m'incite à ouvrir les yeux. La forêt est calme dans ce froid humide, mais le soleil commence à s'infiltrer à travers les arbres, m'éblouissant par la même occasion.

Aussitôt, un détail me revient à l'esprit : Le corps de mon guide collé au mien.

— Bien dormi ?

Je tourne mes yeux endormis vers mon compagnon de route. Il est assis autour du feu, une tasse entre les mains.

Je repousse la couverture et me redresse, face à lui.

— Mieux que je ne le pensais.

— Pas trop froid alors ?

Je rougis un instant au souvenir de nos corps collé. Il semble s'amuser celui-là.

— Tiens, bois ça, dit-il en me donnant la tasse.

Je respire le doux parfum qui se dégage de la boisson.

— Ça sent bon, c'est du maté ?

— La niña connait le maté, tiens donc, dit-il en riant.

— Tsss, dis-je en secouant la tête. Je sais que je ne connais pas grand-chose à la survie ou la foret, mais je ne suis pas totalement inculte.

— Je le sais, je ne te juge pas, mon cœur. Tu viens d'un pays où tu n'as jamais eu besoin d'apprendre ce genre de chose, c'est complètement normal.

— J'avais cru comprendre que mon inexpérience te faisait rire ?

Son sourire s'élargit de chaque côté de son visage.

— En tout cas, le maté te donnera de l'énergie et crois-moi, on va en avoir besoin. Le temple est au nord. Il reste une demi-journée de marche. Dès que l'on a pris le déjeuner, on décolle.

J'avale d'une traite le maté et lui redonne.

— Je suis prête !

Mon guide sourit de nouveau.

— Les biscuits ne sont pas encore prêts, mon cœur.

— Oh et ils sont prêts quand ?

— D'ici à 2-3 minutes, affirme-t-il.

Je pousse la couverture et je me lève.

— Oh. Bon, ben en attendant, je vais... Je dois...

Il me regarde une lueur amusée dans le regard. Je m'avance dans la forêt, près de la rivière et baisse mon pantalon en regardant dans tous les coins possibles de ne pas trop partager ce moment avec un insecte ou tout autre animal de la foret. Dans le fond, il n'y a pas plus beau paysage, mais faire pipi dans une forêt aussi dangereuse ne me donne pas envie de m'éterniser de toute façon.

Je remonte mon pantalon, le plus vite possible et entame le chemin du retour, mais mes sens entendent un bruit qui active mes sens : Le ruisseau.

Je m'approche de l'eau et plonge mes doigts dedans, m'enivrant la douce fraicheur de l'eau.

Puis, comme la veille, je vérifie que mon guide ne soit pas à porter de vue et enlève mon haut. Je porte l'eau jusqu'à ma peau et l'étale par fine gouttelette sur ma peau.

— Espléndido...

Je sursaute et me retourne avec un léger cri, manquant de perdre mon équilibre au bord du ruisseau.

Entre les arbres, un bras contre un arbre, mon guide se tient debout, me fixant, un large sourire collé sur les lèvres.

Aussitôt, je pose mes mains contre ma poitrine, protégeant comme je peux ma peau mise à nu aux yeux de mon guide.

— Mais, qu'est-ce que tu fais ? Questionné-je, semi-offusqué.

Il hausse les épaules, l'air de rien, sans quitter mon corps du regard.

— J'apprécie la vue, répond-il.

Sans le quitter du regard, je tâtonne sur le sol avec mes doigts, récupère d'une main mon haut que j'avais négligemment posé sur le sol sec à côté de moi et le pose contre ma poitrine.

— Ça ne te gêne pas de me regarder pendant que je me lave ?

— Absolument pas !

Et, en plus, il ne s'en cache pas !

— M le guide, ce genre de chose ne se font pas pourtant.

Je prends un caillou et sans grand effort, je le jette dans sa direction.

— Les biscuits sont prêts, on peut décoller, mon cœur.

Puis, il recule toujours, le sourire aux lèvres et disparait entre les arbres de la foret.

Sans attendre, je remets mon haut. Des restes d'eau sont encore sur ma peau, mais, au lieu de frissonner de froids, mon corps semble plus chaud. Je pose mes mains sur mes joues brûlantes. Je réalise soudain une chose. Ce voyage va vraiment mettre mes émotions sans dessous.

Je retrouve Rafael debout devant le feu avec les mêmes feuilles que Dantae avait dans la main et en sors quelques biscuits avant de le refermer et de le ranger dans son sac.

Toujours les joues rouges, je m'approche de mon guide et aussitôt, il pose un regard brûlant sur moi et me tends un ce qu'il a enlevé du feu.

— Tiens, mange ça, en route.

Au cœur de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant