Chapitre 42

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La route est difficile avec les poignées entravées, mais pas autant que mon cœur qui est lourd. Rafael, mort ? Non, cette idée est impensable. Et puis, Dantae et Sergio ne laisseraient pas une telle chose se produire. Ils sont frères et rien ne peut les détruire. Du moins, c'est ce que j'espère.

Ces hommes sont prêts à tout pour avoir l'or de la cité et inventer un mensonge ne devraient pas leurs posés de problème.

Une aiguille s'installe dans mon cœur, mais je la chasse d'un souffle. J'ai toujours gardé espoir pour mon père, sinon je ne serais pas ici sur ses traces. Alors, je garderai espoir pour Rafael.

Dans tous les cas, je dois trouver un moyen de m'échapper, de rejoindre les autres.

Soudain, mon pied s'accroche sur une racine, et mon corps, épuisé par cette marche, perd l'équilibre et s'étale en long sur la terre. J'appuie sur mes jambes pour me relever, mais c'est difficile. En même temps, nous avons quitté le camp aux premières lueurs du jour et je n'ai pas eu de pose depuis.

Rico tire sur mon bras. J'appuie sur l'un de mes pieds pour me relever et soulager la pression de Rico sur mon bras. Puis, je pose mes yeux sur lui et la colère s'installe.

— J'ai besoin de faire une pause... dis-je en serrant les dents.

Mais, Rico tire de nouveau mon bras et me pousse en avant. Je me retourne et lui fait face, le visage haut.

— Je dois m'isoler.. euh... pipi, affirmé-je sans le quitter du regard.

— Je m'occupe d'elle, Rico, dit Cortes.

Puis, il s'approche et me saisit le bras. Je tire de l'autre côté.

— Non, pas vous, vieux pervers ! hurlé-je.

— Oh ma jolie, tu ne préfères pas mes douces mains à ceux de Rico ?

— Espèce de porc, je vous interdis de me toucher.

Rico s'approche, me saisit par le bras et, sans ménagement, me pousse sur le côté, à travers la forêt, quittant peu à peu le groupe et surtout Cortes. Je le suis comme je peux avec ma fatigue et mes mains attacher. Le groupe disparait peu à peu de ma vue, laissant place à uniquement la foret. Puis, Rico s'arrête et me tourne face à lui. Je regarde les alentours, d'un œil sceptique et soulève mes mains entravées devant ses yeux.

— Libérez-moi et retournez-vous ! Ordonné-je en faisant des signes avec mes doigts.

Mais au lieu de me répondre, il s'approche et saisit le haut de mon pantalon.

— Non, dis-je en reculant. Arrêtez !

J'abaisse violemment mes mains, entravé devant lui, sur ses avant-bras pour qu'il lâche prise, mais il tire sur mon pantalon et me ramène à quelques centimètres de son torse. La peur monte dans ma poitrine. Je saisis ses poignées avec les doigts et tire dessus, mais Rico attrape mes mains et les pousse sur le côté.

Soudain, une ombre surgit d'entre les arbres, tel un félin. Rico se retourne d'un bond.

— Santos ? siffle-t-il.

— Rafael....

Il n'est pas mort, je le savais.

— Mets-toi en paie avec tes ancêtres, dit-Rafael. Parce que tu vas les rejoindre bientôt.

Je recule de quelque pas, mais Rico, me saisis le bras et me ramène contre lui, en posant sa main sur ma gorge. Le regard sans émotion, mon guide avance son pied l'un après l'autre pour nous contourner.

— Relâche-la ! ordonne mon guide.

Mais la prise de Rico se resserre contre ma gorge, me coupant un peu d'air. Le regard de Rafael se pose sur moi.

— Cours dans la forêt ! ordonne mon guide sans ciller.

J'ouvre la bouche pour protetester, mais la referme aussitôt. S'il me dit de courir, je compte bien l'écouter.

Mestizo, dit Rico.

— Mon sang de mêlée, comme tu dis, dansera sur ton cadavre.

Puis, d'un geste, Rico me balance en avant, vers mon guide. Rafael ouvre instantanément ses bras, mais, Rico profite de ce geste pour lui sauter dessus, couteau en main. Aussitôt, mon guide me pousse sur le côté et s'élance sur Rico à son tour, entament un jeu de bras pour contrer l'attaque de son adversaire. Maintenant libre, j'obéis alors à ses ordres et cours à travers la forêt.

Malgré la fatigue, les brulures dans mes jambes et les mains entravés, je cours.

Ne t'arrête pas ! C'est le seul mot d'ordre que j'ai en tête.

Dantae apparaît lui aussi et s'approche à une vitesse surprenante. Il se glisse près de moi et me saisit les mains sans attendre.

— Dantae ? dis-je surprise.

D'un geste du couteau, il coupe les liens et attrape ma main.

— Il faut s'éloigner le plus vite possible.

— Et Rafael, il est seul à se battre.

— Non, plus maintenant.

De quoi parle-t-il ? Est-ce que Sergio est avec lui ?

Soudain, Deux hommes apparaissent. Dantae met aussitôt une main devant moi.

— Cours, sans t'arrêter, tout droit, derrière le flanc de montagne. Tu pourras te cacher là-bas.

J'aimerais protester, mais je sais que je ne peux pas me le permettre.

— D'accord, Faites attention.

Il ricane, sortant son couteau.

— Vas-y !

Sans demander mon reste, je cours. Les branches et les feuilles fouettent mon visage, mais j'obéis sans broncher au deux hommes qui sont venus pour moi. La pluie fine s'accentue, mais je ne m'arrête pas pour autant. Le flanc de montagne se dessine alors. Je longe les arbres, mais un coup de feu retentit dans mes oreilles et me force à m'arrêter.

Ni de Rafael, Dantae ou Sergio n'ont d'arme à feu sur eux. Les seules à ma connaissance qui en porte, c'est le sentier lumineux.

Soudain mon pied glisse et mon corps suit, sur le sol de feuilles mortes, m'entraînant dans une petite crevasse de pierre. Les feuilles amortissent un peu ma chute et me permettant tout de même, de ne pas prendre la cavité de pierre de plein fouet. Je me relève, le corps tremblant. Je pense que je n'ai rien de cassé.

Je pose ma main sur la roche et la terre mouillée et avec mes pieds, essaie de grimper, mais une vive douleur s'empare alors de ma main. Je la ramène contre moi, dévoilant deux petits trous ou s'écoule du sang. Affolée, je perds le peu d'équilibre que j'avais réussi à avoir. Aussitôt, je retombe dans la petite crevasse.

La tête du serpent se dessine droit devant moi à l'entrée de la crevasse. Il me fixe.

Tremblante, je saisis le couteau que Sergio m'a donné. Celui qui devait me protéger en cas de danger. À cet instant, je comprends l'importance d'avoir une arme. Il s'élance et je plante ma lame dans sa tête, l'empalant sur la terre. Je recule, regardant mon couteau planter un instant sur le corps sans vie du serpent. Le couteau devient de plus en plus flou, puis le serpent se dédouble, se multiplie en plusieurs images qui bougent, danse dans ce paysage froid et sombre.

Je lève la main, et m'appuie sur la pierre de la caverne, mais, à peine posé, la morsure sur ma main devient de plus en plus douloureuse.

Puis, le noir m'envahit. 

Au cœur de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant