Au cœur de la forêt

Chapitre 43

Mes paupières se soulèvent puis se referment. Je force sur mes muscles pour les ouvrir de nouveau. Le plafond sous mes yeux est sombre, éclairé par de petite touche prévenant d'une lumière sur le côté. Je tourne la tête sur le côté, là ou repose un feu. Soudain, un visage apparaît dans mon champ de vision. Il est à la fois familier et la fois étranger. Je plisse les yeux, essayant de savoir où j'ai déjà vu cette personne. L'homme, malgré ses traits européens, est habillé d'une manière curieuse, presque comme Rafael et ceux de sa tribu.

Il tend sa main et pose la paume sur mon front. Puis, il se tourne et récupère une tasse sur le feu. Avec douceur, il soulève ma tête et ramène la tasse près de mes lèvres.

— Boit, m'ordonne l'étranger. Ça fera baisser ta fièvre.

Le liquide coule dans ma bouche. Le goût est amer et pas bon du tout, mais je n'ai pas la force de dire où faire quoique ce soit pour lutter contre ça. Mon corps me brule, comme si mes os étaient recouverts de lave.

Puis, l'homme recule et repose la tasse près d'eux feu. Je passe ma langue sur mes lèvres sèche. Où suis-je ? Pourquoi je suis ici avec lui et où sont mes amis ?

Je suis dans une grotte, mais avec un inconnu assis devant le feu. Au fond de la grotte, à côté de lui, contre le mur est posé une arme. Et une arme est censée tuer, non ? Fait-il partie du sentier lumineux ?

— Qui... qui êtes-vous...

Mais, avant d'avoir pu entendre sa réponse, je détourne la tête et sombre de nouveau.

***

— Danielle ?

Une voix m'appelle. Elle me connait, c'est certain, mais, pour le moment, je préfère rester comme je suis.

— Réveille-toi, mon cœur.

Cette fois-ci, je la reconnais. C'est Rafael, mon guide. Avec effort, j'ouvre les yeux. Au-dessus de moi se dessinent les yeux sombres de mon guide. Son corps collé au mien m'offre une chaleur diffuse qui fait du bien. Instinctivement, je saisis le col de son haut et resserre mes doigts dessus.

— Rafael ? murmuré-je.

Il sourit et remonte la couverture sous mon menton.

— Oui, c'est comme ça que je m'appelle.

J'aimerais lui répliquer que je sais très bien comment il s'appelle, mais d'autre question traine dans mon esprit.

— Ou.. ou sommes-nous ?

— Dans une grotte.

Je fronce les sourcils, l'esprit confus. On ne devrait pas être sur les traces de mon père ?

— Qu'est-ce qu'on fait ici...

Je tire sur la couverture et regarde le bandage qui entoure ma main. Aussitôt, la main de mon guide se pose délicatement dessus.

— Disons que le puma a encore frappé. Cette fois-ci, tu as tué un serpent. Heureusement, ce n'est pas le plus venimeux sinon, je n'aurais rien pu faire pour te sauver.

— Quoi ?

Puis, les souvenirs remontent dans mon esprit. Le sentier lumineux, Rico qui me poursuit et Rafael qui arrive pour se battre contre lui, arme en main.

Légèrement tremblante, je pose une main sur le torse de mon guide.

— Tu es blessé ?

— Rien de grave.

— Rico va nous retrouver...

Il fixe ses yeux aux miens.

— Non, il est mort.

Un frisson parcourt mon corps. Rico est mort alors.

— Je vais te chercher un peu d'eau.

Je saisis sa manche du bout des doigts.

— Non... reste avec moi...ne ...part pas...

Il saisit ma main et embrasse le bout de mes doigts et s'allonge à côté, me ramenant tout contre lui.

— Je ne te quitte pas, mon cœur, murmure-t-il contre mon oreille.

Je me blottis contre lui, m'enivrant de sa chaleur et de son odeur. Soudain, une questionne s'insinue dans mon esprit : Qui est l'homme que j'ai vu et qui lui ressemble ?