Chapitre 34

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— On va s'arrêter là pour la nuit, explique mon guide en jetant un regard autour de nous. Je vais trouver de quoi manger et trouver du bois pour le feu. Si tu dois t'éloigner, ne va pas trop loin, d'accord ?

Je regarde les alentours, légèrement essoufflé. L'air est frais, la lumière du soleil qui perce à travers les feuillages décline peu à peu, mais forme encore des taches de lumières sur le sol.

Je prends une grande inspiration, savourant l'oxygène qui rentre dans mon corps. Bizarrement, mes poumons sont de moins en moins essoufflés par la marche.

Est-ce que mon corps s'habitue à la marche ? Ou c'est simplement l'effet du baiser qui allège mon corps et mon esprit. Je rougis en repensant à notre premier baiser. Il était soudain, mais mes lèvres avaient toujours désiré les siennes.

L'attitude de mon guide à changer. Il est plus tactile et affiche plus volontiers des sourires quand il pense que je ne le regarde pas.

— Je m'occupe du feu alors ! proposé-je fièrement.

Ses sourcils montent haut, affichant de la surprise.

— Tu as déjà fait un feu niña ?

Et, voilà, il recommence avec le niña.

— Évidemment, comment tu crois que je l'ai fait la première nuit ou je suis parti du village ? J'ai allumé un feu, figure-toi !

Mensonge, mensonge, ton nez s'allonge.

Mais, Rafael ne me contredit pas et après un signe de tête, disparaît dans la foret.

Je sais que ma première expérience n'était pas ce que l'on pourrait appeler une réussite, mais, dans le fond, ce n'est pas un échec qui doit m'arrêter.

Fière de mes pensées positive, j'entame la recherche du bois sur le sol de la foret. Ce n'est pas ce qu'il manque ici, c'est sûr. Le tout est de bien regarder où tu mets tes mains pour ne pas attraper un indésirable en même temps que du bois.

Les bras chargés de bois, je reviens sur mes pas et jettent le tout sur le sol. Je déblaie la future zone de feu en enlevant les feuilles sèches et les cailloux et récupère mon bois un à un pour en faire une pyramide.

Une fois tout installer au millimètre près, comme dans mon livre, je sors la pierre à feu de mon sac à dos et entame la lourde tâche de faire une étincelle sur le bois.

Je peux y arriver, comme dans notre jardin !

Pourtant, mes gestes se répètent sans qu'aucune flamme ne brule sur ce bois. Je fronce les sourcils, perplexe que je ne réussisse toujours pas ce prodige et recommence mon manège.

Soudain, un gros tas de poisson est jeté juste à côté, me faisant sursauter.

— Rafael, tu m'as fait peur !

— Désolé, mon cœur !

Je rougis en souriant légèrement. Entendre ce mot m'enflamme le cœur, j'aime bien. Je replace une mèche derrière mon oreille, camouflant ma joie de l'entendre.

— Mon cœur...

Rafael s'accroupit à côté de moi, posant ses coudes sur ses genoux

— Tu n'aimes pas ça ?

— Si, j'aime beaucoup, au contraire. Pas que je n'aime pas le niña, mais c'est différent.

— Qu'est-ce que tu fais ? questionne Rafael.

Je souffle, dépité en montrant d'un geste mon tas de bois.

Il en a de ces questions ?

— Bah, un feu, mais, je ne comprends pas, j'ai nettoyé la zone, réuni du bois, d'abord un au centre et les autres au-dessus en pyramide pour que la chaleur se repartisse correctement, mais.... Mais, ça ne marche pas.

Au cœur de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant