Chapitre 30

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À peine les yeux ouverts, mes pupilles rencontrent la lumière du soleil. L'air est frais, mais supportable avec le soleil. Je m'assois en repoussant la couverture avant de la saisir entre mes doigts et de l'observer.

La couverture sur moi ? Mais, quand me l'a-t-il donné ?

Je la replie en deux, faisant un pli parfait et la pose sur le sol. Je me lève me rapprochant des deux hommes autour du feu.

Dantae est accroupie autour du feu devant des feuilles vertes repliés sur elle-même, posé à même le feu.

Sergio est juste à côté, une tasse à la main, sa couverture posé sur ses épaules.

Dès qu'il me voit, Dantae me tend une autre tasse.

— En France, vous dites bonjour pour accueillir cette journée, c'est ça ? Questionne Dantae.

Instinctivement, je pose mes yeux endormis sur mon compagnon

— Oui, ici, non ?

— C'est plus "bon matin pour toi" chez nous, suivis de "bon après midi pour toi".

— C'est sympa de se le souhaiter tout au long de la journée. Un moyen d'accueillir les étapes de la journée.

Sergio porte sa tasse à ses lèvres, puis se lève et rejette le reste dans les herbes avant de disparaître dans la forêt sans dire un mot.

— Il ne m'aime vraiment pas ... Murmuré-je.

— Il ne vous fera jamais de mal, il respecte Wauja et le considère comme un frère.

— Mais il n'aime pas les étrangers ?

Dantae, un genou plié, boit une gorgée de sa propre tasse et la repose à côté de lui.

— Les non-autochtone s'en sont pris à sa mère quand elle était jeune, quelques mois plus tard, Sergio est né. Sa mère a essayé de tenir pour lui, mais, quand il avait huit ans, elle a mis fin à ses jours. C'est Granny qui l'a adopté et élevé. Alors quand Wauja est arrivé, ils ont été élevés ensemble.

Alors, ils ont violé sa mère... C'est horrible et je n'ose imaginer sa peine.

— Je comprends pourquoi il ne m'aime pas alors, il a dû terriblement souffrir.

— Il ne te veut pas de mal pour autant.

Et, pourtant, c'est compréhensif qu'il n'est pas envie de me parler. Ce n'est pas facile de naitre d'un viol et encore moi de perdre sa mère a un si jeune âge.

Cependant, malgré ça, ce qu'il a vécu, il est là à nos côtés. Il m'a aussi aidé quand j'en avais besoin. Oui, je sais qu'il ne me ferait pas de mal.

Je bois une grosse gorgée de ma propre tasse, en posant mes yeux sur la forêt.

— Et, vous et Rafael ?

Il rigole, affichant des dents blanches.

— C'est mon frère de cœur. Quand il est arrivé dans la tribu, il avait la tête encore plus dur que maintenant. Granny avait du mal à canaliser sa colère. On jouait souvent ensemble et un jour, dans la forêt, on est tombé sur un nid de serpent. On a détalé comme des lapins, mais ce n'est pas suffisant. J'ai glissé et je suis tombé. Le serpent aller m'attaquait, mais Rafael, l'intrépide-têtu, a fait aussitôt demi-tour et brandi un couteau et lui a coupé la tête.

— D'où le surnom Wauja...

Il n'abandonne pas. C'est aussi pour ça que je le respecte, que j'ai des sentiments pour loi

Au cœur de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant