Les heures passent sans encombre dans les entrailles de la forêt. Mes pieds s'habituent à la lente marche que nous imposent les arbres, mais me font beaucoup moins mal qu'au début.
Rafael se déplace à mon rythme, mais ces yeux sont alertes, monopolisés par le moindre mouvement. Comme si tous les dangers pouvaient sortir de la forêt. Silencieux l'un et l'autre pour que rien ne vienne perturber cette marche.
Avant de partir, il m'a prévenu.
— Danielle, la forêt est déjà un danger en soi, mais ces hommes le sont encore plus. Il vaut mieux rester discret le plus possible.
— Oui, je comprends.
Puis, il a saisi mon menton entre ses doigts et a déposé un léger baiser du bout des lèvres.
J'inspire de l'air par le nez en me remémorant ce baiser. Ces moments d'attention me plaisent, mais, avec le contexte actuel, c'est difficile pour moi de me laisser aller, de savourer pleinement notre nouvelle relation.
Et, même si aucun danger ne vient perturber notre marche, je ne suis pas réellement rassurée.
Pourtant, il est presque 14 H 00 et que rien n'est venue perturber notre avancée.
Je repousse une branche du revers de mon bras, regardant le dos de mon guide qui avance en tête de groupe. Dans sa chemise verte, il passe à travers les arbres sans difficulté. Ses pieds, marchent sur le sol comme sur un nuage. Ses cheveux noirs ne bougent pas sous son chapeau. Ses fesses, bien serrées dans son pantalon beige, remuent en même temps que ses jambes.
Dani, ce n'est pas le moment de baver sur lui ! Concentre-toi sur tes propres pas.
Soudain, mon guide s'arrête devant un monticule de terre en regardant le soleil et les alentours.
— On est bientôt arrivé, dit fièrement Rafael. C'est derrière cette bute.
Puis, il s'élance en attrapant une branche et se hisse grâce à elle jusqu'au sommet de la bute en deux trois mouvement, en s'aidant uniquement de l'appui de ses pieds pour grimper. Puis, il se retourne et tend sa main dans ma direction. Je m'y accroche et le rejoins aux sommets.
Ladite bute surplombe un terrain à plat à moitié dissimulé par la végétation. Des murs forment des dédales de mur entre eux, à moitié en ruine et sans plafond. Sur deux des côtés, là où commencent les murs de pierres encore debout, de grosses pierres sortent du sol, formant de petit appendice à moitié enseveli par la nature.
— Alors, c'est ça les ruines d'un temple ? Questionne Rafael.
— Ou du moins ce qu'il en reste, oui.
Je penche la tête sur l'un des côtés, celui ou les arbres sont encore plus abondants. Une grosse pierre sculptée semble coupée en deux, mais par, je ne sais quel miracle, elle n'est pas tombée. En face et sur l'autre face des ruines, deux autres pierres sculptées sont dressées.
C'est tout bonnement incroyable de contempler ce lieu.
— On descend ? propose mon guide.
Je me pince les lèvres, émue et impatiente de voir ces monuments de plus près.
— Oui !
Rafael me saisit la main et m'entraîne doucement un pas après l'autre, jusqu'en bas. Puis, sans me lâcher, il m'attire vers la pierre sculptée la plus proche. Une fois devant, je pose ma main dessus, comme pour m'imprégner de tout ce qu'elle représente.
Émue, je recule et observe-les détails finement dessinés dessus. Sur les pierres, de fine ligne son sculpté et remonte sur les côtés.
— On dirait que la pierre forme une aile, non ? questionne mon guide.
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Au cœur de la forêt
عاطفيةMon père a disparu dans les profondeurs de la forêt Amazonienne. On m'a dit qu'il n'y avait plus aucun espoir de le retrouver vivant mais je ne peux pas accepter cette vérité-là alors ce matin, j'ai pris l'avion direction le Pérou, pour le retrouver...