Chapitre 55

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L'un des hommes s'approche de nous, tandis que les deux autres, se dirige vers les autres femmes. Ils s'élancent sur elles vivement et violemment, attrapent les jeunes enfants et les repoussants sur le côté, comme des vulgaires objets.

— Non, hurlé-je. Arrêtez, Stop !

Mais, ma voix ne les atteint pas, en réalité, elle n'atteint rien d'autre que mon cœur. Je tire sur le bras de vielle femme, mais je dois vite m'arrêter. Le troisième homme du groupe est devant moi, un couteau dans les mains.

Esposa de Santos, dit-il.

Le rappel que Rafael est entre leurs mains est difficile à encaisser dans mon cœur. Je referme ma main sur le bras de la vielle, espérant avoir un contrôle sur mes émotions et continue de tirer la vielle femme. L'homme s'approche presque en courant. Aussitôt, je me glisse devant la vielle femme et agite le bâton que je tiens devant moi. Sans le moindre souci, il saisit mon arme et le tire vers lui, me l'arrachant des mains. Avec un sourire, il le jette sur le côté. Il s'approche de nouveau, brisant le peu d'espace entre nous qu'il restait. Avec rapidité, son bras libre saisie mon cou et le rapproche de lui, me laissant sa mauvaise haleine en pleine figure.

Comme si la lave s'emparait de mon corps, mes veines gonflent, donnant plus de volume à mes muscles, a mon corps. Mes mains agrippent le bras accroché à ma gorge et tire dessus avec force. Ce geste, bien qu'inutile pour lui, me redonne de l'espoir. Les doigts de ma main se plient sur eux-mêmes et avec force viennent s'abattre sur le visage de cet homme, laissant une trace de griffure sur sa joue. Il me regarde, surpris, avant de me rejeter sur le sol. Ses doigts se posent sur sa joue ensanglantée avant de se mettre sous son regard surpris.

Il rigole avant de s'élancer vers moi, le regard plus dur. Mais à peine quelque pas de fait, la vielle femme s'élance sur lui, le repoussant avec ses maigres force. Sans attendre, je me lève et saisis un caillou et avec force, frappe la tête de l'homme. Surpris, il me regarde et tombe en avant, sonner.

Je l'observe quelques secondes, plus surpris que lui quelques minutes plus tôt, mais la vielle femme pose une main sur mon bras et d'un signe de tête me fait signe de la suivre. Rapidement, mes pas lui obéissent comme s'ils s'avaient que c'étaient la meilleure chose à faire. La vielle femme m'entraine avec le groupe plus loin, en direction d'une cavité, sous la grotte.

Arrivé, une sorte d'hôtel se dessine devant nous, avec une statuette en or posé en signe de divinité. Je ne pourrais définir sa forme tellement, la poussière et le temps a formé une nouvelle forme. La vielle femme tape sur mon bras, attirant mon attention et d'un geste du doigt, me montre un chemin dans l'épais foret. Ses yeux se remplissent d'une étrange compassion puis change et deviennent dur. Sa main se referme sur mon bras et elle me tire dans la direction de la foret.

De petit monticule de terre apparait devant nous ou son posé divers objets. Sur le plus à gauche, des lunettes sont posées sur la terre, comme pour montrer que le propriétaire était juste en dessous.

Je fronce les sourcils et m'arrête d'un coup. L'objet devant moi est familier et hypnotique.

— Qu'est-ce que...

Je repousse le bras de la vielle femme et me jette sur le monticule de terre, saisissant les lunettes entre mes doigts. Je les retourne dans ma main, observant chaque détail de la monture. Ce sont bien les lunettes de lecture de mon pere. Je pose alors ma main sur la terre en dessous et une évidence, une logique frappe mon cœur de pleins fouets.

En dessous est enterré le corps de mon père.

— Papa...

Je pose ma main sur ma bouche, essayant de retenir un cri mais, j'ai clairement l'impression que ce n'est pas possible. Mon corps tremble et lutte contre cette vérité. Ce n'est pas possible ! Je gratte la terre de mes ongles, repoussant terre, cailloux et poussière.

Je dois le voir, je dois....

Mais, la vielle femme s'approche de moi, me saisit par le bras et tire en arrière. Je la repousse une nouvelle fois, mais elle ne me laisse pas pour autant. Elle chuchote des paroles aux autres femmes qui, sans attendre, me saisissent les bras, en me tirant en arrière, loin de cet endroit.

J'ai envie de hurler, de crier, mais le son ne sort pas. 

Au cœur de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant