Chapitre 25

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J'ouvre les yeux lentement, mais les referment, éblouie par la lumière du soleil. Je recommence, papillonnant plusieurs fois des paupières pour m'acclimater. Le paysage de la foret amazonienne se dessine sous mes yeux. L'eau, bien que calme, affiche de petite vague autour du canot en bois. Le bruit des rames contre l'eau empli mes oreilles d'une douce musique.

Je bouge un bras, mais aussitôt, de vive douleur dans mes muscles me réveille totalement. J'ai des courbatures, mais c'était inévitable après la nage avec le Puma et la marche dans la foret.

La silhouette de mon guide se dessine en à l'arrière du canot. Ses longs bras remuent de part et d'autre de l'embarcation, faisant saillir les muscles de ses bras.

Les manches de sa fine chemise vert foncé sont remontés haut, dévoilant des muscles saillants et dessiné. Le col de sa chemise est ouvert de quelques boutons, montrant un torse ferme et sans poils.

Un torse doux ou posé ses doigts.

— La Niña est réveillé ?

Je quitte le torse de mon guide, honteuse de baver sur lui et me pince, mes lèvres sèches en avalent ma salive. Sous un sourire charmeur, les yeux ténébreux de mon guide me regardent d'une lueur que je n'avais jamais vue.

L'envie.

Je replace une mèche de cheveux et baisse les yeux, le rouge aux joues.

— Pardon, je me suis dormi...

No hay problema.

Je m'appuie sur mes mains et me rassois droite, non sans peine, sur le canot.

La barque avance bien dans l'eau du Las piedras rivier suivis de près par nos deux autres compagnons sur l'autre canot.

— J'ai dormi longtemps ?

— Presque 4 H.

— J'ai l'impression que ça ne fait que cinq minutes.

Rafael pagaie d'un côté puis de l'autre dans un silence à la fois apaisant et reposant. Le soleil n'est plus caché par la végétation.

— Donne la rame, ça fait quasiment quatre heures que tu le fais, tu dois être fatigué.

Il me fiche d'un œil sceptique tout en continuant son geste.

— Tu as déjà ramé, Niña ?

Pas réellement, non. J'ai déjà essayé sur la mer de Sète, mais, évidement, c'était un bateau à moteur.

— Bien sûr, repondé-je a la place. J'habite dans une région aux bords de l'eau alors, c'est tout à ma portée.

Rafael me regarde suspicieux avant de passer les rames. J'entame alors un jeu de bras plus maladroits que jamais. La fatigue et les douleurs rendent les mouvements de mon corps de plus en plus faible et aléatoire.

Pourtant, je fais de mon mieux, mais le canot tourne de l'autre côté, quittant le bon axe.

— On ne va dans le bon sens, le nord, c'est là-bas ! dit Rafael en pointant du doigt une direction.

Je fixe le point indiqué et rame de plus belle, mais la barque se retourne sur l'un des côtés.

— Mais, je pagaie dans le bon sens pourtant !

— Si c'était dans le bon sens, on irait dans le bon sens.

Je fixe mon guide, une envie folle de lui balancer ma rame en pleine figure.

— Redonne-moi ça. Une paire de rame dans tes mains nous ferait faire le tour du globe.

Je le redonne les rames, vexé qu'il me traite de cette façon. Je n'ai jamais utilisé de rame, mais est-ce une raison pour être condescendant ?

Au cœur de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant