Chapitre 28

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Je resserre les lanières de mes baskets d'un geste rapide et sûr. Puis, je rajuste mon sac ados en tirant dessus pour vérifier qu'il soit solidement attaché à mes épaules. La route va être longue, épuisante, mais je suis prête, ou du moins, je garde l'espoir d'être prête.

Mes yeux cherchent inconsciemment mon guide, comme si, j'avais besoin de le voir pour garder ma confiance, mais, aussitôt, je me rappelle une chose : Il m'évite.

Pourtant, je n'ai pas envie que la gène entre nous, soit un problème pour notre voyage.

Je me rapproche de la rivière, la ou les deux hommes ont disparu quelques minutes plus tôt.

— Je veux que tu restes près d'elle, dit Rafael à son ami Dantae. Qu'elle soit à mes côtés de moi risque de me déstabiliser.

— Elle te connaît, Wauja. Elle a confiance en toi. Mais, si c'est ce que tu veux, je...

— C'est ce que je veux, coupe Rafael.

Et, il se dirige vers la rivière, sort de son sac accroché à la taille, un couteau et le passe sous l'eau en remontant de la terre dessus.

Je recule, le cœur pincé entre de bout bois.

Il m'évite et ne veut pas me le dire.

***

Le soleil est haut, mais les branches et feuilles des arbres, offre une protection contre le soleil, mais surtout, me rappelle par ses rayons lumineux que la nuit n'est pas pour toute suite.

En réalité, c'est l'humidité qui est dure à supporter, mais heureusement mes vêtements ne rajoutent pas de difficulté supplémentaire. C'est difficile de respirer correctement, de reprendre son souffle et je ne sais pas comment mes jambes arrivent encore à tenir la cadence. Les battements de mon cœur bâtent à tout rompre dans ma poitrine.

Hors d'haleine, je fais de mon mieux, rester à hauteur de Dantae et de Sergio.

1 heure que l'on marche, que mes baskets donnent l'impression d'avoir pris une année d'un coup et si lui garde un bon rythme, moi non. Entre les arbres a évité, les branchages et tout élément de la forêt, j'ai l'impression de ne pas avancer. Pourtant, mon corps est épuisé comme si j'avais fait un marathon.

— Comment savez-vous que nous sommes sur la bonne piste ? Questionné-je. Pour moi, tout se ressemble.

— Le soleil indique toujours notre route, mais c'est surtout sur l'effet qu'il fait sur les plantes. Certains arbres cherchent forcément le sud, il suffit juste de les observer.

J'observe la foret, cherchant par moi-même un élément qui pourrait m'indiquer notre localisation, mais mon manque d'expérience me revient sans attendre.

La foret s'est refermé sur nous, me donnant un sentiment d'être perdu et sans repère.

Cependant, les cris, les bruits sont différents. Les odeurs qui émanent de ce lieu sont plus perçantes, plus forte que près de la rivière.

— On va faire une pause, dit soudainement Dantae. Repose-toi.

Je m'assois, sans demander mon reste, entre les deux hommes, et récupère mon sac à dos. Je sors ma bouteille et les bois d'une traite. Puis, je sors trois barres protéinées de mon sac et en donne un a mon compagnon de route qui la prend sans broncher.

Je m'approche de Sergio et lui tends la dernière. Il la regarde un instant, mais ne la prend pas. Sans un mot, il disparait.

Je retrouve m'asseoir et range aussitôt la barre dans mon sac.

Au cœur de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant