Chapitre 44 : Ou pas

100 9 116
                                    

Quand Jiu ouvrit les yeux, elle constata avec étonnement qu'elle était adossée contre le mur de l'étage des chambres. Elle se redressa lentement, ne sachant pas comment elle était arrivée ici. Elle était... tombée. Quelque part. En tout cas, elle a froid. Très froid. Et un foutu mal de crâne la lançait affreusement. Elle avança jusqu'à la première porte, n'arrivant pas à reconnaitre laquelle était celle de la chambre de Yoohyeon et Gahyeon. Elle tenta de l'ouvrir, mais elle était fermée à clé. Donc ça n'était pas la sienne. Elle en essaya une dizaine, avant de réaliser que le couloir n'avait pas autant de porte. C'est bizarre. Ou alors elle voit double. Ou triple. Elle a bu quelque chose ?

Finalement, elle entendit un bruit venant d'une porte. Cette fois-ci, elle parvient à l'ouvrir du premier coup. Elle passa la tête dans l'embrasure de la porte et y vit Handong et Dami assisses devant une télévision. Elles ne remarquèrent pas que Jiu était là, trop occupées à fixer l'écran avec la plus grande attention. L'ainée s'approcha à pas de loup des deux filles. En arrivant juste derrière elles, Jiu reconnut sa voix. Etrangement, elle venait du poste de télévision. Jiu mit du temps à reconnaître la scène qui se jouait devant elle. C'était sa déclaration, son long discours à l'hôpital, à côté de la jeune chinoise endormie. Comment c'est possible ? Il y avait une caméra dans la chambre ?

Dans la panique, Jiu recula légèrement, faisant alors craquer le plancher. Dami et Handong tournèrent immédiatement la tête vers elle.

- Jiu, grogna Dami en se levant, c'est vrai tout ça ? Tu n'as pas couché avec nous à cause de l'alcool, mais parce que tu en avais envie ? Envie comme dans « tu nous aimes » ? Toutes les deux ? Tu es sérieuse ?

- Je suis plus que ravie d'avoir perdue la mémoire, rajouta Handong en se rapprochant de d'elle. Oublier ça doit être la meilleure chose qui me soit arrivée.

- Tu n'as jamais dit ça... Tu n'as jamais dit que... que tu regrettais... malgré tout ce temps...

- J'aurais dû. Comme ça, tu aurais peut-être arrêté de fantasmer sur nous. Depuis le temps, on aurait dû s'en rendre compte. Tu étais toujours bizarre avec nous. Tu me dégoutes.

C'était trop pour elle. Jiu quitta la pièce en courant, sentant les larmes lui monter aux yeux. Elle dévala l'escalier 4 à 4, manqua une marche et s'étala par terre. Elle se redressa et vit une petite flaque de sang sur le sol. La douleur à son crâne était de plus en plus violente, et un goût dégueulasse remontait dans sa gorge. Elle voyait de plus en plus trouble. Elle continua d'avancer jusqu'à la baie vitrée qui menait au jardin. Elle l'ouvrit et sortit dans le jardin, marchant pieds nus dans la neige. Elle trébucha plusieurs fois avant de se laisser tomber dans la neige. Elle avait moins froid qu'elle ne l'aurait cru. Elle aurait très bien pu s'endormir ici, et ne plus bouger.

- Jiu ! Réveille toi !

L'ainée ouvrit faiblement les yeux, et sursauta en voyant la tête de Yoohyeon au-dessus de la sienne. Elle s'assied sur son lit, un peu trop vite sûrement, car sa vision commença aussitôt à se remplir de petits points noirs. Sa tête lui faisait un mal de chien. La sensation dans sa gorge était toujours là, et ça montait de plus en plus. Malgré les exhortations de Yoohyeon et Gahyeon pour qu'elle reste à sa place, elle quitta son lit en titubant et rejoignit le plus vite possible la salle de bain de la chambre. Elle tomba à genoux devant les toilettes et rendit tout son estomac.

- Mais merde, comment tu as fait pour te retrouver dans cet état là ? lui demanda Gahyeon en tenant ses cheveux et frottant son dos pour l'aider à aller mieux.

- Peut-être qu'elle a quitté la chambre cette nuit. Regarde, elle est trempée, fit remarquer Yoohyeon. Peut-être qu'elle est allée dans la piscine.

Ensemble?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant