Chapitre 49 : Un début de merde

103 7 16
                                    

Eclairée par sa simple lampe de chevet, Jiu fixait l'heure sur son réveil sans vraiment la voir, pensant seulement à ce qui allait lui arriver en se retrouvant seule avec Dami et Handong jusqu'au 15. Le voyage en Chine s'était heureusement bien terminé. Sua et Siyeon étaient enfin parties en lune de miel. Et Yoohyeon et Gahyeon avaient fini de préparer leurs bagages hier soir pour aller une semaine sur l'île de Jeju.

Elle entendit soudainement une sonnerie retentir dans les couloirs, et aux bruits qui s'en suivit, elle comprit que c'était simplement le réveil des deux voyageuses. Ça suffit à la faire retrouver ses esprits, et elle put enfin voir l'heure qu'il était. 5h du matin. Dans une heure grand max, elle sera seule. Enfin... avec ses chéries, mais du coup c'était la même chose.

Dami ne lui avait toujours accordé aucune attention, du moins plus que nécessaire, et Handong semblait avoir oublier sa promesse. C'était sûrement mieux comme ça. C'était étrange comme situation.

Elle était repartie dans ses pensées, car quand elle en sortit suite à un bruit, elle vit affiché 8h42. Ça devenait vraiment grave. Voilà qu'elle avait fait une nuit blanche sans le voir. Et le pire c'est qu'elle n'était même pas fatiguée. Mais elle savait qu'elle en sentirait le contrecoup dans quelques heures.

Jiu avait faim, mais sachant qui elle allait trouver dans le dortoir, elle hésitait à sortir. A un moment, elle n'entendit plus rien et se décida à quitter sa chambre. Elle traversa le couloir à pas de loup avant d'arriver dans la cuisine, voyant les deux filles s'embrasser contre une armoire. Elle soupira intérieurement, mais décida finalement de ne pas se laisser abattre pour autant. Ce n'est pas en les fuyant que ça irait mieux. Et même si elle n'avait aucun problème à passer cette semaine seule dans sa chambre ou ailleurs, elle devait au moins faire semblant d'aller bien en leur présence. Elle s'avança dans la pièce et se fit remarquer en se raclant la gorge. Les deux filles sursautèrent et se séparèrent immédiatement.

- Loin de moi l'envie de vous déranger, leur dit Jiu d'un air narquois, mais j'aimerais prendre mon petit déj en paix. Si c'est possible, bien sûr.

- Oui, oui, tu peux, répondit Handong en sortant. J'allais aller prendre une douche de toute façon.

Dami croisa le regard de Jiu puis partit à son tour dans le couloir après quelques secondes. La leader secoua la tête avant de se préparer à manger tout en jouant sur son téléphone. A un moment elle remarqua qu'il était presque déchargé, et se leva pour aller chercher son chargeur dans sa chambre.

Dans le couloir, elle entendit un murmure, suivit d'autre chose. Elle se stoppa devant la porte d'une des salles de bain et comprit sans problème qui était à l'intérieur. Et ce qu'elles faisaient. Elle fit demi-tour sans attendre et quitta le dortoir presque en courant. Et dire qu'elle allait devoir supporter ça pendant toute une semaine...

C'est seulement après avoir descendu trois étages qu'elle réalisa dans quel état elle était. Simplement vêtue d'un mini short et d'un pull large, un téléphone à 15% et des larmes pleins les yeux, elle n'avait pas vraiment l'air à sa place ici, à la vue de tous.

Elle s'arrangea comme elle pût avant de prendre la direction de la cafétaria de l'agence. Elle y prit une collation avant de remonter et d'arriver sur le toit du bâtiment. Elle n'avait aucune envie de rentrer maintenant, et même le froid de décembre n'aurait pas su la faire changer d'avis. Elle aimait bien être là. Elle était au calme.

Après un certain temps à tracer des formes quelconques dans la neige autour d'elle, elle sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Elle le sortit, et commença à paniquer en voyant que c'était Handong qui l'appelait. Jiu voulut éteindre son téléphone, mais pas sûre que ça soit la bonne solution dans ce contexte. Elle ne décrocha pas pour autant, mais retourna finalement au dortoir.

En chemin, elle sentit son téléphone sonner encore et encore, et finit par croiser Dami et Handong dans le couloir de leur dortoir.

- Mais où étais-tu passé ? s'inquiéta Handong en s'avancant vers elle.

- Tu vas bien? Lui demanda Dami en voyant la neige dans ses cheveux.

La rappeuse tendit la main pour enlever les flocons et sursauta en entrant en contact avec sa peau.

- Mais tu es gelée ! Pourquoi es-tu allée dehors dans cette tenue ?

- Viens, lui dit Handong en la prenant par la main. Tu vas aller prendre une bonne douche pendant qu'on prépare le repas.

Jiu se laissa conduire sans protester. Arrivées au dortoir, Dami alla chercher les affaires de leur leader dans sa chambre pendant que Handong l'amena dans une des salles de bain. Dami revint et lui donna ses draps avant de partir et de fermer la porte derrière elles.

Jiu soupira avant de finalement faire ce pourquoi elle était là. Elle resta sous l'eau plus d'une demi-heure, et une heure au total dans la salle de bain. Quand elle en sortit, elle alla dans le salon, et la première chose qu'elle vit fut ses deux amies s'embrassant sur le canapé.

C'était insupportable. Une nouvelle fois, elle quitta l'appartement en courant. Elle voulait tellement fuir qu'elle n'entendit pas la porte claquer derrière elle. Elle remonta quatre à quatre les escaliers jusqu'au dernier étage. Elle grimpa sur le toit et se coucha dans la neige, laissant les flocons tomber sur elle encore une fois.

Le froid la laissait vraiment indifférente. Qu'importe la quantité de glace sur ses cuisses et son visage. Elle allait finir par passer toute la semaine là-haut. Elle finit tout de même par s'asseoir, la neige piquant en tombant dans ses yeux.

Jiu observa le soleil passer dans le ciel sans voir les heures défiler. Elle sentit quelque chose se déposer sur ses épaules, et constata que c'était sa veste. Elle vit une ombre sur le côté et tourna la tête. Handong s'assit à côté d'elle, en frissonnant.

- Ce n'est pas une bonne idée de sortir sans rien sur toi.

- J'aime bien être comme ça...

Handong la fixa pendant quelques secondes avant de déglutir et d'ouvrir la bouche.

- Il faut qu'on parle.

Ensemble?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant