More than friends

#3. Les Retrouvailles

— Une grande pizza aux pepperonis à emporter, commande Milo.

Le serveur acquiesce et s'éloigne pour préparer notre commande. Nous restons tous les deux assis à la table, attendant, tout en discutant de choses et d'autres, quand soudain, une voix familière nous appelle.

— Milo et Nico ?

Nous nous retournons dans la direction de l'appel et, à notre grande surprise, nous apercevons Tiffany, une amie que nous n'avions pas revue depuis trois ans, après son déménagement, peu de temps après le décès de mon père.

Nous nous levons immédiatement et la serrons dans nos bras, heureux de la retrouver.

— Waouh, Tif, tu as changé ! s'exclame Milo, étonné.

C'est vrai, elle est bien différente. Elle est beaucoup plus belle qu'avant !

— Mais toi aussi, Milo ! Par contre, toi, Nico, tu es restée fidèle à toi-même, ajoute-t-elle en me scrutant discrètement.

— Oh, tu me connais bien ! répliqué-je avec un sourire.

Nous éclatons de rire et l'invitons à s'installer à notre table.

— Alors, quand es-tu revenue ? demande Milo, impatient de savoir.

— Hier, à peine. Je comptais vous faire la surprise, mais voilà ! Mon père a été réaffecté ici, nous explique-t-elle souriante.

— Ce qui veut dire que tu vas fréquenter la même école que nous ? m'enquis-je, enthousiaste.

— Oui ! Mais nous ne serons pas dans la même classe, Milo, car j'ai choisi une série littéraire, précise-t-elle, un peu désolée.

— Ce n'est pas grave, l'essentiel c'est qu'on soit tous ensemble. Et puis, j'ai déjà Nico en classe pour me casser les pieds, plaisante Milo en riant.

— Nico ? En terminale ? demande Tiffany, totalement perdue.

— Oh oui, c'est vrai que tu ne sais rien. Elle a sauté une classe. Ce n'est pas surprenant vu à quel point elle est brillante, notre petite ténébreuse, lui explique Milo avec un sourire fier.

— Waouh, c'est génial !

Notre commande arrive enfin, interrompant notre conversation.

— Bon, nous devons y aller. À demain ? demande Milo à Tiffany, se levant déjà.

— Oui, je serai en cours ! À demain les amis ! répond Tiffany à toute aussi joyeuse.

Nous nous disons au revoir et quittons la pizzeria. Pendant tout le trajet, Milo ne cesse de me parler de Tiffany, tout excité de la revoir.

Cela commence à devenir un peu étrange, mais je n'y prête pas trop attention. Après tout, ils étaient amis bien avant que je ne les rencontre. D'ailleurs, c'est grâce à Milo que j'ai connu Tiffany.

— Salut Kiara ! dis-je en entrant dans la cuisine chez Milo.

— Salut, Mavis ! Tu vas bien ?

Chez Milo, on m'appelle Mavis, d'après la fille de Dracula dans Hôtel Transylvanie, car ils disent que nous nous ressemblons beaucoup.

— Bof, comme d'habitude, et toi ?

— Ça va ! répond Kiara en souriant.

— Maman, tu ne croiras jamais qui nous avons rencontré à la pizzeria ! s'enthousiasme Milo.

— Qui ça ? l'interroge Kiara, curieuse.

— Tiffany ! répond Milo, tout sourire.

— Non ! Sérieusement ?

— Oui, maman ! Elle est rentrée hier et elle sera dans la même école que nous. Si ce n'est pas génial, ça !

— C'est super, mon grand ! Mais dis-moi, as-tu des nouvelles de ton frère ? demande Kiara, changeant légèrement de sujet.

— Oui, on s'est parlé il y a quelques jours, lui répond Milo.

— Il t'a dit s'il rentrera ce week-end ?

— Non, désolé.

— Ce n'est rien, conclut Kiara en forçant un sourire.

Félix, le grand frère de Milo, est parti à l'université quand Milo était en seconde. Il a deux ans de plus et est une sorte de modèle pour Milo. Cela fait maintenant trois mois qu'il n'est pas revenu, et d'après ce que m'a dit Milo, il y a des tensions avec leur père.
Cependant, je préfère ne pas m'immiscer davantage dans leurs affaires familiales.

Je me dirige vers le réfrigérateur et en sort deux canettes de jus. Milo prend la pizza et nous montons dans sa chambre.

Je viens ici presque tous les jours après les cours, c'est toujours mieux que de rester seule chez moi.

Je retire mon pull qui m'étouffait depuis un moment et enlève mon bonnet, laissant mes cheveux tomber librement. Milo les regarde et me sourit.

— Tu devrais laisser tes cheveux comme ça plus souvent, ils sont magnifiques, me dit-il en souriant.

Je rougis légèrement, gênée par le compliment, mais je me ressaisis rapidement.

— Merci, mais non merci !

— Okay ! Allez viens ici !

Je monte sur son lit et me blottis dans ses bras. Nous mangeons, enlacés l'un contre l'autre, devant un film.

J'adore ces moments passés avec lui. Pour rien au monde je ne voudrais qu'ils s'arrêtent.

Je finis par m'endormir dans ses bras, sans même m'en rendre compte.

**

Je sens une main m'ébouriffer les cheveux. J'ouvre les yeux et, sans grande surprise, je découvre le visage de Milo, son éternel sourire aux lèvres. Je passe moi aussi ma main dans ses cheveux et je les éparpille.

— T'es beau avec les cheveux comme ça, tu sais ? le taquiné-je.

— Mais toi, par contre, t'as l'air d'un monstre !

Je rigole et lui lance un coussin. Il éclate de rire à son tour, se penche vers moi et dépose un doux baiser sur ma joue.

Un frisson parcourt tout mon corps. Après cela, il me fixe intensément.

— Je t'aime beaucoup, tu sais ? me confie-t-il.

Mon cœur manque un battement à l'entente de ses mots. J'adore l'entendre dire ça.

— Moi aussi, je t'aime, Milo !

Il m'embrasse de nouveau et me fixe une nouvelle fois.

— Tu es comme la sœur que la vie m'a donnée. J'espère ne jamais te perdre, Nico.

Mon sourire s'efface instantanément. Sa sœur ? Il m'a appelée sa sœur ? Un sentiment étrange de déception m'envahit. Pour éviter qu'il le remarque, je me redresse et regarde par la fenêtre.

— Il commence à se faire tard. Je ferais mieux de rentrer, annonçai-je d'une voix un peu plus froide.

— Oui, c'est vrai ! Viens, je te raccompagne.

Je hoche la tête, me lève et enfile mon sweat et mon bonnet. Je prends mon sac puis nous quittons sa chambre.

En bas, nous croisons ses parents et sa petite sœur Clara. Je les salue brièvement avant de sortir de chez eux, accompagnée de Milo. Il me dépose devant chez moi.

— À demain, ma princesse Obscure !

— À demain, mon preux chevalier !

Il rigole et me serre dans ses bras avant de s'éloigner. Je soupire en entrant dans la maison. Je monte directement dans ma chambre, me renfermant sur moi-même.

Je n'ai pas envie de voir ces gens ce soir, alors je décide de me passer du dîner.

Je crois que je serai coincée dans la case sœur toute ma vie.

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