𝐂𝐔𝐑𝐒𝐄𝐃 𝐖𝐈𝐓𝐂𝐇 ━━ KLAUS MIKAELSON

56

- JE N'AI PAS oublié notre conversation d'hier soir.

- Ne parlons pas de ça ici, marmonna Emery en essayant de suivre les pas de Klaus.

Elle n'avait pas participé à toute l'histoire de Miss Mystic Falls, et n'avait jamais dansé non plus, alors elle ne savait pas ce qu'elle faisait. Elle ne pouvait qu'espérer ne pas trébucher et se mettre dans l'embarras. Klaus se pinça les lèvres, décidant de laisser tomber pour l'instant. Ni l'un ni l'autre ne pouvait sentir le regard d'Esther sur eux pendant qu'ils se déplaçaient. Les lèvres de la sorcière originelle se retroussèrent en un sourire en coin tandis qu'elle buvait une gorgée de son vin.

- Mon Dieu, combien de temps dure cette danse ? marmonna Emery sous son souffle, s'attirant un petit rire amusé de la part de l'hybride.

- Ça ne fait que vingt-cinq secondes, mon amour. Il est temps d'échanger.

- Échanger ? elle répéta, confuse. Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

Sa confusion fut dissipée lorsque Klaus la fit tourner sur elle-même et lâcha sa main pour qu'elle soit attrapée par un autre homme. Ses mains s'appuyèrent sur les épaules de Kol. Il lui adressa un sourire avant qu'ils ne continuent à danser.

- Emery, c'est ça ? il tenta d'engager la conversation.

Quand elle hocha la tête, son sourire s'élargit.

- Tu es époustouflante.

- Merci, tenta-t-elle de ne pas laisser ses joues s'échauffer. Elle ne pouvait pas nier qu'il était intimidant. Kol, c'est ça ?

- Aussi connu comme le meilleur Mikaelson, il lui adressa un sourire suffisant. Maintenant je sais que tu es prise par mon frère alors j'ai une question pour toi.

- Dis-moi.

- As-tu des frères et sœurs ? il a demandé. Des légaux, bien sûr.

La sorcière gloussa à cela, elle secoua la tête.

- Malheureusement non.

- C'est bien dommage, Kol simula un air de déception.

Les deux continuèrent à danser, échangeant de petites conversations jusqu'à ce qu'il soit temps de changer à nouveau. Une fois la danse terminée, Klaus s'approcha d'Emery et l'entraîna à l'extérieur.

- Ton frère est sympa, dit-elle alors qu'ils sortaient.

Klaus laissa échapper une raillerie :

- Qui, Kol ? Tu ne dirais pas ça si tu le connaissais aussi bien que moi.

- Il ne peut pas être pire que toi, plaisanta-t-elle en obtenant un petit rire de l'hybride.

- Pourquoi tu continues à me faire du mal ?

Son ton était rempli d'amusement. Emery entrouvrit les lèvres, sur le point de trouver quelque chose à dire, quand ses yeux aperçurent un cheval.

- Merde, tu as un cheval, dit-elle en s'approchant de l'animal. J'en ai toujours voulu un.

- Pourquoi tu n'en as pas eu ?

- Je pensais que ce serait bizarre de se promener sur un cheval à Mystic Falls, dit-elle en haussant les épaules. Et je n'ai pas vraiment d'endroit pour en garder un ou le temps de m'en occuper.

- Tu sais, les chevaux sont le contraire des gens, commença-t-il. Ils sont loyaux. Mon père m'a chassé pendant mille ans et le jour où il a tué mon cheval préféré est celui où il s'en est le plus approché. Il lui a tranché le cou avec une épée en guise d'avertissement.

- Ton père est un con, commença-t-elle en caressant le cheval. Je suis contente qu'il soit mort- elle grimaça, lui jetant un regard à moitié apologétique. Désolée, c'était insensible ?

- Non, il expira un rire. Il a toujours été un con.

- Le mien l'était aussi, marmonna-t-elle en le faisant se tourner vers elle d'un air curieux.

Elle n'avait jamais parlé de son père auparavant, elle ne l'avait jamais mentionné. Il venait de réaliser qu'il ne connaissait absolument rien de sa famille, à part sa mère. Il remarqua qu'elle ne gardait pas de photo de son père, mais seulement de sa mère, et il se demanda s'il était toujours là.

- Non, elle continuait à caresser l'animal. Il est mort.

- Comment est-il mort ?

Emery se tut. Il laisse échapper un petit soupir.

- Retournons à l'intérieur.

- Non, elle ne se tourna pas vers lui pour le regarder, mais elle avoua à voix basse. Je l'ai tué.

Les yeux de Klaus s'écarquillèrent légèrement. Il se mordit la lèvre et fit un pas en avant, posant sa main sur la sienne, sur le cheval.

- Tu n'es pas obligée de me le dire.

- Je veux le faire, dit-elle en se tournant vers lui. Ce n'était pas le meilleur des pères. Il était plutôt... elle marqua une pause, un soupir franchissant ses lèvres alors qu'elle rassemblait ses mots. Quand ma mère est morte, il a perdu la tête. Il avait besoin de se défouler sur quelque chose, il voulait oublier, se débarrasser de la douleur de l'avoir perdue.

Klaus se pinça les lèvres, sachant où cela allait mener. Il ne dit rien et la laissa continuer.

- Alors il se soûlait comme un fou et déversait sa colère et sa douleur sur moi. Un jour, je n'en pouvais plus et je l'ai tué.

- Eh bien alors je suis content qu'il soit mort, copia-t-il ses mots de tout à l'heure en faisant tressaillir ses lèvres. Est-ce que tu le regrettes ? De l'avoir tué ?

- Parfois, murmura-t-elle. Rarement. Je n'y peux rien. Quoi qu'il en soit, retournons à l'intérieur.

Elle se rendit compte qu'elle ne se souciait plus de son père depuis longtemps. Ce n'est que lorsqu'elle avait un moment de faiblesse qu'elle regrettait ce qu'elle avait fait. Mais en fin de compte, elle savait qu'il le méritait.

- Allons, il entre croisa leurs doigts. Je veux te montrer quelque chose.