𝐂𝐔𝐑𝐒𝐄𝐃 𝐖𝐈𝐓𝐂𝐇 ━━ KLAUS MIKAELSON

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ENCEINTE.

Le mot n'était pas nouveau pour Klaus, mais il ne lui était pas familier non plus. Il avait plus de mille ans, et jamais, au cours de toutes ces années, il n'avait pensé qu'une chose pareille pourrait lui arriver.

Était-ce une bénédiction ou encore une malédiction ?

Alors qu'il observait la sorcière assise au bord du lit, ses doigts jouant nerveusement entre eux, il se rendit compte que la dernière chose dont il devrait se soucier était lui-même. Elle n'était qu'une jeune fille de dix-neuf ans – sans doute la meilleure qu'il ait jamais rencontrée – mais humaine néanmoins.

Puis une pensée le frappa. L'accouchement était douloureux, il le savait. Il se mit à trop réfléchir. Il ne pouvait imaginer la voir souffrir autant – encore une fois. Certaines personnes ne survivaient même pas à l'accouchement. Il ne pouvait pas la perdre si quelque chose devait mal tourner. Il ne voulait plus imaginer une vie sans elle. L'éternité sans elle semblait être la pire des punitions. Peut-être que je pourrais lui donner mon sang quand le moment viendra, juste au cas où. Il chassa ces pensées. Positivité, se rappela-t-il.

Ni l'un ni l'autre ne s'attendait à cela. Les vampires ne pouvaient pas procréer. C'était une connaissance courante. Mais les hybrides ? Apparemment, ils le pouvaient. Klaus se tenait près de la fenêtre de sa maison à La Nouvelle-Orléans, les mains dans les poches, regardant dehors.

— On va trouver une solution, murmura Emery, dont la voix résonna à ses oreilles. Elle était remplie de doute et de peur, tout comme ses yeux lorsqu'il tourna la tête pour la regarder. Elle évitait complètement son regard. Enfin, l'avortement est toujours une option.

Klaus grimaça intérieurement. L'idée de se débarrasser de la seule chose qu'Elijah avait dit pouvoir sauver leur famille, qui pourrait être leur rédemption, ne sonnait soudainement plus aussi bien. De plus, il ne voulait pas s'en débarrasser. Pas quand cet enfant était non seulement le sien, mais aussi celui d'Emery. C'était le leur. Il aimait cette idée. Il savait que c'était une pensée égoïste. Il ne pouvait pas lui demander d'élever cet enfant ensemble à moins que ce soit vraiment ce qu'elle souhaitait. Après tout, Emery avait toute la vie devant elle.

Mais il savait ce que cela représentait. Une opportunité de recommencer quelque chose de nouveau. Une nouvelle vie avec elle. Un nouveau départ – une bénédiction.

— ... Mais je... Elle s'interrompit, réfléchissant à ses mots. Klaus attendit qu'elle termine, l'espoir suspendu dans l'air à chaque seconde de silence. J'ai un peu envie de le garder, finit-elle par dire en relevant enfin les yeux vers lui. Et avant que tu ne t'affoles, je sais que c'est un peu fou. Mais j'aime bien que...

— Tu aimes bien que quoi ? demanda-t-il, voulant savoir ce qui se passait dans sa tête.

— Que nous ayons créé quelque chose de spécial ensemble, lâcha-t-elle, ses joues rougissant tandis qu'elle grinçait intérieurement face à ses propres mots. Et je sais que je suis peut-être trop jeune ou je ne sais quoi, mais il y a des gens qui ont des enfants à quinze ans ou quelque chose comme ça, alors dix-neuf ans, ce n'est pas si mal. Et j'aurai vingt ans dans six mois, ajouta-t-elle en soufflant bruyamment pour éviter de dire quelque chose d'encore plus étrange. Mon point, c'est que je veux ça. Que tu le veuilles aussi ou non.

— J'espérais que tu dirais cela.

Elle leva un sourcil.

— Tu espérais ?

— Je serai toujours avec toi, ma chère. Toujours et à jamais, tu te souviens ? Il imita son expression, un léger sourire aux lèvres qui fit envoler toutes ses inquiétudes. Je pensais que nous avions clarifié cela il y a des mois.

— Je pensais juste que... Elle s'interrompit avant de secouer la tête. — Laisse tomber. Elle plissa les yeux vers lui. Tu es sûr, cependant ? Un enfant pourrait tout changer.

— Quel est le pire qui pourrait arriver ?

— Je peux penser à mille choses en ce moment, murmura Emery, ce qui le fit lever les yeux au ciel. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais elle l'interrompit. Tu réalises que cet enfant va être une sorte de... triple créature surnaturelle ?

— Un tribrid, répondit Klaus, amusé, en s'asseyant à côté d'elle sur le lit. Il y a un mot pour cela.

— C'est insensé, souffla Emery. Il ou elle va être l'être surnaturel le plus puissant qui existe. Elle lança un regard entendu à Klaus. Alors, ça te fait quoi de savoir que tu vas être numéro deux sur la liste ?

Au lieu de répondre, il la tira sur ses genoux, ses jambes de chaque côté des siennes. Emery mordit sa lèvre à ce geste soudain et ferma les yeux lorsqu'il traça ses lèvres le long de sa clavicule jusqu'à son cou. Il enfouit son visage contre elle, inspirant son parfum.

— Je suis numéro deux depuis un moment déjà, murmura-t-il en mordillant doucement sa peau. Ses doigts se mirent à jouer avec ses cheveux tandis qu'elle passait ses mains autour de son cou.

— Et qui est le premier alors ?

— Tu connais la réponse, murmura-t-il contre son cou. 

Emery tenta de retenir un gémissement lorsque sa langue lécha lentement sa peau, puis il la mordit à nouveau. Son emprise sur ses cheveux se resserra, lui arrachant un grognement. Elle répéta le geste alors que sa main glissait sous son haut, remontant lentement vers sa poitrine puis jusqu'à son cou. Il entoura ses doigts autour de sa gorge, inclina sa tête et écrasa ses lèvres sur les siennes.

Alors que leur baiser devenait plus intense, le bruit de la porte qui s'ouvrait interrompit leur moment. Elijah se tenait là, les mains le long du corps, prenant note de leur position. Il cligna des yeux avant qu'un petit sourire ne se dessine sur ses lèvres. Il ne semblait pas dérangé par la scène.

— J'en déduis que tout va bien alors ?

Klaus soupira.

— Sors.

— Oui, bien sûr, répondit Elijah en se raclant la gorge. 

Il secoua la tête en les regardant avant de quitter la pièce, prenant soin de fermer la porte derrière lui. Il ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement. Il n'avait pas pensé que cela se passerait aussi bien que ça. Il devait admettre qu'il n'avait jamais été aussi excité de voir ce que l'avenir réservait pour lui et sa famille.