AmberLee [ FR ]

18 Avril 2019

Julián Giménez-Guerrero
J'ai été lentement conduit à l'eau par le son enchanteur de sa voix. Elle me tendait la main tandis que je m'approchais des vagues turbulentes. Je me sentais engourdi lorsque l'eau glacée éclaboussa mes pieds. J'ai marché jusqu'à ce que l'eau soit jusqu'à mon cou avec elle à un pouce de moi. Elle a tracé ses longs ongles sur mon visage, chantant une chanson dans une langue inconnue.

Je devrais avoir peur de sa queue indigo brillante qui s'enroulait étroitement autour de moi. Mais je m'en fichais alors qu'elle m'attirait avec elle. Les écailles pointues et bleues me piquaient. Je fermai les yeux et sentit le souffle quitter mon corps. J'étais dans une eau glaciale profonde, remplissant mes poumons d'eau, étouffant silencieusement.

J'ai cru que mes oreilles me jouaient des tours quand j'ai vaguement entendu mon nom.

_ Julián !

La ruée des vagues s'est écrasée contre mon corps. Ma tête avait l'impression d'avoir été poignardée avec une lance tandis que mon corps avait l'impression d'être dans une mer de glace. Je veux juste mourir.

_ Julián ! La voix était plus proche et plus claire.

_ Julián !

D'un coup sec, j'ouvris les yeux. La vue de son beau visage m'a presque donné une crise cardiaque. Il était tout mouillé. Ses cheveux noirs étaient collés sur son front et ses yeux bleus inquiets étaient sur moi. J'ai essayé de dire son nom, mais seule une toux sèche est sortie.

Il m'a pris dans ses bras et m'a donné une tape dans le dos pour m'aider à tousser pour faire sortir toute l'eau.

_ Je suis vraiment désolé. Ma voix faible était rauque.

Nous étions seuls sur la plage sablonneuse. Je ne pouvais pas dire quelle heure il était, mais il faisait noir. Le ciel était d'un bleu profond avec des reflets violets. Les étoiles brillaient faiblement et la lune argentée était ronde et brillante.

Santiago m'a porté dans ses bras. Il m'a soigneusement déposé sur le siège passager et m'a aidé à mettre ma ceinture de sécurité. Il est monté sur le siège du conducteur, mais il ne conduisait pas. Le chauffage de la voiture me faisait encore plus frissonner.

_ Que s'est-il passé? Je t'ai laissé parfaitement bien. Je savais que j'aurais dû, genre, t'emmener avec moi. J'aurais dû t'emmener avec moi.

_ Je suis désolé, Santiago. Je ne pouvais pas le regarder.

Je me sentais vraiment honteux et coupable.

_ Je t'ai dit de m'appeler s'il se passait quelque chose. Et qu'est-il arrivé à ton p**n de téléphone? Je t'ai appelé un p**n de milliard de fois. Il n'arrêtait pas d'aller sur la messagerie vocale et je sais que tu ne vérifies jamais ta messagerie vocale. Alors j'ai su que quelque chose s'était passé. J'ai appelé mamá et elle m'a dit qu'elle n'avait eu aucun contact avec toi ces trois derniers mois ! P**n, Julián !

J'ai sursauté sur mon siège en entendant le klaxon du volant.

_ Je suis désolé.

Je laissai silencieusement mes larmes tomber sur mes poings serrés. Je me hais.

_ Non, non, je suis désolé, mi amor. Il prit mes poings serrés et les ouvrit tendrement. Je ne suis pas en colère contre toi. Je suis en colère contre moi-même pour ne pas avoir mieux pris soin de toi. J'aurais dû être là pour te dire à quel point je t'aime quand tu as commencé à te sentir triste. Pourquoi tu es triste, mon sucre ? Il m'a embrassé la main.

_ Ma famille me déteste. J'ai éclaté en sanglots. Personne ne m'aimera jamais. Je suis un monstre.

_ Non, ne dis pas ça. Il a essayé de me serrer dans ses bras malgré la poignée de frein d'urgence entre nous. Moi et mamá sommes ta vraie famille. Et nous t'aimons tellement que ça fait mal de te voir te faire du mal. On s'en fiche des Giménez. Oublie-les. Ce sont des ordures.

_ Je suis une ordure. J'ai enfoui mon visage dans mes mains.

_ Tu es parfait, Julián. Tu es la meilleure personne que j'aie jamais rencontrée. Tu es magnifique. Et si merveilleux. Ne pense pas à tes parents. Ils ne veulent que te faire souffrir.

_ Sais-tu où ils sont allés ? Savais-tu qu'ils partaient ? S'il te plaît, dis-le-moi.

_ Ne pense pas à eux. As-tu eu de la crème glacée ?

_ Non je suis désolé. J'ai essuyé mes joues. Je voulais des glaces au dulce de leche et cerise-vanille. J'ai reniflé.

Santiago m'a tendu une boîte de mouchoirs.

_ Je commanderai toutes les saveurs de crème glacée que tu veux, sucre. Je t'achèterai tout ce que tu veux.

J'aimerais qu'il puisse m'acheter l'amour que ma famille ne m'a jamais donné.

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Après notre retour à son appartement, Santiago est resté à mes côtés à chaque seconde, s'assurant que je ne me ferais rien. Il m'a douché et m'a habillé chaudement. Mais cela m'a rendu encore plus triste, pensant qu'il était déçu de moi. Il ne devrait pas avoir affaire à un faible comme moi. Quelqu'un d'aussi moche que moi.

_ Sucre, est-ce que je t'ai déjà quitté ?

J'ai secoué ma tête.

_ Ai-je déjà été violent avec toi ?

J'ai secoué ma tête.

_ Je suis ici avec toi parce que je t'aime. Je ne t'en veux pas. Je sais que tu souffres. Mais arrête de me faire ça. Il m'a prise dans ses bras. Tu m'as fait peur. J'avais tellement peur d'être trop tard. J'ai dû tout précipiter et revenir plus tôt. Je me fiche que le film ne soit pas un blockbuster. Je devais juste venir te voir.

_ Je suis désolé, Santiago. J'ai, genre, laissé la dame me reprendre. j'ai sangloté

_ La sirène ? Je vais appeler le Dr García pour tes médicaments.

J'ai hoché la tête, embarrassé. Je sais que ces créatures mythiques n'existent pas, mais je laisse toujours mon esprit stupide me jouer des tours. C'est tellement réel que je ne peux pas faire la distinction entre la réalité et la fantaisie.

Cette sirène bleu-violet que j'ai laissée me séduire au fond des mers est une créature familière avec laquelle j'interagis parfois quand j'ai envie de mourir. J'entends une berceuse au loin et je suis le son de la voix comme les enfants du joueur de flûte de Hamelin. Parfois, je pense que je n'ai pas le contrôle de mon corps. Je fais juste des choses et je finis par les regretter. Comme maintenant.

_ Je suis désolé.

_ J'ai parlé à mamá et elle veut que nous rentrions à la maison. La seule raison pour laquelle nous avons déménagé ici était à cause de Juana et regarde ce que cette s**e a fait. Je savais qu'ils partaient, mais je ne pensais pas qu'ils le feraient sans te dire quoi que ce soit.

_ Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Mes yeux piquaient de larmes.

Sont-ils partis le même jour qu'il est parti pour Toronto?

_ Je ne voulais pas que tu te sentes triste, sucre. Il écarta ma frange de mon front. Je sais que ça fait mal parce que c'est ta mère biologique, mais elle a cessé d'être ta vraie mère il y a longtemps.

_ Puis-je au moins savoir où ils sont allés ?

Il scruta mon visage pendant une minute avant de répondre: Argentine.

_ Merci de me l'avoir dit. J'enfouis mon visage dans son cou, laissant couler encore plus de chaudes larmes.

Ils doivent vraiment me détester pour partir à des millions de kilomètres de moi. Ça fait mal qu'ils ne veuillent pas de moi avec eux. Ce qui me fait encore plus mal au cœur, c'est le fait qu'ils n'ont pas dit au revoir. Ils ne voulaient pas que je sache. Je suis traité pire qu'un étranger.

_ Si jamais elle t'appelle pour demander de l'argent, ne lui envoie rien. Santiago a prévenu.

_ Ils me détestent.

_ Je t'aime, mon sucre. Mamá t'aime beaucoup aussi. Il m'a serré fort dans ses bras. Nous rentrerons à la maison demain, d'accord, mon prince ?

_ D'accord.