Chapitre 7

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Je commence mes cours, une des filles de ma confrérie étudie avec moi. Elle m'accompagne vers la salle de cours en discutant des futurs enseignants. Les premières heures se passent plutôt bien, ce sont des cours que j'avais déjà suivis il y a deux ans. Je les suis aisément. À la pause déjeuner, je m'assois avec des filles de la confrérie, nous essuyons plusieurs moqueries.

Je vois Exton entrer avec ses amis, il pose les yeux sur moi et les détourne. Il ne m'a pas salué, il m'ignore. Je suis blessée pourtant je ne devrais pas, je le connais à peine et il ne semble pas être quelqu'un de fréquentable. Je ne finis pas mon déjeuner, je sors du restaurant pour étudier en attendant la reprise des cours l'après-midi.

— Bella Swan!

Je me retourne sur Exton qui est seul, il sourit avec son air moqueur.

— Bella tout court.
— Tu n'as pas repéré ton Edwar?
— Comme tu vois, je cherche encore.

Il explose de rire tout en s'approchant. Il est vraiment déroutant comme garçon.

— Qu'est-ce que tu étudies?
— Management et toi le droit?
— Comment le sais-tu?

Il me montre mes livres de droits dans mes mains, je me sens stupide, je rougis de honte.

— Ma belle tu es à croquer quand tu rougis!
— Quququoi?

Il explose de rire. Je ne sais plus où me mettre, je tente de cacher ma gêne en fixant un point imaginaire. Une fille approche de lui, elle fait partie du groupe d'amis de Chad.

— Ex on y va?
— Attends Olivia! Je finis une conversation.
— Avec la religieuse? Allez Ex, je m'impatiente!

Il me salue brièvement et tourne les talons, les bras autour de cette Olivia. Je ressens un sentiment de jalousie que je n'avais jamais éprouvée envers aucune personne. Je sors la bible et je me plonge dans la lecture pour apaiser mon coeur. Je lis quelques versets pour soulager ce sentiment. Toute noirceur a quitté mon coeur, je me sens mieux.
Je rejoins mes cours. Le dernier est un cours facultatif de littérature . Je ne connais personne de ma confrérie, je m'assois au dernier rang. Je lis le programme de l'année, quand je sens une ombre se poser devant moi. Je relève mes yeux, c'est Exton.

Déni de dieu, déni du diable. Incapable d'être coupable,tu es belle indéniable.
— C'est beau, c'est de qui?
— Jacques Prévert, un français.

Je le regarde, impressionnée qu'il connaisse un auteur français. Il s'assoit à côté de moi, son bras frôle le mien, je frémis. Le professeur commence son cours. Je me concentre sur le cours, il pose une feuille sur ma table. Il a dessiné une croix et un diable, j'ai envie de rire. Il a du talent, c'est très bien exécuté. Il me pose une autre feuille avec un loup et un vampire, je hoche la tête.
Je lui murmure.

— Tu es censé écouter ce que le professeur raconte.
— Je préfère écouter une évangéliste.
— Ahah, tu es drôle.

Je détourne le regard et me focalise sur le cours, lui continue ses dessins provocateurs. Je finis par l'ignorer. Le cours touche à sa fin, je me relève à la hâte, il me court après dans la couleur.

— Bella ciao.

Je me retourne le toise et le détaille de plus près, il a revêtu ses vêtements sombres. Mes yeux se posent sur le serpent qu'il a tatoué. C' est un symbole du diable tentateur. Il suit des yeux ce que je fixe, il sourit.

— Tu aimes la nonne?
— C'est spécial.
— Un symbole du mal ?
— Juste spécial.
— Je te dépose?
— Non, je vais me débrouiller, ce n'est pas si loin.
— Bien.

Il se dirige en direction du hall d'entrée, je marche doucement pour lui laisser de l'avance. Je pourrais être tenté d'accepter d'être raccompagné par un pêcheur. En sortant, il n'est pas là, mais je trouve Chad qui m'attend. Il a mauvaise mine, il recommence dans ses travers. Je l'ignore et passe devant lui sans m'arrêter. Je ne peux pas cautionner son comportement, il n'est plus le frère fusionnel dont j'étais proche. Il semble attristé, ça me brise le cœur, mais je le fais pour son bien. Il faut qu'il se remette sur le droit chemin. Ces deux dernières années, je lui ai tout pardonné, tout excusé. C'est terminé.
Je suis à l'arrêt de bus, un Range Rover s'arrête à ma hauteur, la vitre teintée s'abaisse, c'est Exton.
Où est passée sa moto? Habituellement, il aime se faire remarquer en faisant un terrible boucan.

— Tu montes?
— D'accord.

C'est sorti plus vite que ma pensée. Je sais que je viens de commettre une erreur monumentale, mais j'ai déjà approuvé. Je m'assois sur le côté passager, il démarre vers le centre-ville.

La fleur du malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant