Chapitre 34

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— Tu es devenue une belle femme.
— A parce que j'étais moche avant.
Il sourit.

— Non, tu faisais plus femme-enfant.
— Ravie de le savoir.
— Tu vas encore à l'église?
— Oui ça n'a pas changé.
— C'est encore loupé pour les parties de jambe en l'air.

Je rougis. Je commence à avoir chaud, il essaye de me déstabiliser.

— Ce n'est pas toi qui m'avais promis que je me donnerais à toi?
— Patience mon ange!
Je hoche la tête.

Nos plats finissent par arriver, je me concentre sur mon assiette, pendant qu'il me regarde sans gêne. Je ne sais plus où regarder, il a toujours cette façon de me fixer qui me fait perdre toute rationalité.

— Pourquoi tu m'en veux Bella?
— Oh je ne t'en veux plus en faite, je suis passée à autre chose.
— C'est à cause de tes coups de fils que j'ai ignorés? Ou quand j'ai changé de numéro.

C'est la phrase de trop, la colère que je pensais avoir enfouie, remonte à la surface, c'est douloureux, mon cœur tambourine dans ma poitrine, mes mains se mettent à trembler.

— Tu sais quoi Exton! Va te faire voir.

Je me lève et quitte le restaurant. Je rejoins la rue et marche pour rejoindre une rue où je pourrais intercepter un taxi. Je passe la tête baissée, il fait nuit, sombre, la rue est mal éclairée.

— Ma jolie, ça te dit de goûter mon engin?

J'accélère le pas je ne veux pas me retourner sur ce type à la drague douteuse. Mais je sens sa présence derrière moi, je me retourne, il m'attire contre le mur. Oh seigneur pas ça, il commence à me toucher , je pleure et je le supplie d'arrêter, mais il continue. Quand quelqu'un le saisit et le passe à tabac. Je tombe au sol et ramène mes genoux à ma poitrine.

— Bella tout va bien. Il ne te fera plus de mal.
— Tout ça c'est ta faute! Dès que tu reviens dans ma vie, tu détruis le peu de confiance que j'ai.
— Je suis désolé Bella. Je te raccompagne.

Il m'aide à me relever, je monte dans la voiture, je pose ma tête contre la vitre et je regarde le paysage défiler. Je me redresse, il ne se dirige pas vers chez moi, je le fixe inquiète.

— On va chez moi ma belle.
— Pourquoi? Ramène-moi chez moi!
— Il faut qu'on discute au calme. Tu as des griefs à me reprocher.
— Exton je ne pense pas que ce soit le moment après ce qu'il vient de m'arriver.
— Si au contraire, tu as besoin de moi tout autant que j'ai besoin de toi.

Il active la sécurité des portes, je le fixe hébétée.
Je regarde le quartier, je ne le reconnais pas, il a dû sûrement déménager. Il s'engouffre dans un parking sous-terrain, où trônent des dizaines de voitures de luxe.  Je descends à contre-coeur, mais quand Exton a une idée derrière la tête, il va jusqu'au bout, autant ne pas perdre son temps en se rebellant.
Il me fait monter dans l'ascenseur et appuie sur le dernier étage, le souvenir de la piscine me revient en tête. Il me conduit vers une porte, il allume la lumière et se dresse devant moi un appartement digne des célébrités, spacieux et moderne avec des grandes baies vitrées.  Il m'invite à m'asseoir, je le fixe en attendant de savoir à quelle sauce je vais être mangé cette fois.

— Je te veux Bella.

Je me redresse. J'ai sûrement dû mal entendre, il n'a jamais été aussi explicite, je dois faire les grands yeux, car il affiche un sourire moqueur.

— Tu ne réagis pas mon ange?
— Je ne comprends pas bien?
— Je pensais parler à une femme, j'ai dû me tromper.
— Il y a un an, tu m'as volontairement ignoré.
— Je me battais et je me bats toujours avec mes vieux démons.
— Qu'est-ce que tu veux de moi Exton?
— Tout: tes sourires, tes joies, tes peines, tes plaisirs, tes fantasmes.

Il doit encore pousser son jeu sadique pour ensuite disparaître de la surface de la terre. Je ne veux plus passer par là, il a eu ce qu'il pouvait avoir de moi. Je ne suis pas sa chose, sa possession. Ce qu'il veut de moi, ne me satisfera pas. Je risque d'en être malheureuse. Cette dernière année, j'ai changé, je ne suis plus cette jeune fille naïve qui attendait ses belles phrases. Aujourd'hui, ce n'est pas encore le bon Exton. Nous sommes en décalage temporel, je suis en haut quand lui se trouve en bas.  Il ne me veut pas sentimentalement, il me veut physiquement. 

— Exton, je ne peux pas être cette fille-là.
— Qui es-tu mon ange?
— Je ne suis pas la Bella que tu désires.
— Es-tu bien sûr de toi? Je ne ferai plus aucun pas vers toi!
— Je pense l'être.
— Bon, je t'appelle un taxi.
— Bien.

Dans les minutes qui suivirent, un taxi m'attendait devant l'immeuble. Il a eu la délicatesse de m'accompagner jusqu'au taxi.

— Bien Exton, j'espère que tu trouveras ce que tu souhaites.
— Je l'ai déjà trouvée, mais je viens encore de la perdre.

J'ai une douleur lancinante au cœur, j'éprouve la même chose que lui. Je l'ai encore perdu mais cette fois, je sais que c'était la meilleure chose à faire.

La fleur du malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant