Je viens de vivre la plus longue semaine au travail, j'ai énormément de travail, nous sommes en sous-effectif. Je suis à deux doigts de baisser les bras. Je ne suis pas assez bien payé pour autant de travail. Je quitte le travail quand je croise Olivia, décidément, elle ne veut pas me laisser en paix.
— Il paraît que tu batifoles de nouveau avec lui? La petite coincée ne l'est plus tant que ça.
— Très perspicace. Bon, tu me laisses passer. Tu me pompes mon air.Je m'avance, elle me fait un croche-pied, je perds l'équilibre et je tombe dans l'escalier. Je crie pendant la chute, ma jambe me fait mal, je n'arrive même plus à la bouger.
— Il ne te baisera plus au moins pétasse!
Elle s'enfuit.
J'étouffe des râles de douleur, un collège me retrouve dans cet état, il appelle une ambulance. Je suis évacuée vers le seul hôpital de la ville. On me fait une radio et c'est fracturé, je dois porter un plâtre pendant six semaines. J'appelle Chad, il est en panique quand je lui dis que je suis à l'hôpital. Il me récupère.— Tu dois porter plainte!
— Je laisse le seigneur se charger d'elle. Dieu est justice.Ça n'a pas raté, le lendemain, elle est mise à pied, une procédure de licenciement est en cours. Les caméras de surveillance ont filmé la scène. Je suis arrêtée pour deux jours, je profite de ces jours pour me reposer de cette semaine éprouvante. J'entends la sonnerie de chez moi, je descends en m'aidant de la main courante, j'ouvre sur Exton inquiet.
— Oh bordel , je me suis tellement inquiété.
— Ce n'est qu'une fracture.
— Tout en toi m'affecte bébé.
— Je vais bien.Je le fais entrer, on se dirige dans la cuisine, je lui prépare un café. Il m'annonce qu'il doit repartir à New-York pour les besoins de son travail, ça devait arriver. Je suis attristée, je commençais à m'habituer à sa présence intempestive. On commençait à créer une relation autre que basée sur le chaos. C'est notre histoire, intense, mais courte.
— Bella ce soir, je passerais te récupérer.
— Pour aller où?
— Tu poses encore cette question.Il affiche un sourire communicatif. Il dirige sa main vers mon visage, le temps se fige, mes yeux s'ancrent aux siens. Il touche le dessus de mon œil.
— Fais un voeu ma Bel.
— Exton ne détruira plus Bella.Je retourne me coucher, autant recharger mes batteries, avec Exton nos sorties sont loin d'être de tout repos. Qu'est-ce qu'il prévoit cette fois-ci? Il m'aura tout fait.
Je me lève peu avant qu'il arrive, je me saisis de la coloration, je l'applique sur ma tête. Je lave mes cheveux, je me regarde et je me reconnais enfin.
Bella qui croit toujours en Exton. Je me prépare, je fais un effort vestimentaire, je me maquille, je me dirige vers la porte, il m'attend juste devant, ma mère m'interpelle.— Tu sors?
— Oui, j'ai rendez-vous.
— Fais attention à toi.Je rejoins sa voiture, il fixe mon visage, ce désir qui nous consume est visible, ses pupilles se dilatent.
— Tu es belle ma Bel.
— Très original Exton.On pouffe de rire. Il démarre la voiture en silence, il allume la radio, le même rap en bruit de fond, qui froissait la féministe en moi. Mais je n'entends plus, je suis trop subjuguée par sa main dans la mienne. Rien autour n'a d' intérêt. Il s'arrête devant le cimetière, j'ai du mal à comprendre notre présence ici. Il descend, il m'ouvre la porte, il se dirige vers le coffre et en sort un panier. Il me dirige vers le muret, il m'aide à escalader, je le suis. On atterrit de l'autre côté, je suis effrayée, j'ai peur de voir ou d'entendre quelque chose qui remet en doute mes croyances. On s'avance vers le fond du cimetière, on s'arrête devant une pierre tombale. Je mets ma main devant ma bouche, je pleure, c'est toujours aussi douloureux.
Il m'a emmenée devant la tombe de mon père, je n'y étais pas venue depuis des années. C'était trop douloureux de visiter sa tombe. Je préfère honorer sa mémoire, je n'acceptais pas sa mort. Il sort une petite veilleuse et pose une couverture.— Qu'est-ce qu'on fait là Ex?
— Tu as des choses à dire à ton père.
— Je ne sais pas Exton, c'est trop soudain.
— Alors je commence, tu veux bien?Je hoche positivement la tête, en baissant la tête.
— Hilary était fascinée par la mort. Elle m'en parlait souvent. Au début, j'ai essayé de l'éloigner de tout ça. On n'avait que 16 ans, on avait toute la vie devant nous. Son petit jeu préféré, c'était d'imaginer les causes de la mort des gens dans les cimetières.
— C'est macabre.
— Ne te dénigre pas en disant que tu lui ressemblais Bella, tu es mon ange.
— C'est elle qui a fait de toi un ange déchu.
— Mes parents voyaient d'un mauvais œil cette relation, ils ont tout fait pour nous séparer. Ils ont réussi en menaçant ses parents. Un soir, elle m'a appelé en me proposant de partir ensemble.
— Tu t'es enfui avec elle?
— Non de mourir...
— Oh mon dieu, mais c'est horrible. Qu'est-ce qui s'est passé?Il baisse la tête, ce souvenir est douloureux, je m'approche de lui et caresse son dos.
VOUS LISEZ
La fleur du mal
RomanceBella, une jeune étudiante très croyante et pieuse va croiser la route d'Exton, étudiant rebelle et très sombre. Il fera d'elle sa propriété. Sa foi sera mise à mal par ce tentateur qui troublera sa vie. Exton: « J'étais un démon et tu fais de moi...