Chapitre 30

8.7K 1K 30
                                    

On rejoint son appartement trempé, je me douche et rejoins ma chambre. Je suis exténuée par cette journée à rallonge. Je suis passée par toutes les émotions, je m'endors.
Dans la nuit, je suis réveillée par des nausées affreuses, je me redresse et je cours vers les toilettes, je vomis sans interruption.

— Ma Bel, ça va?
— Tu savais que j'allais vomir!
— Il se pourrait.
— Ex va-t'en!

Mais il ne part pas, il s'agenouille à côté de moi et me tient les cheveux pendant que j'y retourne. Les nausées s'estompent au bout d'une demi-heure sur la cuvette. Il humidifie une serviette et me tamponne le front. Il me porte jusqu'au lit, je me rallonge. Il s'allonge à côté de moi, sa présence ne me dérange pas.

— Si je ne t'avais pas arrêté, est-ce que tu aurais été jusqu'au bout?
— Non je t'ai promis, je m'y tiendrai.
— Merci Ex.
— Ma Bella tu fais renaître en moi des sentiments que je croyais morts et enterrés.

Je ne comprends pas bien le sens de sa phrase, mais je suis trop fatiguée pour y porter un intérêt.
Le matin, mes yeux  s'ouvrent, la tête tourne, j'ai une affreuse migraine et je suis incapable de me relever.  J'ai l'impression d'agoniser, c'est donc ça la gueule de bois. Ex entre dans la chambre et me tend une mixture à la couleur douteuse.

— Qu'est-ce que c'est?
— Un antidote!

Je l'amène à ma bouche, et l'avale, je sens encore cette chaleur parcourir ma gorge jusqu'à mon estomac.

— De l'alcool? Le matin!
— Oui ma Bel,  ton état vaseux va se dissiper. Fais-moi confiance.
— Bien, mais après ça je n'y toucherai plus jamais!
— Il ne faut jamais dire jamais mon ange.

Il se tourne pour sortir de la chambre. Au bout d'une vingtaine de minutes, sa mixture semble agir. Je me sens mieux. Je me relève, me fais un brin de toilette et je le rejoins dans la cuisine.

— Tu cuisines?
— Qui moi? Je ne sais pas cuire un œuf!
— Alors laisse-moi la place.

Il se décale et je me mets aux fourneaux. Pendant que je fais cuire les pancakes, il se positionne derrière moi et m'entoure de ses bras.

— Tu es tellement belle, ma Bella.
— Très original Exton.

Il se détache de moi et retourne s'asseoir. On prend le petit déjeuner, il semble apprécier, vu la quantité ingurgitée.

— Exton ton tatouage du cœur représente quoi?

Il s'arrête de manger, je sens cette colère de nouveau l'envahir, ma curiosité l'emporte. Il se relève et quitte la pièce. Il m'en parlera un jour peut-être si nos chemins se croisent. Je finis de ranger la cuisine, je le rejoins dans le salon, il est en train de boire, cette image me brise.  Je m'approche de lui, lui saisis son verre et sa bouteille, il ne réagit pas, il semble ailleurs.  Je le relève et l'emmène dans sa chambre, il se recouche. Alors c'est ça sa vie ? L'alcool, les tourments et la colère. Je suis dévastée, il fait peine à voir.

Le reste de la journée, je prépare mon sac, mon vol est pour la nuit, je sors seule faire le tour du quartier, j'allume un cierge pour lui dans une église. Cette ville est fantastique, je m'y vois bien y vivre, c'est un quartier dynamique, dommage qu'il n'en profite pas. Quand je rejoins son appartement, il est réveillé et inquiet.

— Bon sang, mais où étais-tu passée? Ne laisse plus jamais ton téléphone .
— Il était déchargé. Je suis partie me balader.
— Ce n'est pas ton petit village, il y a des dangers à chaque coin de rue.
— Merci de t'en inquiéter.
— Ton vol est à quelle heure?
— 22 heures! Pourquoi tu veux te débarrasser de moi?
— Bel putain arrête de dire des conneries!
— Respire Ex, j'ai survécu.
— Tu te changes, on y va!
— Où ça?
— Arrête de poser des questions.

Je me change, pour je ne sais quoi. Cette fois-ci, il n'a fait aucune remarque sur mon aspect. On se dirige vers un quartier de Manhattan, sa voiture s'arrête devant une maison très coquette.
Il sonne, une gouvernante nous ouvre la porte et sourit à Exton. Elle nous dirige vers un énorme salon. Une très belle femme qui ressemble à Exton se dirige vers nous et le prend dans ses bras, il ne réagit pas, il reste de marbre.

— Mon fils, dieu soit loué, j'ai tellement eu peur! Ou étais-tu bon sang?

Elle me regarde avec un air mauvais, cette femme n'est pas du tout accueillante, je ne me sens pas à ma place.

— Qui nous amènes-tu ? Encore une roturière?

Je suis choquée par sa façon de parler de moi. Cette femme est abominable, que le seigneur apaise son coeur rangé par le malin.

La fleur du malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant