La fleur du mal

Chapitre 35

Six mois se sont écoulés, depuis cette nuit où j'ai mis un terme à notre histoire. Il m'arrive de le regretter et si je m'étais trompée sur son compte. Certaines fois, je n'en dors pas la nuit.
Je suis retournée à cette boîte de nuit dans l'espoir de le croiser, pour provoquer une rencontre. Mais je ne l'ai plus jamais croisé, ça me détruit, je l'ai rejeté par fierté. Je me rends compte de mon erreur. J'aimerais refaire le passé si c'était possible, alors je continue à me torturer l'esprit.

Un soir, encore en train de me morfondre, Laura entre dans ma chambre.

— C'est encore ton patron tyrannique?
— Non.
— Dis-moi! Des semaines que tu es dans cet état.
— C'est Exton.
— Je pensais que c'était fini.
— C'est ce que je croyais.
— Eh bien, bah va le retrouver.
— Non, il va retourner la situation. Je l'ai rejetée.
— Bien reste à te morfondre alors.
— Tu es vraiment une amie!

Elle éclate de rire, je souris. Elle s'éclipse et m'abandonne à mon sort. Je me relève, je me change et me dirige vers la porte d'entrée.

— Ça, c'est la Bella que j'aime.
Je pouffe de rire.

Je suis devant chez lui. Je frappe, mes mains tremblent, je ne sais pas comment je vais être reçue. Il ouvre la porte, il semble surpris, puis s'écarte pour me laisser entrer. Il n'est pas accompagné, je ne subirais pas une double humiliation.

— Bella, que puis-je faire pour toi?
— Discuter.
— Je crois que tu as été claire il y a quelques mois.
— Je ne sais plus. Exton tout est si compliqué avec toi.

Il éclate de rire.

— Je n'ai rien dit de drôle.
— Tu viens me demander de t'accorder une chance.
— Quoi? Non.
— Alors que fais-tu chez moi à minuit. Discuter?
— Oui, discutez comme deux adultes.
— Je ne veux plus. Tu n'es plus la Bella que je désirais.

Et je reçois des centaines de coups de poignards au cœur, il me rejette avec mes mots. Je me décompose, j'éclate en sanglots. Je ne devrais pas , je savais à quoi m'en tenir. Mais c'est douloureux, mon coeur explose de nouveau en mille morceaux.

— Bien, je vais te laisser.

Je me dirige vers la porte, je l'ouvre, il la referme brusquement, je sens son souffle sur ma nuque, il passe ses lèvres sur la base de mon cou et remonte jusqu'à l'oreille.

— Tu n'aurais jamais dû revenir ma Bel.
— C'est censé me rassurer Exton?
— Bordel, même la façon que tu as de prononcer mon prénom est sensuelle.

Je me tourne et lui fais face, je veux analyser chaque trait de son visage, je pose mes mains sur son visage, ses yeux se ferment, sa respiration s'accélère. Il me ramène à lui. Nos lèvres se retrouvent comme aimantées, mon cœur va exploser, je ne sais pas s'il tiendra le choc. Exton est le seul à le mettre en faiblesse. On se détache, essoufflé.

— Pourquoi es-tu revenue?
— Pour discuter.

Il sourit et m'attire de nouveau à lui, il me porte et j'enroule mes pieds autour de sa taille, les yeux ancrés aux siens.

— Alors discute bébé.

Tout mon corps tressaille, j'ai peur de me faire dévorer par sa passion. Exton est un feu ardent qui vous consume de l'intérieur. Il a insufflé une braise en moi, qu'il a amplifiée en un brasier. Il me dépose sur le lit et me déshabille tout est allé vite, mes vêtements finissent au sol, il m'embrasse jusqu'au point où je veux plus, je veux tout de lui. Je touche le tatouage du coeur noir et il s'arrête net. Il se redresse et enfile son boxer. Je ne comprends pas sa réaction.

— Je t'ai fait une promesse Bella. Je ne peux pas te faire ça.
— Je te libère de ta promesse.
— Non Bella, tu es pure, angélique, je ne le mérite pas.

J'éclate en sanglots, c'est la pire des humiliations. Je m'emmitoufle du drap et ramasse mes vêtements.

— Bella, le connard en moi t'aurait déjà souillée. Mais je le fais pour toi, tu me remercieras.
— Tais-toi ! Là tout de suite, je me sens nulle et pas du tout « angélique ».

Il essaye de me retenir, mais je ne veux pas le voir, j'ai besoin d'être loin de lui et de ce moment gênant. J'étais prête à me donner à lui et il me rejette comme une paria. Il se cache derrière sa promesse, la vraie raison, c'est qu'il a peur des conséquences.

— Tu es un lâche Ex.
— Je suis désolé Bel.

Je claque la porte de sa chambre, je m'habille et je rentre chez moi, larmoyée sur mon sort.