Chapitre 24

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Plus tard dans la soirée, Chad m'a proposé de l'accompagner au feu de camp, j'ai accepté. Je voulais garder un oeil sur lui. Quand il est avec son groupe d'amis, il a tendance à se laisser submerger. Je vais veiller au grain.  J'enfile ma doudoune et mes bottes fourrées, la nuit sera fraîche. Chad nous conduit vers l'étang où je me suis baignée. Quand on y est,  l'état d'ébriété de ses camarades atteint des sommets. Ils rient à des blagues douteuses, je m'installe le plus loin possible d'eux. Mes yeux se posent sur Ex, il vient d'arriver. Il s'est changé, il a revêtu ses vêtements sombres. Il fume tout en me regardant. Tout en lui m'attire, sa façon de se tenir, de parler, de me fixer, de sourire. 

Il s'approche de moi, j'ai peur de céder de nouveau, tout me ramène à lui. Je n'ose plus respirer, ma respiration se bloque. Il s'assoit à côté de moi, j'éternue de nouveau.

— Ce n'est pas ta place ici!
— Oh tiens, assieds-toi, je vais me mettre ailleurs.
— Non tu ne devrais pas être ici.
— Je surveille Chad!
— Ce n'est pas ton rôle.

Chad nous rejoint avec un air mauvais. Il passe de l'un à l'autre avec colère.

— Ex éloigne-toi de ma sœur.
— Elle est assez grande pour prendre ses propres décisions.

J'interviens, avant que les choses ne dégénèrent, la situation est tendue.

— Chad, on devrait s'en aller!
— On vient d'arriver!

Ex se concentre sur moi.

— Je t'accompagne.
— Je ne veux pas t'embêter.
— Tu ne le fais pas. On y va?

Je me tourne vers Chad, qui resserre les jointures de ses mains. Je suis Exton jusqu'à sa voiture. Je ne comprends pas mon frère, il est ami avec Ex, mais il le traite comme un paria. Il y a certainement un différend entre eux.
Je monte dans sa voiture, il allume l'autoradio, du rap. Je le regarde avec désespoir. J'éternue, il augmente le chauffage. Comment peut-il être aussi prévenant et être perverti par la vie?

Il me dépose devant chez moi . On ne sait pas adresser la parole dans la voiture. On mène chacun une lutte contre notre attirance. On fait semblant de se comporter normalement, mais notre relation ne le sera jamais. Exton appartient à Bella, ce que Bella appartient à Exton. C'est comme une évidence. Mais nos chemins se séparent peut-être pour mieux se retrouver.
Je m'endors des questions plein la tête. Et si je faisais le mauvais choix?  Et si je luttais contre l'inévitable? 

Le matin, je me réveille avec une affreuse migraine, j'ai l'impression d'avoir été tourmenté dans mon sommeil.  Tout me ramène à lui, j'ai peur de devenir sa possession, sa chose.
Je reste au lit, j'ai attrapé un mauvais rhume, ma poubelle déborde de mouchoirs, ma mère m'a porté une infusion et un décongestionnant. Elle est sortie avec Chad pour faire des achats de Noël. J'aurais dû les accompagner, mais la fièvre me cloue au lit. Je me rendors.  Quand  j'ouvre les yeux, je sursaute et crie. Ex est à mes côtés, il me regardait dormir.

— Mais tu es fou? Comment es-tu rentré? C'est une violation de propriété.
— Moi aussi, je suis content de te voir Bel.

J'éternue. Il se saisit d'un mouchoir, le dirige jusqu'à mon nez et me mouche. Il me touche le bout du nez et sourit.

— Mon ange repose-toi.

Je me rallonge et ferme les yeux. Quand je me suis réveillée, il n'était plus là. Le reste de la journée, je donne des nouvelles à Bryan, il n'a pas proposé de venir me voir. J'ai été déçu, mais je ne lui ai pas montré. J'ai raccroché en prétextant être fatiguée.

Deux jours plus tard, je vais mieux, je sors rejoindre le marché de Noël, j'aime cette ambiance, boire du chocolat chaud en flânant dans les stands. Je m'arrête devant un stand, quand quelqu'un me saisit et m'approche de son corps. Je me retourne énerver.
Ex est mort de rire.

— Ça ne va pas de faire ça?
— Tu es belle quand tu es énervée!

Il suffit qu'il ouvre la bouche pour faire de moi sa possession. Je me sens unique, exceptionnelle à ses côtés.  Je souris, il m'attire vers lui et me prends dans ses bras. Toute ma colère s'est envolée.

— Bon, on y va ma Bel?
— Où?
— Faire la grande roue!
— Quoi non sûrement pas! J'ai le vertige.
— Peureuse!
— Démon.
Il éclate de rire.

— Non, ange déchu bébé.

La fleur du malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant