Chapitre 28

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Nous sommes dans sa voiture, aucun de nous n'ose parler, l'ambiance est étouffante. J'ai des picotements au cœur. Je commence à regretter d'avoir demandé cette faveur, c'est de la pure folie. La voiture s'engage dans une rue, il se dirige vers une résidence, il stationne sa voiture dans un parking. Il me conduit vers un ascenseur, l'atmosphère est lourde, j'ai l'impression de jouer mon avenir. Il ouvre une porte sur un gigantesque appartement. Qui est ce Exton? Il semble jouir d'une vie très confortable à vingt ans. Il me dirige vers le salon, je ne sais pas quoi faire, je reste debout et le fixe.

— Assieds-toi Bel! Il n'y a aucun piège.
Je souris.

Je m'assois, il sort du salon, je le suis du regard. Je reste quelques minutes seule dans le salon, j'imagine qu'il est parti en me laissant seule dans son appartement, comme à San Francisco. Je me relève et me dirige vers la porte d'entrée, j'empoigne la poignée de la porte et l'ouvre.

— Bel?
— Je pensais que tu étais parti!
Il rit comme à nos débuts.

— Non Bel je ne vais pas te fuir, même si ça aurait été la meilleure chose à faire .
— Que faisais-tu?
— Je préparais ta chambre d'ami. Ah moins que tu ne veuilles dormir avec moi. Ce qui serait la mauvaise chose à faire.

En me reluquant et en s'humidifiant la lèvre inférieure.

— Seigneur! Non la chambre d'ami fera l'affaire.

Il éclate de rire de nouveau. Je regagne son appartement en silence, on s'assoit, il souffle fort. Ma présence chez lui le perturbe.

— Ta vie à New-York te satisfait?
— Jolie façon de détendre l'atmosphère ma Bel!
Je souris gênée.

— Bon, tu te changes?
— Ququoui?
— Tu vas rentrer dans mon monde et ce n'est sûrement pas, toi assise dans un canapé.
— Je dois m'habiller comment?
— Ouvre ton chemisier!
— Par la grâce de Dieu! Tu es cinglé!
— Bon, on va te déposer à l'aéroport!

Je suis envahie par l'angoisse, il serait capable de le faire. Je réfléchis quelques secondes, je ferai plus de prières d'absolution.

— Bien, je reviens.

Il me conduit à la chambre d'ami, je fouille dans mon sac, je trouve un chemisier, je l'enfile avec un jean évasé. Je me maquille légèrement et lâche mes cheveux bruns. Je deviens folle, je suis en train de souiller mon âme, oh seigneur sauve-moi!
Je sors de la chambre, il a revêtu son jeans sombre son t-shirt noir, il me reluque et explose de rire, je me regarde ne comprenant pas. Il s'avance vers moi d'un pas lent, je vois ma vie défiler.

— Ton visage est bien, mais tes vêtements? Tu crois aller à la messe?
— C'est ce que j'ai de plus vulgaire!
— La vulgarité, mon ange, est à mille lieues de toi.
— Je fais quoi?
— Laisse-moi te montrer.

Il relève ma chemise et en fait un nœud, mon ventre est découvert. Il regagne sa chambre et revient avec une ceinture en cuir, il me l'enfile.

— C'est mieux! Il manque quelque chose à ton visage !
— Quoi?
— Suis-moi!

Il entre dans la salle de bain, il me tend un rouge à lèvres rouge. Je le regarde, médusée.

— Ce n'est pas le mien mon ange!
Il pouffe de rire.

Je m'exécute, le rouge met mon teint en valeur et mes cheveux bruns. On se dirige vers l'ascenseur, on monte dans sa voiture. Il roule en direction de Manhattan, j'ouvre grand les yeux, je n'ai pas l'habitude de voyager. Je n'ai jamais quitté San Francisco. La voiture s'arrête devant ce qui semble être une boîte de nuit. On sort de la voiture, on passe devant une queue qui n'en finit pas, on s'arrête devant un videur à la musculature douteuse.

— Ex, déjà remis de la veille!
— Comme tu vois!

Il nous laisse entrer, je le regarde interloquée, il n'a pas fait la queue, c'est un habitué. La musique est assourdissante, je me bouche les oreilles en marchant, il se tourne vers moi et rit. On rejoint une table, il commande à boire. Je fais le tour de la salle, des filles dévêtues dansent  collées-serrées à des types qui n'ont qu'une chose en tête, conclure. Je fais le signe de la croix.

— C'est maintenant que les choses sérieuses vont commencer!

La fleur du malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant