Chapitre 17 : Nate

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Le soleil pointait déjà le bout de son nez, quant à moi, j'étais en direction d'un lieu auquel je n'avais pas était depuis tant d'années. Après quelques arrêts de bus, je descendis à l'arrêt indiqué sur mon téléphone, je laissais défiler le bus sous mes yeux, laissant apparaitre le cimetière derrière. En m'approchant du portail, qui ce dernier venait tout juste d'ouvrir ses portes par le gardien dont je saluais d'un signe de tête. Je n'étais pas revenu ici depuis la disparition de ma mère, c'est-à-dire depuis quatre ans. Cela représentait une épreuve pour moi, je savais que la déception de ma mère aurait été immense, mais c'était impossible, ne serait-ce juste d'imaginer une tombe contenant l'âme de ma mère. En marchant dans les différentes allées, je cherchais le nom de Jones de part et d'autres parmi les tombes. Lorsque j'aperçus au loin, près d'un grand et imposant chêne, une pierre tombal arboré de fleur séchée, le nom de "Talya Jones". En restant figé devant la tombe, je sentis à nouveau ma gorge se nouer, me donnant la sensation qu'il m'était impossible d'émettre le moindre mot. Je sentis mes jambes lâcher pour s'agenouiller près du grand chêne. En passant une main sur la tombe de ma mère, je murmurais en passant une main dans les dizaines de fleurs séchées.

— Bonjour Maman...

En posant mon regard sur l'écriture représentant le prénom de ma mère, un sentiment de culpabilité me traversa subitement. Je me sentais si mal de ne pas être venu plus tôt la voir, mais les événements que j'ai vécus depuis sa mort ont été invivables. En me projetant dans mes souvenirs, je me revoyais me balader le long des parterres de fleurs que mon père faisait pousser pour ma mère dans notre jardin. Il disait que les couleurs représentait à travers les pétales de fleurs étaient issus des diverses émotions qu'émettait ma mère. L'amour de mes parents était si fort, si puissant qu'il était perceptible uniquement d'un regard. En quittant mon nuage de souvenirs, une crainte me venu à l'esprit. Je craignais de devenir la même version que mon paternel ayant perdu l'amour de sa vie. Et si les différentes pertes que j'ai vécues ferait de moi une mauvaise personne, ferait de moi la pire des versions que je pourrais devenir. Soudainement, une brise de vent se fit ressentir sur ma joue, me donnant l'impression qu'il s'agissait d'une caresse venant de ma mère. En reprenant la parole, je murmurais sur un ton bas.

— Je suis désolé, tellement désolé de pas être venu te voir avant. Je sais que je dois tant te décevoir. Je suis sûr que de là où tu es, tu dois sans doute avoir honte de moi et je le comprends. Je ressentirais la même chose à ta place, je ne suis pas le fils modèle dont toutes les mères aimeraient avoir. J'ai tout perdu, ma vie est un désastre. Papa est parti en prison en devenant la pire des personnes que ce monde a pu connaitre. Zack s'en est allé et même l'amour de ma vie à préférer me laisser tomber. Au fond de moi, je me demande même que serait ma vie si j'étais né dans la chambre d'en face ? Je suis désolé, au lieu de venir te voir avec des bonnes nouvelles, je viens avec une sale mine et des nouvelles aussi déprimantes que ce lieu. Si seulement tu étais là, tu me dirais à quel point je n'ai pas tout perdu, que j'ai déjà la santé et des rêves plein la tête et que c'est suffisant pour vivre. J'ai cru que l'on pouvait réellement m'aimer depuis ton départ, que moi aussi, je méritais l'amour dans ma vie, mais à la place, lui aussi à préférer m'abandonner. Je ne sais plus comment faire maman, si seulement tu pouvais m'envoyer un signe...

En essuyant les quelques larmes dégoulinant le long de mon visage, je fouillais dans ma veste afin de regarder l'heure sur mon téléphone, lorsque au même moment, la carte de visite donné un peu plus tôt par le restaurateur glissait de ma poche pour tomber sur l'herbe sèche. En la ramassant, je me rendis compte qu'il s'agissait de la carte à laquelle était inscrit le nom de l'école de pâtisserie renommé se trouvant sur Paris. En la prenant en main, je regardais à nouveau la tombe de ma mère, en faisant le lien. Et si c'était un signe provenant de ma mère ? Et si elle essayait de me montrer le chemin qui fallait prendre à présent ? Je m'exclamais en prenant la carte face à la tombe.

Comme une évidenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant