Chapitre 6 : Célia

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Je n'avais pas eu de nouvelle de Nate depuis qu'on avait fait l'amour. Il ne répondait ni à mes messages, ni à mes appels. Cela me donnait l'impression qu'il était en train de m'oublier ou bien de m'éviter. Comme chaque soir, je m'arrangeais afin de trouver une excuse pour sortir voir Nate. Il fallait que je fasse preuve de créativité auprès de mon père. Je sortais toujours une excuse différente pour prendre la fuite. Tôt ou tard, je savais que mon père apprendrait la vérité sur mes escapades nocturnes. Lui et moi avions toujours eu une relation père fille fusionnel. Mais depuis qu'il est devenu commissaire de police, il ne cesse de me protéger. Je savais bien que c'était son métier de vouloir protéger, mais il était trop souvent dans l'excès me concernant. Bien que mon père me connaissait sur le bout des doigts, je savais qu'il aurait jamais compris mon amour pour Nate. Penser à un Jones, rêver à un Jones, parler d'un Jones ou encore aimer un Jones était comparable à un délit. Si mon père avait été au courant de ma relation avec Nate, il aurait tout fait pour m'éloigner de lui en gâchant mon bonheur. J'avais conscience qu'en aimant Nate, je me condamnais à ne pas vivre une histoire d'amour au grand jour. Mais malgré tout, il m'était impossible de rester loin de Nate.

Il représentait, à lui seul, ma raison de vivre. J'avais beau être la fille populaire que tout le monde enviait, malheureusement personne me voyait tel que j'étais réellement. Personne jusqu'à que Nate fasse son entrée dans ma vie. La première fois que je l'avais vu, en un regard, je savais que c'était lui et personne d'autres. Notre relation était si forte qu'elle me faisait vraiment comprendre ce qu'était l'amour, le vrai, celui dont on passe toute une vie à chercher. Nate aimait qualifier notre amour comme une évidence.

Vingt-et-une heures, je gagnais le gymnase, les mains prises par les cartons de décoration. En les déposant sur une table au centre du gymnase, j'en profitais pour sortir mon téléphone afin d'envoyer un message à Nate. Monsieur Jefferson pensait que j'avais décalé les heures de colle de Nate pour avancer plus vite dans la décoration du bal de rentrée. Bien au contraire, j'avais agi ainsi dans le but de pouvoir passer du temps avec le garçon de mes rêves. J'avais demandé à tous les autres élèves chargées de la décoration de la salle de bal de ne pas venir, car je souhaitais me concentrer pleinement sur celle-ci.

Après plusieurs tentatives pour appeler Nate, ces dernières furent un échec. En m'installant sur un siège de l'estrade du gymnase, je lâchais un long soupir rempli de fatigue et de lassitude. En allumant mon téléphone, je lançais l'application Instagram pour savoir où était passé celui qui devait me rejoindre. À l'origine, je devais me rendre à la fête que Mike organisait pour la fin d'année, je ne ratais aucune soirée pour rien au monde. Mais j'avais prétexté à Cassie et à Mike que j'avais un repas de famille pour passer du temps avec Nate, mais également pour reprendre ce que je n'avais pas fini avec lui.

En regardant attentivement les story de mes différents amis, j'aperçus que ces derniers s'amusaient très bien sans ma présence. Tandis que moi, j'étais seule dans un gymnase, sentant la transpiration. En regardant la story de ma meilleure amie, Cassie, j'aperçus que cette dernière avait filmé la soirée, mais plus précisément Zack, son grand amour. En verrouillant mon téléphone, je pris un instant de réflexion, je savais pertinemment que Zack ne serait jamais allé chez Mike tout seul. Il était toujours dans les pattes de Nate. Zack était un parasite, un boulet pour Nate. Il en avait peu à faire des études ou de son avenir, tout ce qu'il lui importait c'étaient les conquêtes et venger son père. Zack, comparé à Nate, avait toujours une famille. Il était l'aîné et avait une petite sœur âgée de dix ans, mais n'était pas proche d'elle. Il passait son temps à fumer, à se droguer et à enchaîner les bières comme les filles. Et pourtant il était le crush de ma meilleure amie, elle ne me l'avait jamais réellement avoué, mais un regard ne ment jamais.

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