Chapitre 48 : Nate

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Je fermai les yeux à cet instant, juste avant que l'on entende le coup de feu. Une seconde plus tard, je les ouvris. Zack était assis sur sa chaise, les mains sur la tête, le regard apeuré fixé sur le sol, son revolver toujours en main. Il n'avait pas réussi à me tuer. Il était brisé, vulnérable. La raison se révéla soudainement évidente. Malgré toute la colère et la haine qui l'avaient conduit sur ce chemin de violence, Zack n'avait jamais vraiment voulu être ce monstre qu'il prétendait être. Au fond de lui, il restait cet enfant perdu, désespérément en quête d'amour et de validation. L'idée de me tuer, moi, son seul ami, son frère de cœur, l'avait ramené à cette réalité douloureuse : il n'était pas un tueur par nature. Son père avait été un masque pour cacher ses vraies blessures, ses vraies peurs. Je le regardai, réalisant à quel point il était détruit de l'intérieur. Sa vie de crime, sa soif de pouvoir, tout cela n'avait été qu'un leurre pour combler un vide qu'il ne parvenait pas à combler. Et à cet instant, je réalisai que Zack s'était surement rendu compte qu'en me tuant, cela ne lui apporterait rien de plus qu'une douleur encore plus grande.

En regardant Zack face à moi, je décidai de briser le silence pesant qui nous entouraient.

— Zack... Pourquoi tu n'as pas tiré ?

Zack resta silencieux quelques instants, semblant chercher ses mots, puis finalement répondit d'une voix tremblante.

— Je ne peux pas, Nate... Je ne veux plus être ce monstre. Je ne veux plus de cette vie..

Zack baissa la tête, incapable de soutenir mon regard. Le revolver glissa de ses mains tremblantes et tomba au sol, le bruit du métal résonnant dans la pièce.

— Tu n'es pas seul, Zack. On peut encore changer les choses. Je suis là pour toi.

Zack leva finalement les yeux vers moi, des larmes coulant sur ses joues. Il savait qu'il avait erré loin de ce qu'il aurait dû être, loin de l'homme qu'il avait espéré devenir.

— Je suis désolé, Nate... Pour tout.

Malgré les douleurs que je ressentis, je lui souriais faiblement, sentant un poids se soulever de mes épaules sentant que notre amitié brisée trouverait une chance de guérison après tant d'années.

— On va s'en sortir, Zack. Ensemble.

Soudain des sirènes de police se firent entendre, Henri avait surement dû prévenir la police, ne me voyant pas revenir. Zack tendit l'oreille et se retourna vers ma portée en se rapprochant d'un air méfiant.

— Tu as appelé la police ?

— Comment aurais-je pu faire ça ? Je suis menotté.

Zack restait silencieux un moment, les yeux baissés, comme s'il réfléchissait à quelque chose d'important. Puis, il murmurait d'une voix basse, mais ferme.

— Tu devrais partir avant que tout explose.

Abasourdi par ses propos, je le dévisageais en jetant un coup d'œil dans les quatre coins de l'entrepôt pour chercher des signes d'une menace imminente.

— Attend, le bâtiment va exploser ? Questionnai-je les sourcils froncés de confusion et d'angoisse

— Il y a des explosifs tout autour. Et le compte à rebours est activé depuis que Cassie à quitter la pièce.

Zack se levait lentement avec une expression indéchiffrable étendue sur son visage. Il récupéra un couteau posé sur la table se trouvant à proximité et se dirigea vers moi. Avec adresse, il coupait les cordes que j'avais en guise de menottes ainsi que les cordes qui me maintenaient attaché sur la chaise. En me levant, je frottai mes poignets en essayant de faire partir cette douleur dû aux cordes. En observant Zack, je m'exclamai en sa faveur.

Comme une évidenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant