Chapitre 30 : Nate

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Je ne réalisai pas ce qu'il venait de se produire, à cet instant, j'étais seul dans les cuisines de mon restaurant avec comme seules sensations, des images de notre étreinte qui résonnaient encore dans mon esprit, comme les échos d'une mélodie passionnée. Il m'était encore possible de sentir la chaleur de sa peau contre la sienne, le frisson électrique parcourant mon corps à chaque contact.

Secondes après secondes, je me reconnectai doucement à la réalité en me rendant compte que je venais réellement de faire l'amour avec Célia. Je ressentais à la fois l'excitation de ce qu'on venait de partager, mais aussi une touche de culpabilité et de peur, craignant les possibles conséquences de notre acte. L'avoir fait avec elle, après toutes ces années, je me demandai au fond de moi ce que cela signifiait pour elle, est-ce qu'elle en avait réellement envie ou si j'étais seulement un coup d'un soir pour se raviver des souvenirs. Un mélange de confusion et de désir m'envahissait, me laissant là, au milieu de la cuisine déserte, avec seul compagnon le silence assourdissant de mes pensées tourmentées.

En n'y repensant plus, je partis des cuisines en m'assurant de tout remettre en place. Je quittai ensuite le restaurant. Dehors, la nuit enveloppait la ville de son obscurité familière, quant à moi, j'atteignis ma voiture en m'installant au volant. Je me laissai porter par la douceur de la nuit alors que je roulais dans les rues sombres, mes pensées tourbillonnant entre passé, présent et futur incertain. Les lumières de la ville défilaient autour de moi, mais malgré toutes les questions qui me tourmentaient, une lueur d'espoir persistait dans mon cœur, celle de pouvoir à nouveau gagner le cœur de Célia.

Le lendemain matin, je me levai tôt, déterminé à prendre un nouveau départ. Sans réfléchir, j'enfilai mon short de course, un tee-shirt noir et mes baskets. Accédant au centre-ville de Cannes, je commençai par courir le long du littoral, laissant mes pensées s'envoler avec chaque foulée. Le doux murmure des vagues venait rythmer mes pas, apaisant mon esprit agité. En me rapprochant de la plage de la Croisette, je décidai de retirer mon t-shirt. Torse nu, je ressentis le vent frais caresser ma peau alors que je courrai près de l'eau.

Une fois sur le sable, je décidai de faire quelques exercices, tandis que je m'adonnai aux squats et aux fentes, je sentis les regards curieux des femmes bronzer à proximité. Leurs regards appréciateurs me firent sourire, même si j'essayai de rester concentré sur ma séance d'exercices. Je sentis leurs regards peser sur moi, une distraction bienvenue dans ma routine habituelle. Malgré moi, je me sentis un peu plus fort, un peu plus confiant sous leurs regards admiratifs.

Pendant un instant, je laissai de côté mes pensées tourmentées pour me laisser simplement imprégner par l'instant présent, par la chaleur du soleil sur ma peau et par l'énergie revitalisante de l'effort physique. Une fois mes exercices terminés, j'échangeai quelques sourires avec les femmes qui m'avaient observé, avant de reprendre ma course le long de la plage, le cœur léger et l'esprit détendu. Ce moment fugace de flirt innocent avait éclairci mon humeur et m'avait donné la force nécessaire pour affronter la journée qui m'attendait.

Alors que je buvais un peu d'eau pour me rafraîchir, une goutte glissa de la bouteille et atterrit sur mon torse musclé, suivie par d'autres qui dégoulinèrent lentement sur ma peau. C'est à ce moment précis que je reconnus Lisa, la collègue de Célia, passer devant moi. Elle me reconnut instantanément et son regard s'illumina d'admiration alors qu'elle s'approchait. D'un geste naturel, je la saluai d'un signe de tête amical, un sourire naissant sur mes lèvres.

— Bonjour Lisa, dis-je d'une voix chaleureuse, me sentant soudainement conscient de ma propre apparence, des gouttes d'eau glissant doucement le long de mon torse.

Elle me rendit mon salut avec un sourire radieux, ses yeux pétillants d'enthousiasme.

— Bonjour monsieur Jones, répondit-elle d'une légère note d'admiration. Vous faites du sport ?

Comme une évidenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant