Chapitre 36 : Nate

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La révélation de Cassie continuait de tourner dans ma tête alors que nous retournions sur Cannes le lendemain. Ses paroles résonnaient encore dans mon esprit, me laissant perplexe et troublé. Je n'arrivai pas à croire ce que j'avais entendu et j'étais profondément perturbé par la noirceur des actes de Zack. Une fois de retour, je pris le temps de déposer Cassie en l'aidant avec ses bagages jusqu'à son appartement pour ensuite prendre la direction de la maison. Mon esprit était en ébullition. Arrivé, j'ignorai les salutations de mon personnel et m'enferma dans mon bureau. Les allers-retours incessants dans la pièce témoignaient de mon agitation intérieure concernant les révélations sur mon ancien meilleur ami.

Je me retrouvai dans une situation délicate. Protéger Cassie était devenu ma priorité absolue. Après avoir contacté quelques-uns de mes contacts de confiance, je décidai d'assurer une sécurité renforcée pour elle. Dans un geste instinctif, j'ouvris un tiroir de mon bureau et en sortis un revolver. Mais dès que je le pris en main, une sensation de malaise m'envahit. C'était comme si je me regardais dans un miroir déformant, reflétant l'ombre de mon père, celui du criminel derrière les barreaux. Je reposai l'arme avec précaution, refusant d'embrasser cette facette sombre de moi-même. C'est alors qu'Henri fit son entrée dans le bureau. Je refermai rapidement le tiroir, ne voulant pas éveiller les soupçons de mon fidèle employé.

— Monsieur, je vous dérange ?

— Absolument pas, comment allez-vous Henri ?

— Bien, comment était votre soirée sur Paris ?

— Au top, j'ai remporté ce prix d'ailleurs, informai-je en pointant le trophée posé sur l'étagère proche de mon bureau. Apparemment, je serai l'homme le plus séduisant, d'après le public.

— Je vous félicite Nate ! Vous allez avoir la cote auprès de la gent féminine, j'imagine.

— Sûrement en tout cas plaire est la dernière de mes priorités, il faut que je me concentre sur les mails et que je reprenne mon rôle de directeur

— Très bien, dans ce cas, je vous laisse travailler, déclarait Henri avant de quitter mon bureau.

En consultant mes e-mails, je remarquai plusieurs messages provenant de la start-up de Scott. Ils m'informaient que mon équipe de communication et lui avaient entamé les premières démarches pour concrétiser l'implantation de mon restaurant. Savoir que Scott était à présent loin de Célia me fit sourire. Je me plongeai dans mes mails et traitai les différentes affaires en cours en prenant également le temps de contacter mes responsables en visioconférence pour discuter des avancées du projet. J'en profitai pour contacter Julia pour lui expliquer que je ne reviendrais pas travailler au restaurant avant quelques jours, car je travaillerai de chez moi en collaborant avec les responsables.

Arrivé à la fin de la journée, je décidai d'aller marcher le long de la Croisette et de pouvoir prendre un peu d'air frais. En passant sur le trottoir face à L'Orchidée, je croisai Célia refermant sa boutique. Je la regardai au loin s'en aller, et je me remémorai le fait qu'elle ne veuille plus avoir affaire à moi. Je devais respecter son choix. Mais en la revoyant, un souvenir en particulier me revint en mémoire : notre rencontre. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres avant que la réalité ne me rattrape. Je soupirai longuement puis décida de rentrer chez moi.

Les jours passèrent et je choisis de ne pas me rendre au restaurant, ce qui manqua à Cassie de ne plus me voir. Mais je préférai travailler depuis chez moi, espérant ainsi essayer d'oublier Célia en ne la revoyant pas pendant un moment. J'espérais qu'elle s'éloignerait de mes pensées, mais cela s'avérait extrêmement difficile. Dès que j'étais inactif, dès que je fermais les yeux, c'était elle que je voyais. J'essayai de prendre du temps pour moi, en me remettant au sport dans ma salle privée, en nageant dans ma piscine, ou en courant près de chez moi.

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