Chapitre 26 : Nate

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La piste de danse était animée, la musique envoûtante enveloppant les convives dans une ambiance de charme. Jouant du mystère du masque qui dissimulait mon visage, je décidais de m'approcher d'elle en slalomant parmi les nombreux convives. Cependant, je remarquai que son regard cherchait quelque chose ou quelqu'un, malgré tout, je comptai aller au bout de ma démarche. J'ajustai mon masque noir et me présenta à Célia avec une voix empreinte de mystère.

— Madame, puis-je avoir l'honneur de cette danse avec vous ? M'exclamai-je en faisant une révérence galante

— C'est tentant, mais je... je cherche quelqu'un, je ne voudrais pas le faire attendre, hésitait la blonde en souriant légèrement, mais cherchant du regard.

— En dansant avec moi, il vous retrouvera très vite, croyez-moi, invitai-je d'un sourire charmeur tout en lui tendant ma main.

— J'ignore qui vous êtes pour tenir de tels propos, mais pourquoi pas, je suis venue ici pour danser après tout et vous êtes le premier à me le proposer alors, j'accepte, lançait la blonde en me la serrant.

La piste de danse s'étendait devant nous et au fur et à mesure qu'on se laissait emporter par la musique envoûtante, l'espace autour semblait se transformer. Les regards fascinés des spectateurs paraissaient flotter autour de notre couple. Les notes de la musique créaient une bulle intemporelle, nous éloignant du monde extérieur. Les mouvements gracieux, les regards complices et la douceur de la danse formaient une connexion profonde entre nous, comme si le temps s'était arrêté. Les autres invités, éclairés par la lumière tamisée, observaient avec une admiration silencieuse notre danse.

Danser avec Célia, ressentir la chaleur de son corps à travers nos mouvements était comme une plongée dans un passé que je pensais avoir perdu. Chaque contact, chaque effleurement, ravivait des souvenirs longtemps enfouis. La magie de la musique nous enveloppait, mais c'était le toucher qui dévoilait à nouveau cette alchimie. Pouvoir la tenir à nouveau dans mes bras, sentir la douceur de sa peau à travers le tissu délicat de sa robe réveillait en moi des émotions profondes. Tout en dansant, nos échanges de regards se croisèrent d'une manière si profonde et si familière, comme si le temps s'était figé pour nous permettre de retrouver l'intimité que nous avions partagée autrefois. Dans cette étreinte en mouvement, les barrières du temps semblaient s'effriter, laissant place à la possibilité de réécrire un chapitre de notre passé. J'ignorai si elle m'avait reconnu, mais de mon côté, j'étais bien déterminé à préserver le secret, et me laissait emporter par la danse sans laisser transparaître la moindre indication de ma véritable identité.

Soudain, je perçus un changement dans le regard de Célia. Ses yeux paraissaient capturer un éclair de reconnaissance, comme si elle percevait au-delà du masque mystérieux qui dissimulait mon visage. Un frisson parcourut ma colonne vertébrale, car il était évident que quelque chose dans cette danse ravivait des souvenirs partagés. Dans le silence de la danse, nos regards se croisèrent avec une nouvelle intensité, un pont entre un passé que nous avions partagé et le présent qui se dévoilait. Après un échange de regards empreint de nostalgie, Célia prit une décision soudaine et stoppa doucement la danse, ses yeux exprimant un mélange complexe d'émotions. Elle m'offrit un léger sourire pour ensuite me chuchoter à l'oreille avec une lueur d'incertitude.

— Je dois vous remercier pour ce moment, vous êtes un si bon danseur.

— Il faut dire que j'ai eu une bonne partenaire de danse, souriais-je.

Nos regards se croisèrent à nouveau, et même si une partie de moi espérait que Célia me reconnaisse, une autre partie respectait le charme du secret qui planait sur la soirée. Après que Célia eut pris congé de la danse, la soirée reprit son cours. Les couples se reformèrent sur la piste, la musique les incitant à reprendre leurs pas gracieux. La foule tourbillonnait de nouveau, dissimulant Célia parmi les masques et les robes élégantes. Quant à moi, je fis demi-tour en quittant la salle et pour gagner le hall dans lequel j'empruntai les majestueux escaliers qui dominaient la salle en quête d'un peu de recul. Gravissant les marches, j'atteignis une petite plateforme qui offrait une vue imprenable sur la piste de danse. La musique résonnait dans l'air, et le murmure des conversations s'élevait jusqu'à moi. Je pris alors un instant pour réfléchir à ce qui venait de se produire entre moi et Célia.

Comme une évidenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant