Chapitre 18

77 21 31
                                    

Six jours plus tard

**** MENGUE MBA Danielle****

_Saison de merde!!!

Un énième juron sort de ma bouche alors que j'essaie de me débarrasser d'un tas de neige qui s'est formé près de moi.

Depuis deux jours, cette foutue neige a commencé à tomber. Déjà que le temps n'était pas très beau, il a fallu nous rajouter ça. Pourquoi tant d'acharnement sur nous ? Qu'est-ce qu'on a fait pour mériter ça ?

J'ai tellement la haine que je n'arrête pas de pleurer depuis tout à l'heure et cette folle de Safia se moque de moi.

_Tu me fais tellement rire lorsque tu te comportes comme ça. Viens dans mes bras ça va te réchauffer.

Sans me faire prier, je vais me blottir contre elle et je remarque que cette pimbêche a le corps chaud. Elle est trop chanceuse cette fille.

_ Cette fois-ci, on va vraiment mourir, dis-je avec amertume. Je sentais une larme couler le long de ma joue.

_ Pourquoi tu dis ça ?

_ Regarde nous et regarde le temps qu'il fait. Tu penses vraiment qu'on va survivre à ça ? Ça va durer pendant des mois et des mois entiers.

_Si d'autres y arrivent, nous le pouvons aussi. Il faut rester positive Dani. Où est passé ma copine déterminée, qui ne baisse pas les bras et qui ne recule devant rien ?

_ Elle a rendu l'âme.

_ Il faut la ressusciter parce qu'elle me manque.

Je soupire et essuie mes larmes, elle a raison je dois rester positive. Je me lève et me dirige vers nos provisions, j'en sélectionne quelques une dont une bouteille d'eau et quelques trucs à grignoter.

_Je vais voir si je peux échanger ça contre une bonne couverture et si je n'en trouve pas je reviendrai avec d'autres cartons.

_Okay, fais attention à toi et reviens vite, il commence à se faire tard.

_ D'accord à tout à l'heure.

Je vais lui faire un bisou accompagné d'un câlin avant de sortir de notre cachette. Ça fait des jours que je n'ai pas mis le nez dehors, je m'étire avant de commencer à marcher vers un endroit où j'avais remarqué pas mal de personnes comme nous.

Mon chemin dure de longues minutes avant que je ne puisse arriver à destination. Je regarde autour de moi et un sentiment de pitié s'empare de mon être. C'est tellement pathétique cette situation dans laquelle toutes ces personnes vivent mais elles ont l'air heureuses ou plutôt se sont habituées à vivre dans ces conditions. J'espère pouvoir un jour m'y habituer et être aussi forte qu'eux.

_ Euh... excusez-moi, commencé-je d'une petite voix en m'adressant à un groupe d'hommes qui se réchauffaient autour d'un feu fait à l'intérieur d'un tonneau.

_ Que veux-tu ? Me demande l'un d'eux.

_Je voulais savoir si quelqu'un serait prêt à faire un échange avec moi.

_ Qu'est-ce que tu nous proposes ?

_ J'ai de la nourriture et de l'eau avec moi que j'aimerais échanger contre une couverture.

_Fais voir ça.

Il m'arrache le sachet que je tenais entre les mains et commence à l'inspecter. Après vérification, il fait un signe de tête à un de ses amis qui s'en va presqu'en courant.
Je passe mes mains sur mes épaules en sentant la fraîcheur parcourir mon corps, j'en tremble presque.

_Tu peux te rapprocher du feu si tu veux, me dit celui avec qui je parlais tout à l'heure.

Avec hésitation, je m'approche de la source de chaleur et cela me procure un bien fou. J'ai à peine le temps de profiter de cette sensation que le type qui était parti tout à l'heure, revient avec l'objet que je désire.

_ Merci, je lui souris en prenant la couverture qu'il me tendait.

J'y jette un coup d'œil et bof ça va, elle est épaisse et assez grande pour Safia et moi. Je les remercie une dernière fois avant de prendre le chemin du retour.
Le soleil est en train de se coucher  mais je traîne un peu les pas.
De multiples pensées viennent envahir mon pauvre petit esprit déjà bien tourmenté. Parmi elles, le visage de cette homme vient se glisser dans ma tête et je recommence à penser à lui, à son geste qui était si...humm.
J'ai l'impression qu'avoir dit un simple et vulgaire merci n'était pas suffisant.

Je soupire pour le chasser de ma tête, ça ne sert à rien que je me torture comme ça, je ne le reverrai sans doute pas.

J'étais presqu'arrivée à notre abri lorsque deux hommes en uniforme m'accostent.

_ Ça a l'air d'être elle, regarde, dit l'un d'entre eux à son ami, en regardant un bout de papier qu'il tenait entre les mains.

_ Effectivement il y a un air de ressemblance

Je fronce les sourcils en signe d'incompréhension. J'essaie de les dépasser mais l'un d'entre eux  me bloque le chemin.

_ Vous devez venir avec nous, me dit-il.

_Et vous pensez que je vais vous suivre ?

Là je suis clairement en train de trembler de peur et j'ai le cœur qui bat à mille à l'heure mais je ne le montre pas.
Je me retourne et commence à courir aussi vite que je peux pour les semer dans la foule mais ils ne me lâchent pas.
N'étant pas très endurante, je commence à m'essouffler . C'est pour ça qu'on m'a rattrapé la dernière fois.
Alors que je me battais pour garder mon souffle et ne pas perdre l'avance que j'ai sur eux, je sens une main me saisir l'épaule gauche.

Merde !!!

La personne resserre sa prise sur moi et me pousse à m'arrêter.
Hors de question que je les laisse faire, je n'irai nulle part avec eux. De ma main libre, je donne un coup de poing à l'un de mes assaillants. J'y ai mis toutes mes forces, raison pour laquelle il me relâche pour tenir son nez où du sang commençait à sortir. Son ami n'était pas aussi rapide que lui donc il est sûrement encore loin derrière, j'en profite pour remettre à ce taré un bon coup de pied entre les jambes.

Mon Aventure Tome I : Le Voyage De L'espoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant