Chapitre 36

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Vingt-quatre décembre,

la tristesse a laissé place au peu de joie que j'avais réussi à retrouver jusque là. C'est le réveillon de Noël et j'aurais tant aimé être au près de ma famille comme toutes les années précédentes.
Bien que les moyens n'y étaient pas, on faisait toujours en sorte que cette période se passe dans la joie et la bonne humeur. Entre nous, nous organisions un petit repas de famille fait par ma mère, ma belle-soeur et moi, de la braise particulièrement parceque c'est ce qui se fait en occasions spéciales. La pâtissière en moi se réveillait même pour réaliser de délicieux gâteaux et crêpes pour le dessert en plus de la traditionnelle bûche de Noël.

En me remémorant tous ces merveilleux souvenirs, des larmes ruissellent le long de mes joues mais je les essuie très vite, alarmée par des bruits de pas se rapprochant de la cuisine. Je me replonge tête baissée dans la vaisselle que j'étais en train de faire quelques minutes auparavant.

Je reconnais immédiatement la personne qui fait irruption dans la pièce rien qu'à l'odeur agréable de son parfum qui envahit toute la pièce. Je relève la tête et mes yeux confirment bien l'efficacité et le bon fonctionnement de mon odorat. Il s'agit bien de Nathaniel, il vient juste d'ouvrir le frigo et d'en ressortir une bouteille d'eau.

— Vous n'êtes pas censé être au travail à cette heure ? Demandé-je avec une voix le plus normale possible et en évitant de renifler.

— C'est le réveillon de Noël, et comme la plupart des gens, je ne travaille pas en cette période de l'année.

— Ah d'accord, fais-je en reprenant ma tâche. C'est un peu bête de poser cette question.

— Et vous ? Ça va ?

— Ça va super bien.

— Vraiment ? Ce sont donc des larmes de joie que vous versiez tout à l'heure ?

— Qu'est-ce qui vous fait croire que je pleurais ? Demandé-je un peu sur la défensive.

— Les yeux rouges et humides, la voix légèrement cassée.

— Hum...Ce n'est rien de grave, finis-je par avouer. Je suis juste un peu nostalgique, ma famille me manque et j'aurais tellement aimé passer cette période avec eux. Et être dans cette maison ravive encore plus ma tristesse, vous vous comportez comme ci vous n'étiez pas concerné par cette fête. La maison n'est même pas décorée comme celles des voisins, j'ai l'impression que tout est encore plus triste que d'habitude.

— Vous savez, tout le monde n'est pas toujours enthousiaste à l'idée de fêter Noël et toutes les autres réjouissances qui s'y associent.

— Pourtant c'est censé être une période de joie...

— Pas quand vous perdez un proche et que la période de joie comme vous le dites se transforme en un deuil impossible à surmonter.

— Oh... je... vous...

J'essaie de trouver les mots justes pour rattraper ma bêtise. De ce que mon petit cerveau a compris, il a sûrement perdu un ou des êtres chers et moi je suis là en train de pleurnicher pour des futilités.
Maintenant que j'y pense, c'est vrai qu'à part ses amis, nous ne connaissons aucun autre membre de son entourage. Rares sont les photos de famille qui trainent dans cette maison et il ne parle presque jamais des membres de sa famille. Ça doit être horrible de se retrouver tout seul comme ça, je n'ose même pas imaginer ce que je deviendrais si jamais je perdais tout les membres de ma famille et qu'il ne restait que moi.

— Je suis désolée d'avoir manqué d'autant de délicatesse.

— Ça va, vous ne pouviez pas savoir, répond-t-il tout simplement.

Mon Aventure Tome I : Le Voyage De L'espoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant