Mon Aventure Tome I : Le Voyage De L'espoir

Chapitre 41

Bien que paralysée par la peur, je rassemble toutes mes forces pour pouvoir poser mes pieds sur le sol et m'éloigner aussi vite que je peux.
Sa voix qui résonne derrière moi au moment où je mets de la distance entre nous, fait naître en moi des frissons de peur mélangée à du dégoût.

C'est dans les toilettes pour femmes que je décide d'aller me réfugier pour ne plus avoir à le recroiser de toute la soirée. Je m'enferme dans l'une des cabines et m'assois sur la lunette fermée des toilettes.
J'essaie tant bien que mal de contenir les larmes qui menacent de jaillir d'une minute à l'autre mais ma tentative se solde par un échec et je finis par éclater en sanglots. Il n'a suffi que de quelques secondes pour raviver tous les souvenirs horribles que j'avais enfouis dans un coin de ma tête. Les viols, les coups, les humiliations, la honte, le dégoût, la culpabilité la haine et tout autre sentiment que je me suis forcée à faire taire à l'instant où l'on a quitté la maison close, ressurgissent de façon fulgurante dans mon esprit et l'effet est dévastateur.
La tête entre les mains, je prie pour que le flux de pensées dans ma tête cesse. J'aimerais à ce moment qu'il y ait un bouton qui puisse effacer tous ces souvenirs qui reviennent me hanter.

Alors que j'étais toujours en pleine crise émotionnelle, j'entends la porte des toilettes s'ouvrir. Au début, je me disais que c'était sûrement d'autres femmes qui étaient venues se rafraîchir mais tout était trop silencieux, je n'entendais rien d'autre que les bruits de pas de la personne qui venait d'entrer. Je compris immédiatement que c'est lui, il était venu parce qu'il savait où je me trouvais, il m'avait sûrement vu prendre cette direction lorsque je m'en allait.
Je me sens prise au piège pourquoi j'ai été aussi bête en venant m'enfermer ici.
Mon cœur fait un bond dans ma poitrine lorsqu'il essaie d'ouvrir la porte de la cabine dans laquelle je me trouve.

— Je sais que tu es là ma jolie. Ouvre cette porte tout de suite, ordonne-t-il.

Il continue de s'acharner sur cette pauvre porte sans que je ne puisse bouger le petit doigt. Je regarde autour de moi dans l'espoir de trouver un moyen de me défendre mais rien ne me tombe sous la main à part la brosse des toilettes. Ce n'est pas avec ça que je vais l'assommer si jamais la situation se complique. Lorsque mon regard se pose sur mes chaussures à talons, je me dis que cela pourrait peut-être faire l'affaire.
J'ai à peine eu le temps de retirer la chaussure de mon pied gauche que la porte s'ouvre brusquement en m'arrachant un cri de terreur, il vient de défoncer la porte de la cabine.

Très vite, il s'approcha de moi et je n'ai pas le temps de réagir comme je le voulais car à l'instant où il pose sa main sur mon poignet, je me fige et ma talon touche le sol.

— C'est comme ça que tu comptais m'accueillir ? En me fracassant la tête avec ça, dit-il en désignant ma chaussure sur le sol. Même si le plaisir n'est pas partagé, je suis ravi de te revoir ce soir, tu n'imagines pas à quel point nous vous avons cherché ta copine et toi. D'ailleurs où est-elle ? Elle est aussi de la soirée ? C'est le dernier endroit où je pensais pouvoir te retrouver.

Un sourire étire ses lèvres tandis que je suis toujours au bord de la crise cardiaque.

— Surtout pas dans cette robe qui ne me donne qu'une seule envie, la déchirer pour te baiser comme je le faisais avant.

Je dégage violemment sa main lorsque celle-ci se pose sur mes cuisses, ce qui le fait rire.

— Quand je pense que j'ai failli ne pas venir à cette soirée, finalement je ne regrette pas d'avoir accepté l'invitation de ce bouffon qui pense pouvoir être meilleur que tout le monde à cause de son foutu nom de famille.

Je comprends là qu'il parle de Nathaniel et dans sa voix je sens bien une petite pointe de jalousie. Je ne sais pas à quoi elle est due mais je compte bien l'utiliser pour détourner son attention un moment. Je glisse discrètement ma main sur mon pied droit pour pouvoir retirer ma deuxième talon, en même temps ma langue se dénoue et je commence à parler :