Chapitre 22

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Alors que nous sortions du commissariat, je remarquais que le soleil était en train de se coucher. Je soupire en pensant à ce que mon amie est en train de faire en ce moment. J'imagine aussi comment elle réagira lorsque je lui dirai qu'on a enfin la chance de sortir de cette merde. Je suis déjà impatiente d'arriver et de le lui dire.

Je passe mes mains sur mes bras afin de me réchauffer car le vent souffle un peu trop fort à mon goût. Je ne sens même plus mes mains à cause de cette fraîcheur.
Alors que j'essayais toujours de lutter contre le froid, je sens quelque chose de chaud me recouvrir les épaules. Il s'agit en fait d'un manteau que Nathaniel vient de poser sur moi.

_ Merci, lui dis-je en souriant.

_ De rien, repond-t-il simplement.

Il passe devant moi et je le suis simplement jusqu'à ce qu'on arrive au niveau d'une voiture. J'écarquille les yeux en voyant le modèle dont il s'agit, je ne suis pas experte dans ce domaine mais je sais que ce que j'ai sous les yeux doit vraiment coûter la peau des fesses. Il doit en avoir du pognon pour se permettre ce genre de choses. Je regarde le ciel en secouant la tête, encore une fois la vie est injuste.

Il déverrouille la voiture et je suis surprise de le voir m'ouvrir la portière de l'arrière alors que j'aurai pu le faire toute seule.
En lançant un «merci» à peine audible, je me glisse à l'intérieur du véhicule et il referme la portière tout doucement. Il est galant et ça me fait rire, les autres sauvages de la même espèce que lui ne sont pas aussi bien éduqués .

Je souris toujours alors qu'il prend place derrière le volant, il démarre après avoir baissé les vitres et mon regard se perd sur le paysage.
Le trajet est beaucoup trop calme, j'ai envie de briser le silence qui s'est installé depuis que nous avons pris la route mais je ne sais pas sur quel sujet me lancer et il ne semble pas très ouvert à une éventuelle conversation. À défaut de lui parler, je me contente de l'observer à travers le rétroviseur extérieur du côté droit.

Toute son attention est captivée par sa conduite et ses yeux sont rivés sur la route. D'ailleurs en parlant de ses yeux, ils sont d'une beauté à couper le souffle. Je ne saurais dire exactement de quelle couleur ils sont, tantôt bleus, tantôt verts, un océan dans lequel il serait facile de se perdre. Mon regard descend un peu plus bas et s'attarde sur ses lèvres parfaitement tracées et pulpeuses, bref le gars a une belle gueule, tout est bien placé et proportionné, un plaisir pour les yeux de certaines.

Mon cœur commence une danse folle dans ma poitrine lorsque nos regards se croisent dans le rétroviseur.

«Il va falloir que tu arrêtes de me faire ça, dis-je intérieurement à mon cœur . Qu'est-ce qui te prend d'ailleurs ? »

Comme si tout était normal, je détourne tout simplement mon regard du rétroviseur pour le porter sur autre chose.

_ C'est ici, arrêtez-vous là, dis-je alors que j'aperçois les deux bâtiments qui masquent notre abri.

La voiture a à peine eu le temps de se garer que j'étais déjà dehors et me faufilais entre les deux édifices.
Mon amie est assise dans un coin en train de grignoter des madeleines et de siroter un peu de jus.

_ C'est pas trop tôt, souffle-t-elle. Je pensais que tu avais déjà oublié mon existence.

_ Moi même je n'avais pas prévu de mettre autant de temps mais c'était un mal pour un bien.

Je lui raconte brièvement comment les choses se sont passées et comment j'ai patienté avant de pouvoir le voir et lui parler. Je lui fais aussi un petit résumé de notre discussion et le mensonge que j'ai dû inventer pour que ce soit plus facile de la faire accepter.

Mon Aventure Tome I : Le Voyage De L'espoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant