Chapitre 53

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Ma petite menace le fait se plier de rire. Comme si je venais de sortir la blague la plus drôle du monde.

- Bon ça suffit comme ça, dit-il en reprenant son air sérieux. Avance !

Je reste plantée là, comme un piquet, malgré son injonction. Puis sans prévenir, mes pieds se décollent du sol. Cet abruti vient de porter sur son épaule comme si j'étais un simple sac à patate. Prise par surprise, un cri s'échappe de ma gorge. Me débattre est la dernière chose que je puisse faire, mes bras étant toujours attachés. Je me résigne donc aux insultes alors que l'autre abruti continue tranquillement de monter les escaliers. Après quelques minutes de marche, je remarque qu'il s'arrête devant une porte et l'ouvre dans la volée. Sans prévenir, il me jette brutalement sur le sol. La douleur qui se repend de mon postérieur jusqu'au bas de mon dos, me fait pousser un cri aigu. Une vague d'insultes s'abat sur lui alors que j'essaie de me redresser.

- Tu aurais pu utiliser un peu plus de douceur quand même, tonne une voix que je reconnais trop bien.

Je tourne ma tête vers lui, Lorenzo ou Enzo, peu importe comment il s'appelle. Je grimace sans gêne devant son visage défiguré, il faudrait regarder deux fois avant de le reconnaître.
Pourquoi n'a-t-il pas succombé aux flemmes ce soir là ?
Pourquoi c'est toujours des dictons comme «La mauvaise herbe ne meurt jamais » qui ont toujours un vrai impact dans la vie réelle ? Cela aurait été une grande satisfaction pour moi s'il avait disparu mais non au lieu de ça, il paraît plus en vie que jamais et prêt à se relancer dans ses activités ignobles.

- Elle me les casse , grogne l'autre enfoiré.

- C'est bien son genre, répond Lorenzo en me donnant un léger coup de pied sur la cuisse.

- Allez-y vous faire foutre tous les deux.

- Je te conseille vivement d'arrêter de faire la maligne parce que tu n'es clairement pas en position de force.

Ce petit rappel me fait déglutir difficilement et la peur refait surface. Mais je me rappelle aussi que même en étant la plus docile de la terre, ils ne me traiteront jamais comme du sucre. Alors à quoi bon ? Si elle avait été là, Safia m'aurait fait les gros yeux pour que je puisse me taire.

- Maintenant je ne le suis peut-être pas mais les choses peuvent changer. Je pensais que tu avais appris la leçon. D'ailleurs j'aimerais bien faire un coucou à Maria, elle vient bientôt ?

Alors que l'enfoiré s'apprête à l'ouvrir une fois de plus, Lorenzo lui fait un signe de la main pour lui demander de la fermer. Les traits d' Enzo, tendus après ma provocation, miment une autre expression lorsque son regard se pose à nouveau sur moi. Le sourire sur ses lèvres n'a rien de chaleureux,ni d'amical. J'ai toujours trouvé que ce type méritait d'être enfermé dans un asile.

- Si j'avais suivi mon plan initial, tu l'aurais rejoint dans l'au-delà. Mais remercie la, car grâce aux bons conseils qu'elle m'a donné, j'ai trouvé un moyen plus rentable de me venger.

La rejoindre dans l'au-delà ? Donc elle n'est plus parmi nous ? Elle est morte ? À ce moment-là, la possibilité que j'aurai pu la rejoindre ne me fait pas l'effet escompté. Je suis plutôt focus sur cette nouvelle que j'accueille avec une joie immense.
Je réprime le rire qui veut s'échapper de mes lèvres. C'est complètement déplacé de rire de ce genre de choses, mes parents m'ont bien éduquée quand même.

- Je te remercie de là où tu te trouves, car tu m'as inconsciemment sauvé la vie, repris-je d'un ton solennel, les yeux rivés vers le plafond. Si je pouvais j'aurais placé une main sur ma poitrine en guise de reconnaissance.

Les traits à nouveau figés, Enzo s'approche dangereusement de moi. Il se place à ma hauteur avant de me saisir violemment par les cheveux.

- Aïe, crié-je. Doucement, Maria disait souvent qu'il ne fallait pas nous abîmer.

Mon Aventure Tome I : Le Voyage De L'espoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant