Chapitre 25

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** MENGUE MBA Danielle**

Le réveil de ce matin était différent de celui des jours précédents, personne n'est venu me sortir brusquement du lit pour subir tout un tas d'humiliations toutes plus dégradantes les unes que les autres.  Un léger sourire se dessine sur mes lèvres alors que je sors du lit, je m'étire pendant quelques secondes à cause de quelques courbatures . Après tous ces mois passés dans la rue, mon corps ne peut qu'être ravi de retrouver un peu de confort même si ce dernier est au dessus de tout ce que j'ai pu connaître.
Je regarde l'heure sur le réveil qui se trouve sur la table de nuit, il n'est que quatre heures trente et je me demande ce que je fous éveillée alors que je me suis endormie il y a seulement deux heures. 
Je me lève en lâchant un soupir et  me dirige vers la porte de la salle de bain.

Après avoir passé quelques minutes assise sur la lunette des toilettes, je m'essuie et me lève avant de tirer la chasse. Ensuite, je vais me placer devant le lavabo pour laver mes mains et effectuer un brossage rapide des dents. Je me rince le visage et me regarde dans la glace pendant quelques instants, je ne peux m'empêcher d'éprouver un sentiment de dégoût envers moi-même, surtout lorsque je compare celle que j'étais avant à l'image reflétée par ce miroir.
J'essuie la larme qui ruisselle sur ma joue et essaie de chasser toutes ces pensées qui veulent m'envahir. J'essaie de me convaincre que maintenant tout va aller mieux mais qu'est-ce qui me le garantit en vrai ? La vie a-t-elle finit de régler ses comptes avec moi ? Ou compte-t-elle me faire encore payer pour tous les mauvais choix que j'ai pu prendre ?

Je fais quelques exercices de respiration pour me calmer... je suis
forte... je vais réussir à surpasser tout ça...dans quelques mois, tout ça ne restera qu'un mauvais souvenir... ça va aller...enfin j'espère.
Je suis littéralement en train de stresser alors qu'il y a quelques instants j'avais un semblant de sourire sur les lèvres. La façon avec laquelle je peux basculer de la joie à la tristesse m'épate moi même, à croire que je suis dans un ascenseur émotionnel.

Au bout de quelques minutes et de quelques paroles rassurantes que je me dis à moi-même, j'arrive enfin à retrouver un semblant de joie. Je me rince le visage une nouvelle fois pour effacer toutes les traces de larmes sur mon visage.

Lorsque je reviens dans la chambre, Safia est déjà réveillée, lorsque nos regards se croisent, elle arrive à comprendre et m'ouvre grand ses bras dans lesquels je vais me blottir. Je la serre aussi fort que je peux, il n'y a qu'elle qui réussit à me comprendre parce que nous avons vécu toutes ces horreurs ensemble. Depuis que l'on se connaît, nous avons toujours été soudées et présentes l'une pour l'autre.
Je laisse un petit sourire s'échapper lorsque je me rappelle de la première fois que je l'ai rencontré. J'avais envie de la gifler à cause de son calme légendaire face à ce qui nous attendait. Elle ne s'est pas laissée découragée par les regards que je lui lançais et elle est quand-même venu vers moi pour faire la conversation. Et quelques secondes plus tard nous étions les meilleures amies que la terre ait connu. Aujourd'hui ce n'est pas seulement une copine, c'est ma soeur, celle à qui je dois la vie...oui je lui dois la vie car sans elle, je ne serais pas arrivée jusque-là, je me serais sûrement laissée aller.

_ Ça va mieux ? Demande-t-elle en déposant un bisou sur mon front.

_ Un peu, dis-je en me détachant d'elle.

Je me lève du lit en soufflant, il faut que je trouve quelque chose à faire pour m'occuper l'esprit sinon j'y penserai toute la journée.

_On a pas un travail à commencer aujourd'hui ?Il est quelle heure d'ailleurs ?

Je me penche sur le réveil et je vois qu'il n'est même pas encore cinq heures. Même si je veux être une employée modèle c'est pas à cette heure-ci que je vais commencer mon travail. Je retourne m'allonger tranquillement dans le lit et attends patiemment que six heures sonne.
Pendant que le temps passe, on discute avec Safia de l'organisation des tâches à effectuer au sein de cette maison. On fait un petit emploi du temps dans notre tête qu'on s'efforce à mémoriser.
Je suis retournée dans la douche vers cinq heures quarante cinq pour prendre une douche et Safia a fait la même chose après moi. Vu qu'on a pas d'autres vêtements, on reporte ceux que nous avions tout à l'heure.

Mon Aventure Tome I : Le Voyage De L'espoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant