Chapitre 33

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Comme demandé, nous revenons sur nos pas et nous nous asseyons en face des tourtereaux.
Mon visage est fermé et je croise mes bras contre la poitrine, je n'attends qu'une seule chose pour ouvrir ma bouche.

-Irène m'a fait part d'un malentendu entre vous. Vous aurez eu une attitude complètement déplacée envers elle.

-C'est elle qui a un comportement déplacé envers les gens, ça ne lui suffit pas d'être impolie, il faut aussi qu'elle invente une identité aux gens. Votre charmante copine était en train de nous dire tout à l'heure que nous étions des voleuses.

Il tourne la tête vers son semblant de partenaire et l'interroge du regard, cette dernière dont le sourire s'efface.

-Tu vois ce que je te disais? En plus c'est une menteuse, je ne les ai jamais traitées de voleuse.

-Vous avez dit, je cite : « Je n'ai besoin que d'une chose pour me sentir bien et en sécurité c'est vous voir dégager d'ici. Nathaniel est tellement insouciant de vous laissez vivre ici avec lui alors que vous n'êtes que deux petites délinquantes. Tenez vous bien parceque je vous ai à l'oeil, je me ferais un plaisir de dire à Nathaniel de se débarrasser de vous si jamais un seul objet disparaît dans cette maison qu'il soit de valeur ou pas.» Si ça ce n'est pas traiter quelqu'un de voleur alors je vous conseille de retourner au primaire pour revoir vos cours de français.

-Comment oses...

-Ça suffit ! Fait Nathaniel en rattrapant cette femme qui me sort par tous les orifices du corps puis il reprend la parole.

-Ça ne fait même pas encore trois jours que vous vous connaissez mais vous vous disputez déjà.

-C'est de sa faute, dis-je en même temps que cette pétasse.

-Écoutez, je rentre du boulot et je suis crevé, je n'ai surtout pas envie de jouer l'intermédiaire dans vos petites querelles. Irène toi, je t'ai déjà dit de ne pas te mêler de cette affaire parce que cela ne te concerne pas...

-Mais je m'inquiète juste pour toi.

-Pour ça vous n'avez besoin d'être désagréable avec les gens? Que je sache, ça fait environ trois semaines que nous sommes ici et il est toujours bien portant et en un seul morceau.

Elle me dévisage une nouvelle et j'en fais autant, si les yeux pouvaient lancer des éclairs, je l'aurais bien foudroyé.

-Et vous ?

-Moi ? Fais-je avec étonnement.

-Oui, je vais vous demander de descendre un peu et de vous adresser à elle d'une autre façon.

Je ris nerveusement en écoutant les bêtises qu'il sort de sa bouche.

- Écoutez, je vais vous répondre la même chose qu'à Safia. Je ne vais pas caresser votre copine dans le sens du poil, ce n'est pas à moi qu'on doit refaire un cours sur l'éducation mais c'est à elle. Donc pour ne pas un jour la retrouver avec un œil au beurre noir je vous conseille de la dresser.

N'ayant plus envie d'écouter leurs sottises, je me lève et me dirige vers les escaliers suivie de près par Safia qui comme à son habitude n'a pas broncher un seul mot. Lassée, je m'assieds sur le lit en soupirant.

-Je ne veux pas t'entendre me faire des reproches.

--Je suis trop fatiguée pour ça et de toutes façons, tu ne m'écouteras. À quoi bon gaspiller ma salive.

- Ai-je fait quelque chose de mal en me défendant ? C'est elle qui nous a cherchée. Tu sais que je n'attaque pas les gens comme sans raison.

--Ce qui m'étonne c'est le fait que ce soit un peu vrai, dit-elle en soupirant.

Je la regarde pour voir l'expression de son visage mais je ne vois aucun signe de contrariété, elle se dirige plutôt vers notre commode pour prendre nos médicaments et les produits de beauté posés dessus.

-On prend nos médocs et après tu me fais des soins ?

- D'accord.

Comme à chaque fois, je m'efforce à prendre mes cachets ensuite j'accède à la requête de Mademoiselle.
Je commence par son visage ensuite je m'occupe de ses cheveux qui ont déjà recommencé à pousser.
Une fois terminé, elle file dans la salle de bain pour prendre une douche et je la remplace après.

Vers vingt heures alors que je cherchais un moyen de joindre mes parents sans avoir à demander à Nathaniel son portable, j'ai eu l'idée d'utiliser le téléphone fixe de son bureau, le seul problème c'est que je ne sais pas s'il s'y trouve actuellement.
J'y vais en espérant ne pas le croiser et en cherchant des excuses potables au cas où ce soit le cas.
Je frappe d'abord deux coups sur la porte et colle mon oreille sur celle-ci.
Aucune réponse, super !!!
Je m'infiltre dans la pièce aussi discrètement que je peux comme ci quelqu'un pouvait me surprendre alors qu'il n'y a personne dans les parages.
Après avoir rallumé la lumière, je me dirige l'objet qui m'intéresse tant. Je compose le nouveau numéro de ma mère que j'ai maîtrisé en peu temps.
Je passe deux longues heures à parler et à rire avec eux, j'ai si hâte de pouvoir les revoir et de retrouver ma vie d'avant.
Comme à chaque fois lorsqu'il faut raccrocher, j'ai un léger pincement au cœur. Je ne m'étais jamais éloignée d'eux pendant un si long moment et cela me rend triste.

En sortant du bureau, je fais un détour par la cuisine pour aller me chercher une bouteille d'eau et pourquoi pas me resservir une deuxième fois.
Du dégoût prend possession de tout mon être lorsque je vois Nathaniel et sa pintade s'amouracher dans la cuisine, ils faisaient des trucs dégoûtants sur la table à manger. Ils ne remarquent pas mon entrée dans la cuisine, trop occupés à échanger leurs salives.
Je me dirige vers le frigo pour prendre une bouteille d'eau et je claque la porte du frigo ce qui les poussent à s'arrêter brusquement. Comme si de rien n'était, je me dirige vers les casseroles en fredonnant un petit air du générique d'un de mes dessins animés favoris.

- On va continuer dans la chambre mon cœur ? Demande cette pouffiace en s'accrochant au cou de Nathaniel comme si ce dernier allait fuir.

Les deux finissent par sortir sous mon regard dépité.

- Tchuiipps.

Mon Aventure Tome I : Le Voyage De L'espoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant