Mon Aventure Tome I : Le Voyage De L'espoir

Chapitre 35

** MENGUE MBA Danielle**

L'une des choses qui me réjouit le plus et qui peut me remonter le moral quand je suis triste c'est le fait de recevoir de l'argent.  Et s'il s'agit d'un argent mérité et gagné grâce à tout mes efforts cela me rend encore plus heureuse.

Je danse dans la cuisine en farotant sur moi-même les quelques billets qu'il me restait . Pour ce premier salaire j'ai fait quelques folies mais c'était pour la bonne cause.
D'abord, j'ai décidé d'envoyer la moitié de la somme à mes parents qui en ont sûrement plus besoin que moi. Et vu que je ne pouvais pas faire la transaction d'envoi moi-même, faute de pièces d'identité, c'est Nathaniel qui joue mon coursier. Il se chargera aussi de m'acheter un portable qui ne sorte pas trop de l'antiquité à cause du mini budget prévu à cet effet. Je n'ai pas voulu claquer tous mes deux milles dirham restants dans l'achat de ce portable, dans mon moment d'euphorie, une infime partie encore saine de mon esprit m'a suggéré qu'il fallait que j'en garde quand même un peu .
Safia s'est pourtant proposée pour me donner une partie de son salaire à elle mais j'ai gentiment décliner son offre et depuis elle me boude.

Malgré qu'il ne me reste plus grand chose, je suis tout de même heureuse parce que d'une certaine manière je retrouve mon indépendance. C'est mon argent, je le gagne d'une manière juste et je vais pouvoir l'utiliser comme bon me semble. Enfin je n'aurais plus cette gêne qui m'a habitée à chaque fois que je manquais de quelque chose et que Nathaniel s'en chargeait.

Fatiguée par ma petite danse, je prends place au près de Safia et me sers un peu de jus et à manger. Nous sommes seules, les amoureux ont déjà désertés la maison.

Nous déambulons ensuite dans la maison à la recherche d'une activité pour nous divertir après que nous ayons effectué notre tâche journalière.

Le soir Safia et moi étions assises dans le salon à attendre impatiemment l'arrivée de Nathaniel surtout pour ma part. Lorsque ce dernier franchit le pas de la porte accompagné l'autre là, je me lève brusquement comme si j'avais le feu aux fesses et vais à sa rencontre tout en ignorant la présence et les manières de cette femme.

— Alors vous avez pu le faire? Demandé-je avec une voix dont on peut sentir l'excitation.

— Oui tout s'est bien passé, j'ai pu faire l'envoi sans encombres. Et, fait-il en fouillant dans sa sacoche de travail. Je n'ai pas oublié ça.

Il me tend deux cartons d'emballage de téléphone mais je fronce les  sourcils en voyant le nom de la très célèbre marque iPhone.

— Oh... mais je n'avais pas les moyens de m'offrir ça moi.

— Je sais, déclare-t-il, j'ai pris la liberté de rajouter à chacune de vous la somme manquante pour ce petit bijou.

— Mais...on ne vous avait rien demandé. Depuis le début, vous avez fait plus que ce qui était nécessaire pour nous. Je ne veux pas avoir l'air de profiter de votre gentillesse excessive là. De plus j'aime bien savoir que ce que j'ai eu, je l'ai obtenu de moi-même et l'ai mérité.

— Ouais c'est ça, on va faire semblant de croire à ton numéro de sainte ni touche.

Je détourne mon regard de Nathaniel pour le poser sur l'oiseau de mauvaise augure qui vient juste de prononcer ces paroles. Lorsque je la regarde, je ne doute pas du fait que je peux lui faire manger les carreaux de ce salon sans aucune difficulté. La seule chose qui me retient de la toucher c'est son mec, je ne comprends pas pourquoi mais pour des raisons inconnues, il a l'air de bien aimer cette harpie. Je pense bien que c'est une sorcière et qu'elle utilise des potions magiques.

Comme à chaque fois ma réponse ne tarde pas à tomber et je ne prends aucune pincette malgré la présence de son homme.

— J'aimerais bien que vous clouez votre bec lorsque je discute d'un sujet sérieux avec mon patron, surtout si c'est pour sortir des propos qui ne nous amènerons pas à régler nos différends.