Chapitre 49

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MENGUE MBA Danielle

Eso es lo que crees [Ça c'est ce que vous croyez]

Dès l'instant où ces mots sont sortis de ma bouche, il m'a regardé comme si une autre personne se tenait devant lui. C'est si inconcevable que je puisse sortir un seul mot dans cette langue?
En un claquement de doigts, l'expression sur son visage est passée de l'irritation à la stupeur.

— Comment se fait-il que...

—Vous savez, le coupé-je déjà vexée par le début de sa phrase, je n'ai pas toujours été gérante dans un bar, prostituée dans une maison close ou encore SDF. C'est peut-être inimaginable pour vous mais j'ai aussi été une petite lycéenne qui adorait aller en cours et apprendre de nouvelles choses. Bon j'avoue que j'étais plus douée pour les langues que les maths et la physique.

— Euh... je suis désolé. Vous disiez que vous avez surpris une conversation entre Irène et Lorenzo, c'est ça ?

— Ah maintenant vous êtes prêt à m'écouter ? Demandé-je en laissant à mon tour échapper un rire jaune. Je ne suis plus une petite écervelée qui débite des conneries ?

Au cours de la même journée, on a plus d'une fois pensé que je n'étais qu'une petite idiote qui n'avait aucune jugeote. J'avoue que cela pique mon égo et ma fierté. Que l'autre là le fasse c'est encore passable mais que lui aussi s'y mette, me blesse plus que cela ne le devrait.
Malgré ce sentiment désagréable qui naît en moi, la partie rationnelle de mon cerveau me rappelle qu'il y a bien plus important à gérer. Je souffle pour évacuer toute la colère et la frustration qui prenaient possession de mon être et me décide à relancer cette conversation.

— Nous étions toutes les trois dans la cuisine lorsque votre chère fiancée, que vous connaissez du bout des doigts, a reçu un appel. Naturellement, elle a décroché et s'est directement mise à parler en espagnol. Au début je n'ai pas du tout trouvé ça louche. Mais quand elle a parlé de vos deux petites protégées, deux petites putes pour qui on lui pourrissait la vie, j'ai tout de suite tiqué et porter plus attention à ce qu'elle racontait. Elle a mentionné le fait qu'elle n'avait rien à craindre car n'ayant jamais réagit à aucune de ses conversations dans cette langue, elle s'est dit qu'on ne captait rien et...

— Pourquoi ? me coupe-t-il soudainement.

— Pourquoi quoi ? demandé-je à mon tour sans comprendre sa question.

— Pourquoi ce n'est que maintenant que l'on découvre votre talent caché, dit-il avec un sourire dans le coin des lèvres.

J'essaie d'ignorer l'effet que me procure ce demi sourire, et me concentre sur le fait que je suis toujours contrariée contre lui.

— Jusqu'à présent ses conversations étaient personnelles et ne me concernaient pas, répondis-je en haussant les épaules. Bon je reprends parce que l'histoire n'est pas finie. Après je crois qu'elle s'est embrouillée avec lui car selon ce que j'ai entendu, c'est elle qui doit trouver le moyen de nous ramener à l'autre enflure. Ensuite je ne sais pas ce qu'il lui a dit mais elle a terminé l'appel en disant que ce n'était qu'une ordure et c'est là qu'elle a dit son nom à haute voix.

— Et même là elle ne s'est pas douté que vous l'ayez écouté?

— Non, j'ai joué le rôle de la parfaite imbécile qu'elle m'a attribué.

Quelques secondes s'écoulent, durant lesquelles il se masse vivement les tempes. Puis, il se dirige vers l'un des canapés et se laisse tomber en soupirant.

Mon Aventure Tome I : Le Voyage De L'espoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant