chapître 30

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Je n'arrête pas de faire les cent pas dans la chambre en me demandant ce que ces pestes peuvent bien foutre ici.
À ce que je sache, elles ont toutes un foyer donc au lieu de venir ruiner ma soirée, elles devraient retourner chez elles pour s'occuper de leurs maris et leurs enfants.
Quoi qu'il en soit, je ne vais pas leur donner le plaisir de penser qu'elles viennent de gâcher ma bonne humeur. Je troque ma nuisette contre une longue robe près du corps et je laisse mes cheveux lâchés.

J'entends leurs rires raisonner dans le salon alors que je descends une nouvelle fois les marches d'escaliers. Je n'ai pas besoin d'être devin, je sais que c'est de moi qu'elles parlent, là elles sont sûrement en train de citer les raisons pour lesquelles elles agissent comme des pestes envers moi. Depuis le temps, elles auraient dû savoir que leur avis ne m'intéresse absolument pas.

Leur discussion s'arrête lorsque j'apparais devant elles, je vais me poser sur le seul canapé libre qu'il reste, il y encore de la place sur les autres mais j'ai envie d'être le plus loin possible d'elles.
Hadeija, celle qui m'insupporte le plus, tourne la tête vers moi avec un sourire plus que forcé.

_ Alors ma belle ça va ?

_ Ça va super bien, répondis-je simplement.

_ Et ton voyage s'est bien passé j'espère, continue-t-elle toujours avec son sourire.

_ Oui.

_Ah Dieu merci, tu sais, je ne savais pas exactement quand tu rentrais mais j'ai prié nuit et jour afin que tu rentres saine et sauve de ton voyage, ces temps ci, il y a tellement d'accidents avec ses appareils que j'ai voulu personnellement confier ton sort  à Dieu.

Pfff balivernes, je suis absolument sûre qu'elle a prié pour le contraire mais heureusement pour moi j'ai une mère qui prie pour ses enfants.

_ Je te dis merci alors, dis-je en prenant le même air qu'elle.

Je lève les yeux au ciel et mon regard finit par tomber sur les deux nouvelles de la bande à sorcières, si elles sont acceptées c'est sûrement qu'elles ont fait leurs preuves. Je me demande juste d'où est-ce qu'on a bien pu les sortir. Je fais un effort surhumain pour ne pas éclater de rire à chaque fois que mes yeux se posent sur ces deux là.
Étant tout de même curieuse de savoir qui elles étaient, je leur invite à me décliner leur identité mais au lieu que ce soit elles qui me répondent, une autre peste prend la parole, Laura.

_Ton chérie ne t'a pas parlé des petits changements qu'il a effectué?

_ Non, lui et moi ne parlons pas de choses insignifiantes.

_ Hum, nous sommes dans le même lot alors, vu que nous aussi, c'est n'est qu'aujourd'hui que nous avons appris l'existence d'une soi-disant partenaire.

_ Je ne suis pas une soi-disant partenaire, je suis la fiancée de Nathaniel.

_ Ah oui ? Et la bague est restée coincée dans votre imagination ? Demande-t-elle en regardant mes mains.

Elle me dévisage clairement, non mais quelle insolence, pour qui se prend-t-elle au juste ?
Je ne sais pas qui elle est mais je compte bien lui faire regretter ça.
La fille à côté d'elle écarquille les yeux tandis que les autres ne se gênent même pas pour rire.
Et comme si je ne venais pas de me faire humilier par cette petite pouilleuse, les six femmes retournent à leur discussion alors que je suis en train de bouillir de rage.

Je souffle de soulagement lorsque la porte s'ouvre sur la seule personne qui en vaut vraiment la peine ici. Il s'immobilise devant la porte sûrement surpris du fait que je sois là assise dans ce salon et que je supporte la présence de celles qui se disent être ses amies.
Sans me soucier des personnes qui nous entourent, je lève mes fesses du canapé pour l'accueillir comme il se doit. Après un câlin qui ne dure que quelques secondes, je prends ses lèvres en otage, il ne semble pas vouloir répondre à mon baiser mais il ne me repousse pas pour autant.

Un raclement de gorge me pousse à m'éloigner de quelques centimètres de mon homme.

_ Nous sommes toujours là hein.

Bah rentrez chez vous, tiens, pffff c'est pas possible d'être autant intrusive dans la vie d'autrui.
Nathaniel me laisse planter là pour aller s'installer au près de ses amies et il commence à discuter avec elles. Monsieur se permet carrément de m'ignorer. Ça fait deux semaines que l'on ne s'est ni vu ni parlé et au lieu de me sauter dessus, il ose m'ignorer.

N'en pouvant plus, je vais me réfugier dans la chambre où je m'allonge sur le lit. Je passe le temps sur mon téléphone jusqu'à ce que monsieur daigne faire son apparition dans la chambre. Je me lève et m'approche furieusement de lui.

_ Merci pour l'accueil mon cher Nath, ça va bientôt faire quatre jours que je suis rentrée mais tu sembles n'en avoir rien à foutre, pas un seul appel, ni même un message. Malgré ton comportement détestable, je prends sur moi et je fais l'effort de vouloir arranger les choses même si ce n'était clairement pas à moi de le faire...

_ Je t'arrête tout de suite mademoiselle, si nous en sommes là c'est uniquement parce que tu es capricieuse et bornée. Tu as cru que tu étais le seul centre d'intérêt de ma vie ou quoi ?

_ Mais tu...

_ Non Irène! Il n'y a pas de mais qui tienne. Pour une fois, reconnais juste que tu as tord.

Je tord ma bouche plusieurs fois, m'excuser parceque j'ai tord ? Et puis quoi encore, il va me demander de m'excuser.

_ Tu veux vraiment qu'on perde notre temps à nous disputer alors qu'on pourrait faire une autre chose beaucoup plus amusante ?

Je passe mes mains sur son torse que je caresse à travers le tissu de sa veste. Mes lèvres se déposent sur son cou, en même temps je commence à déboutonner sa chemise sans qu'il ne s'y oppose. Ses mains se posent sur mes hanches et il plaque mon corps contre le sien. À l'aide de son index, il relève mon visage et m'embrasse fougueusement. Voilà j'aime mieux ça.

Ma robe se retrouve au sol quelques instants plus tard, Nathaniel effectue des pas en arrière et prend le temps d'admirer ce qui voit. Je fais un tour sur moi-même pour lui offrir une vue sur tous les plans de ce corps magnifique qu'il aime tant.

_ Pourquoi perdre ton temps à regarder alors que tu peux le toucher et en faire ce que tu veux mon p'tit Nath.

Sans se faire prier, il me prend dans ses bras et se dirige vers le lit sur lequel il me dépose délicatement. Il parsème mon corps de baisers qui amplifient mon désir. Je ne suis que soupirs et gémissements alors que le mec est clairement en train de me faire l'amour avec sa langue.
Ne pouvant plus supporter cette douce torture, je le supplie d'en finir avec moi.

La tête posée sur le torse de mon homme, j'essaie de reprendre une respiration régulière. Un petit sourire se dessine sur mes lèvres en sentant ses lèvres se poser sur mon front.

_ Je t'aime, me dit-il.

_ Moi aussi, moi aussi.

Après une douche ensemble, je le force à descendre pour venir dîner avec moi, je ne me suis pas sali les mains pour qu'il ne prenne pas la peine de goûter ce que j'ai cuisiné pour lui.
Pour mon plus grand bonheur, le gang des pestes s'en est allé, mais, elles ont oublié d'emporter leurs deux pouliches avec elles.
La petite insolente de tout à l'heure tient entre ses mains, un coussin dont elle se sert pour frapper l'autre petite peste qui se tord de rire.

_ Mais pourquoi il faut toujours que vous vous acharniez elle, intervient Nathaniel.

_ Elle le mérite, depuis tout à l'heure, elle n'arrête pas de m'embêter.

_ Je suis sûr que ce n'est rien comparé à ce que vous lui faites subir chaque jour.

Elle ne dit rien et se contente de dévisager Nathaniel, puis elle quitte la pièce en ruminant des paroles inaudibles et son amie la suit quelques plus tard.

_ Qui sont ces deux po... jeunes filles ?

_ Je ne sais pas si tu t'en rappelles mais il y a quelques temps, je t'avais raconter ma petite mésaventure avec une sans-abri...

_ Ne me dit pas que c'est d'elle qu'il s'agit. Non mais qu'est-ce que tu as dans la tête ? Elles ont déjà essayé de te voler une fois, comment peux-tu leur faire confiance au point de les ramener chez toi?

Alors que je lui explique tous les dangers que cela représente de garder des inconnus chez lui, il m'intime de me taire.




Mon Aventure Tome I : Le Voyage De L'espoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant