Mon Aventure Tome I : Le Voyage De L'espoir

Chapitre 55

- Tout le monde va bien ? demande notre conductrice folle.

Personne ne lui répond, sûrement parce que nous essayons toutes de reprendre notre souffle.
Une fois remises de nos émotions, Nour et moi passons à l'arrière pour évaluer la situation. Le nombre de blessées a malheureusement augmenté après de tels chocs.
Je me rapproche de la fille qui saignait tout à l'heure. Son sang s'est répandu sur un grande partie du plancher. Son teint a doucement commencé à pâlir. Ce qu'on vient de vivre n'a pas forcément aider à la maintenir stable. Elle a été touchée au niveau du ventre. Il est alors impossible de poser un garrot à cet endroit. Je me contente de presser une chemise, empruntée à l'une des filles, contre sa plaie.

- Ça va aller, lui dis-je pour la rassurer. Accroche-toi.

Mon cœur se serre douloureusement face au faible sourire qu'elle m'offre. Je sais que son état n'est pas des plus rassurants mais je n'ai pas envie de perdre espoir sur le fait qu'elle puisse s'en sortir. Après cette cascade d'émotions fortes, elle mérite de profiter du restant de sa vie, elle a donné tellement pour se sortir de là et ce serait injuste qu'elle meurt maintenant. Ceux qui ne mérite pas de profiter de la vie, ce sont ces monstres qui nous ont arraché notre liberté et transformé en de simples objets destinés à remplir leurs poches.

- Assia, peux-tu aller plus vite s'il te plaît ? Il faut rapidement que l'on trouve un hôpital pour elle.

- Je vais accélérer mais je ne promets rien. Je ne sais absolument pas où l'on est, ni où est-ce que l'on va, je ne fais que suivre la route.

Je laisse la blessée entre les mains d'une autre fille bien portante et porte mon attention vers les autres.
À part les douleurs au cou, à la nuque et au dos dont se plaignent la plupart, rien de trop grave ne semble visible pour l'instant.

Je soupire en fermant les yeux, épuisée par cette journée. J'ai repris ma place sur le siège. Le regard perdu à travers le paysage qui défile, je me demande combien de temps reste-t-il encore avant qu'on arrive à la ville la plus proche. Mes pensées se tournent constamment vers la fille qui se vide de son sang. Si l'on en croit les dires de celle qui la surveille, son état se dégrade toujours et cela me rend folle car je ne peux rien faire contre.
Un cri d'excitation me sort de ma torpeur, me faisant ouvrir brusquement les yeux. Au loin, des lueurs vacillantes percent enfin l'obscurité. Ça y est. Nous y sommes presque.
Un sentiment de soulagement et d'espoir se propagent dans mon être. Le bout du tunnel est enfin visible.
Sans qu'on ne lui demande quoi que ce soit, Assia accélère de plus belle.

-Elle respire toujours ? demande Nour à l'intention de notre infirmière en herbe.

- Faiblement, répond cette dernière en plaçant son doigt près des narines de notre amie.

Je prie intérieurement pour qu'elle s'accroche encore quelques minutes à la vie.
La van avance à vive allure sur cette route déserte. Très vite, nous arrivons dans la circulation générale, et malgré ce fait notre conduite ne ralentit pas. Nous n'avons qu'un objectif, trouver un hôpital, une clinique ou toute autre structure qui puisse prendre en charge les plus affaiblies. Je me concentre pour pouvoir en trouver une mais c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Pourquoi il n'y a pas d'hôpital à chaque coin de rue ? Ou encore pourquoi ne pas signaler leur présence avec de grandes pancartes qui indiqueraient le chemin à prendre ?

C'est dans ces moments là que l'on se rend compte de l'importance de ces petites choses.
Nous passons au moins une quinzaine de minutes à sillonner les rues avant d'enfin trouver une polyclinique.
Un crissement de pneus se fait entendre lorsque le van change brutalement de trajectoire. Les autres conducteurs affichent leur mécontentement en s'acharnant sur les klaxons, faisant résonner une mélodie assourdissante.