Cupidon et son histoire ( tome 1 )

35 ~𝓾𝓷 𝓬𝓪𝓾𝓬𝓱𝓮𝓶𝓪𝓻~

TW : idées noires

Milena

5 Heures plus tard...

J'étais profondément plongée dans l'univers sombre et envoûtant de The Last of Us depuis des heures. Mon regard était captivé par l'écran, mes mains agrippant fermement la manette, subjuguée par les graphismes à couper le souffle et une histoire palpitante. Les émotions se livraient à une véritable bataille à l'intérieur de moi, oscillant entre excitation fébrile et appréhension fulgurante.

Le temps s'écoulait, insaisissable, et je continuais de m'enfoncer davantage dans le jeu, sans même réaliser ce qui m'attendait. J'avais englouti rapidement une barre chocolatée pour recharger mes énergies, prête à plonger de nouveau dans ce monde post-apocalyptique infesté de zombies.

Pourtant, à peine avais-je terminé ma collation que des hurlements stridents déchirèrent brutalement l'atmosphère nocturne. Mon cœur se mit à galoper instantanément, et je laissai échapper la manette dans un sursaut effaré. Un déferlement d'adrénaline submergea mon esprit. Je venais d'être arrachée brutalement à ma réalité virtuelle, projetée sans ménagement dans l'obscurité de la nuit.

-NON MAMAN JE NE VEUX PAS QUE CA... RECOMMENCE...

Cette phrase peut être dite que par une seule personne : Klem, j'en suis sûr à 100% que c'est lui.

-NON... PAS... ENCORE. Hurle t'il

Oh, comme cette phrase me déchire le cœur. Je me lève avec empressement, me dirigeant vers la porte de ma chambre, cherchant désespérément à la déverrouiller. Hélas, elle reste obstinément close, me laissant coincé et frustré, à la recherche d'une solution pour sortir de cette impasse. Les infidèles maudits.

Mais alors que j'allais renoncer à l'idée de sauver Klem, ses cris redoublent d'intensité, emplis de spasmes et de sanglots. À cet instant précis, une décision s'impose à moi. Je vais faire voler en éclats cette porte. Parole donnée, parole tenue, le verrou se brise sous le simple coup de ma botte. Une fois la porte ouverte, je me dirige avec détermination vers la pièce adjacente à la salle de bain, où résonnent les bruits oppressants. L'adrénaline monte en moi, me préparant à affronter ce qui m'attend de l'autre côté. Je frappe légèrement à la porte, mais aucun écho ne se fait entendre. Les cris persistent. Je frappe à nouveau, puis une troisième fois, mais toujours aucune réponse. Alors, résolu, j'ouvre la porte.

À l'intérieur, mes yeux se posent sur un piano, délicatement éclairé par la lueur de la lune traversant la fenêtre. Dans un coin de la pièce, un lit imposant trône, sur lequel Klem repose, transpirant et se tortillant dans tous les sens, murmurant "pas encore". J'avance lentement vers le lit, m'accroupis et prends délicatement son visage entre mes mains. Je lui murmure doucement :

-Eh Klem, calme toi, c'est un cauchemar.

Après avoir dit cette phrase, Klem se réveille en sursaut. Il me regarde les yeux écarquillés avant de me faire un câlin. Sa respiration commence à se calmer, ainsi que ses battements de cœur. Je reste là, le serrant dans mes bras, le rassurant doucement.

-Elle... était... là... sûr...moi...elle...continuait. Essaie d'articuler Klem.

-C'est bon Klem, je suis là, elle n'est pas là, tout va bien. Le rassure-je

-Et si elle revenait ? Demande t'il

-Si elle revient, je la tue, je te le promet Klem. Maintenant lâche moi et essaie de dormir. Réponds-je.

Il me lâche puis prend mon visage entre ses mains. Il me sourit et range une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille. J'hésite à lui demander s'il veut que je reste, mais il me devance.

-Milena tu peux rester s'il te plaît, peut être que si tu es présente je ne ferais plus de cauchemars. Déclare t'il

-D'accord mais c'est la seule fois et c'est seulement parce que je veux que tes cauchemars disparaissent, Ok ?

-Oui aller viens. Dit-il avant de m'attirer contre lui.

Il me poussa à côté de lui puis il me serra comme si j'étais son doudou.

-Ça va Milena ? Je ne veux pas que tu fasses une crise d'angoisse à cause de notre proximité. Alors dis moi si ça ne va pas.

-Ça va maintenant dors. Articule-je

Je sentis son souffle chaud dans le dos de ma nuque et j'entendis aussi "je suis désolé" avant de m'endormir.

Klem

Après une nuit paisible, je m'éveille avec un doux sourire aux lèvres, constatant avec ravissement que milena repose, attachée à mon torse. Ainsi, les rôles s'inversent et je me délecte de cette délicate inversion. Les souvenirs de cette nuit s'effacent peu à peu de ma mémoire, mais en toute sincérité, peu m'importe tant qu'elle est là, tout contre moi. Il semblerait que je sois en train de devenir dépendant d'elle, une constatation des plus inattendues et qui, malheureusement, n'est point réjouissante. Cependant, revenant à mes esprits lentement mais sûrement, je me délie de l'étreinte de Milena pour entamer ma routine matinale.

J'opte pour un jean déchiré qui me confère une allure à la fois décontractée et branchée. Mon t-shirt ample m'enveloppe de confort et m'accorde une liberté de mouvement bienvenue. Par-dessus, une veste oversize vient insuffler une touche de style à l'ensemble. Je me sens résolument à l'aise et confiant dans cette tenue qui reflète à merveille mon attitude détachée. Une fois prêt, je descends dans le salon pour savourer un café et fumer ma première cigarette de la journée. Je me retrouve seul en ce lieu, car tous les autres, à l'exception de Milena, ont été sollicités en urgence cette nuit à minuit précis. Après avoir visionné quelques vidéos divertissantes sur TikTok, une impulsion subite m'étreint.

J'éprouve une irrépressible envie de rendre visite à ma mère. Pourquoi ce désir s'est-il emparé de moi ? Je n'en ai nulle idée, mais je me laisse guider par cette voix intérieure qui me conduit inéluctablement vers la cave. Ainsi, je m'achemine vers cet endroit chargé de souvenirs, mais avant même d'en atteindre le seuil, les flashes du passé maternel surgissent progressivement dans mon esprit. Une crise d'angoisse m'étreint alors, déséquilibrant mes pas. Assis sur les marches, mes membres tremblent et les larmes s'échappent de mes yeux. Tout revient implacablement à ma conscience, le meurtre de mon père que j'ai tant tenté d'oublier, les innombrables viols que j'ai subis, ainsi que l'agression dont Milena a été victime. Le poids de ces souffrances s'amoncelle dans les méandres de mon esprit tourmenté.

-Putain j'en ai marre, j'ai mal de cette vie, de ma mère de la mort de mon Père pourquoi il a fallu que je naisse ? me demande je.

Pourquoi suis-je ici, moi, un être qui se croit si indigne d'exister ? Pourquoi ? Oh, pourquoi n'ai-je pas été emporté par la mort, qui m'aurait fait justice en me plaçant à la place de ma chère sœur ? Ah, je devrais me soustraire à ma propre existence et éteindre cette lumière qui me consume.

Cependant, résistant à cette sombre tentation, je choisis de m'enfuir. De fuir cette cruelle réalité qui me hante. Je me suis relevé, vigoureusement, j'ai saisi les clés de ma noble moto et je me suis échappé loin, loin de tout, sans prévenir quiconque. J'ai même éteint mon téléphone afin que nul ne puisse me troubler. J'ai juste besoin d'être seul, ne serait-ce qu'un instant.