56 ~𝓽𝓾 𝓶'𝓲𝓰𝓷𝓸𝓻𝓮𝓼 𝓮𝓷𝓬𝓸𝓻𝓮 ?~

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Milena

Mon cœur était empli d'une vive satisfaction d'avoir traversé cette soirée avec succès. J'avais accompli ma mission avec brio. A présent, Klem et moi étions en train de voyager vers l'Italie à bord de l'avion. Le vol se déroulait dans un silence paisible et étendu. Tous les deux, nous nous perdions dans nos réflexions intérieures. Une fois arrivés en Italie, nous avons emprunté une voiture pour rentrer chez nous. Le trajet semblait interminable et tout aussi silencieux que le vol. J'étais totalement désemparée quant à ce que je devais dire à Klem, craignant profondément de le blesser. De son côté, Klem paraissait également désemparé, lançant par moments des regards en ma direction avant de les détourner rapidement. Une sensation de malaise m'envahissait. Je souhaitais ardemment rompre ce silence, mais je n'en connaissais pas les mots justes.

Lorsque je suis enfin rentrée chez moi, le silence persistait. Je me suis rendue directement dans ma chambre et j'ai déposé mes affaires sur le lit. Puis, j'ai pris la décision d'aller retrouver Klem. Il était assis sur le canapé, absorbé par son téléphone. Il ne m'a pas remarquée lorsque je me suis approchée de lui. Je me suis assise à ses côtés et il a finalement levé les yeux pour me regarder. Durant cet échange de regards, les mots ont commencé à me manquer. Je me suis contentée de l'observer, incapable de parler. Il a baissé les yeux et a repris le contact avec son téléphone, m'emplissant d'un sentiment profond de malaise. Je désirais tant entamer une conversation avec Klem, mais je ne savais comment amorcer cette discussion. Puis, après un souffle profondément inspiré, j'ai enfin pris la parole.

-Klem, on doit parler. Il a levé les yeux vers moi.

-De quoi ? a-t-il demandé. J'ai hésité un instant. Puis, j'ai dit :

-Du baiser que je t'ai donné. Il a détourné le regard.

-Je sais, a-t-il dit.

-Je ne sais pas ce que je ressens pour toi. Je suis confuse. Il a hoché la tête.

-Moi aussi, a-t-il dit.

Nous sommes restés silencieux pendant un moment. Puis, Klem a dit :

-Je ne veux pas te forcer à quoi que ce soit. J'ai souri.

-Merci, ai-je dit.

Je me sentais profondément apaisée. Une vague de soulagement m'envahissait tandis que j'expérimentais cette connexion sans faille avec Klem. Dans ce rayonnement d'empathie, nous avons échangé sans relâche, dévoilant nos pensées les plus intimes. Nos conversations s'envolaient dans une symphonie de confessions, de souvenirs et de rêves. Cependant, à l'aube d'un moment fugace, une légère inquiétude a traversé mon esprit lorsque j'ai remarqué que Klem commençait à s'ennuyer. Doucement, son regard s'est détourné vers son téléphone, s'évadant de notre dialogue profond. Mon cœur s'est alourdi alors que je ressentais une aiguille de rejet me transpercer. Il semblait que mes paroles se perdaient dans l'indifférence de ses pensées. Face à cette déception, j'ai choisi de glisser vers un autre sujet, espérant capturer de nouveau son attention.

-Tu veux faire à manger avec moi ?

Il fut avec une attitude indifférente qu'il négligea de répondre à mon message, plongé dans l'écran lumineux de son téléphone. Cette froide réaction ne fit qu'intensifier mon malaise grandissant. Dans les recoins lisibles de mon esprit, je ne pouvais m'empêcher de me sentir insignifiante, oh combien insignifiante, que mes mots n'avaient pas la capacité de susciter ne serait-ce qu'une once d'intérêt de sa part. Pourtant, résolue et courageuse, je décidai de ne pas abandonner, réessayant une fois de plus de braver l'ignorance désolante qui régnait autour de moi.

Cupidon et son histoire ( tome 1 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant