52 ~𝓹𝓻𝓸𝓿𝓸𝓬𝓪𝓽𝓲𝓸𝓷 𝓪𝓾 𝓽𝓻𝓪𝓿𝓪𝓲𝓵𝓵𝓮~

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TW: tentative de suicide, scarification, meurtre

Klem

Je me suis glissé dans la chambre, une solitude effrayante à travers chaque recoin, là où il n'y avait aucune trace de Milena. Elle s'était évanouie, telle une plume s'envolant au gré des vents insaisissables. Un épuisement extrême et une ivresse débordante m'avaient envahi durant cette soirée, alors instinctivement, je m'étais dirigé vers mon lit. Mais avant de m'enfoncer dans les bras de Morphée, mon esprit ne cessait d'errer autour de Milena et de ses réactions excessives. Les yeux capturant toute une déraison déconcertante. Un poids coupable s'enracinait en moi, prenant le contrôle de chaque fibre de mon être. J'accusais ma responsabilité dans la tragédie qui avait emporté cette danseuse. La simple absence de ma présence, l'omission de ma provocation auraient pu éviter son funeste sort. Perdu dans ce tourment, je me sentais seul, désorienté dans les méandres d'une détresse impuissante. Aucune issue ne se profilait à l'horizon tumultueux. J'ai finalement fermé mes paupières, ployant sous le poids de la fatigue, espérant que le sommeil me fasse échapper à ces images récurrentes, au visage de Milena gravé dans ma mémoire, avec son regard de folie inoubliable.

Au réveil, le lendemain matin, mes souvenirs de la veille m'envahissent doucement. Alors, je me lève avec délicatesse et me dirige vers la cuisine dans le but de préparer mon petit déjeuner. Une légère brume de tension persiste en moi, que seule une cigarette peut apaiser. Une fois rassasié, je me rends dans la salle de bain pour me laver, mais là, une surprise inattendue : la porte est fermée à clé. Incapable de la débloquer malgré mes efforts, je suis convaincu que Milena se cache derrière. Néanmoins, je décide d'abandonner et de me vêtir dans ma chambre. Je fais tomber mes vêtements en essayant de m'évader de ces pensées obsédantes concernant Milena, en vain. Malgré tout, je m'arme de courage afin d'affronter la journée qui m'attend.

Cependant, avant de partir, une idée émerge telle une lueur dans mon esprit. Promptement, je me munis d'une feuille de papier et d'un stylo, et je commence à composer un court message destiné à Milena. À travers ces mots soigneusement choisis, je lui transmets toutes les informations nécessaires concernant la prochaine réunion, qui se tiendra dans trois heures. Je suis conscient qu'elle se terre dans la salle de bain, et je tiens à lui prouver qu'elle n'est pas seule dans cette épreuve. Je roule délicatement cette missive et la glisse sous la porte close. Certes, ce geste peut paraître minuscule, mais à mes yeux, il représente l'expression même de mes pensées et de mon soutien envers elle.

Milena

Au réveil, une petite sensation de vertige m'envahit. Ma respiration peine à se stabiliser. Les souvenirs de la veille se frayent un chemin dans ma conscience. J'ai commis l'irréparable en ingurgitant une surdose de médicaments, dans l'espoir de mettre fin à mes jours. Difficilement, je tente de me redresser, mais mes forces me trahissent. Je m'effondre, la tête violemment heurtée contre le sol. Je me relève péniblement, luttant pour ne pas chanceler. Mes jambes tremblent sous le poids de ma fragilité. La position fœtale s'impose à moi, mes bras enserrant mon corps meurtri. Les larmes coulent à flots. Je suis bien en vie, bien que le sens de cette existence m'échappe. Je désire tant la mort, tout en aspirant ardemment à la vie. D'un effort surhumain, je m'oblige à me redresser. Je dois trouver de l'aide, coûte que coûte. Le miroir me renvoie une image abjecte et répugnante. Je suis écœuré par ma propre apparence. Mon regard se pose sur ma plaie béante et saignante, que je tente maladroitement d'essuyer, ne faisant qu'intensifier mes pleurs. Épuisé par cette douleur incessante, lassé de cette solitude oppressante, je suis exténué de vivre. Je clos mes paupières, me laissant bercer par l'idée que tout est terminé. Mais alors, la vision de tous ceux qui m'aiment, de mes amis, afflue à nouveau dans mon esprit. Je ne peux les abandonner ainsi. Je dois poursuivre le combat. Je rouvre les yeux, scrutant une dernière fois le miroir. Ce reflet n'est pas le mien. Je suis bien plus fort que ça. Je trouverai une issue. Je trouverai un chemin vers la vie. Pour moi, avant tout, et pour tous ceux qui me portent en leur cœur. Je ne connais pas la destination qui m'attend, mais je sais que je dois persévérer. Je dois trouver le moyen de m'en sortir, de vivre. Pour moi, et pour tous ceux qui m'aiment.

Cupidon et son histoire ( tome 1 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant