Cupidon et son histoire ( tome 1 )

44 ~𝓼𝓾𝓻𝓹𝓻𝓲𝓼𝓮~

Klem

Alors que nous étions confortablement installés dans la voiture, une vague d'agitation m'envahit. Une agitation teintée d'une profonde réalisation : cette femme, incroyablement captivante, avait un effet dévastateur sur moi. Comment pourrais-je donc un jour lui échapper, si elle ne parvenait pas à s'éloigner d'elle-même ? Ma première tentative de mettre un terme à nos discussions, ô combien douloureuse, me dévorait de l'intérieur, ne parvenant même pas à atteindre son objectif. Elle demeurait là, constamment souriante, distillant ses regards ensorcelants à chaque minute qui passait. Il me fallait faire en sorte qu'elle m'efface de sa mémoire, car je ne méritais pas sa présence. Personne ne le méritait, tant elle était d'une perfection irréprochable. Mon Dieu, il était impératif que je l'oublie, sans quoi je ne pourrais résister longtemps à la tentation de l'embrasser. Jamais, ô grand jamais, n'avais-je ressenti une attirance aussi dévorante pour quelqu'un. Cette femme, elle était comme une drogue, chaque instant passé à ses côtés ne faisait qu'attiser davantage mon désir de passer le restant de mes jours à ses côtés, enchaîné à elle. Alors que je me surprenais à imaginer des scènes somptueusement indécentes en sa compagnie, une surprise de taille vint rompre cette évasion mentale : nous ne prenions pas le chemin du retour, mais celui qui menait à l'aéroport. Voyant ma surprise, Milena a pris les devants et m'a dit :

-Voilà, avec Emma, on a prévu quelques jours de vacances tous les deux dans le sud d'Italie. Je ne sais pas si tu aimes les surprises, mais voilà. Surprise et je suis désolé si ça ne te plait pas, mais tu es obligé de me suivre.

Je réprime ma réponse et détourne gracieusement mon regard, appuyant mes yeux scintillants contre la douceur de la vitre. Une vague d'émotions m'envahit, si proche de verser des larmes, car c'est la première fois depuis le départ de mon père et de ma sœur que quelqu'un m'offre une surprise aussi touchante. Mon cœur s'embrase de reconnaissance face à cette générosité, bien que je reste immobile et imperturbable, gardant mes émotions dissimulées.

-ah oui et si tu te poses une question pour les valises, ne t'inquiète pas, Emma est en train de les faire avec nos nouvelles affaires, elle les enverra à l'hôtel dès que possible, m'informe Milena.

Je me demande combien de temps il nous reste avant d'arriver, parce que ça me semble long et je suis vraiment fatiguée. J'hésite à faire une petite sieste.

-nous serons arrivés à l'aéroport dans 30 minutes, ne t'endors pas, tu auras tout le temps de faire ça dans l'avion. Dit ma blonde

Je conservai un mutisme calme, me redressant avec grâce afin de tenir éloignée toute inclination à la somnolence. L'inconfort du silence qui s'éternisait finit par ne plus pouvoir être ignoré, mais heureusement Milena vint à la rescousse en allumant la radio. Par un heureux hasard, les notes enchanteresses de "Born to Die" de la talentueuse Lana Del Rey s'emparèrent de l'atmosphère, l'une de ces mélodies chères à mon cœur. Mon âme se mit à fredonner imperceptiblement la mélodie tandis que Milena, elle, se laissa totalement emporter, ses vocalises résonnant dans l'espace, sans se soucier le moins du monde de savoir si je me joignais à elle ou pas. C'est justement cet aspect particulier chez elle que j'admire tant ; elle fait les choses avec une authentique spontanéité, selon son bon vouloir.

Après une attente involontaire à l'aéroport, à laquelle nous sommes parvenus par un concours de circonstances, Milena et moi prenons enfin notre envol vers une destination pleine de promesses. Bien que quelque peu haletants, nous nous installons côte à côte avec enthousiasme à bord de cet oiseau de métal qui nous mènera vers de nouveaux horizons.