« À la recherche du bonheur » - Noor

57.

- Noor

Khalil baigne dans une marre de sang sous les yeux.
Il ne parvient même plus à respirer correctement.

Je n'arrive pas à réaliser ce qui vient de se dérouler sous mon regard effrayé.

Je sens des gouttes de sang longer le long de mon bras, je sens mon haut collé contre mon ventre.
Celui-ci est taché de sang, celui de Khalil.

Je ne parviens même pas à réagir, c'est comme si mon esprit s'était déconnecté de la réalité.

Le regard froid et impassible d'Issam me glace une nouvelle fois le sang.

J'entend des cries de panique devenant de plus en plus proche.

Mon regard est fixé vers cet homme qui a tiré sur Khalil sans la moindre hésitation, tout comme il
avait tiré sur mon mari il y a quelques semaines.

Je sens le danger, je sens toute la noirceur qui se dégage de son coeur.

Mes jambes sont paralysées, je ne parviens pas à bouger.
J'ai l'impression d'avoir perdu le contrôle de moi même.

Mais sa voix m'a sortit de mes pensées.

Issam : Pars d'ici, dit-il froidement

Le son de sa voix a raisonné dans ma tête tout autant que la détonation précédente.

Issam s'est retourné, rangeant son arme avant de s'en aller, comme si de rien n'était.

Je commençais a manquer d'air, ma respiration c'était arrêté.

Puis j'ai sentis une pression sur ma jambe, une main.
Khalil me tenait la jambe, comme pour réclamer mon aide.

J'entendais maintenant ses gémissements de douleurs, et puis je me suis enfin reconnectée à la réalité.

Je voyais qu'il se tenait le bas ventre, les yeux écarquillés, les vêtements pleins de sang.

L'agitation près de moi m'a d'autant plus réveillé, il y avait plusieurs jeunes qui ont directement porté secours à Khalil, et d'autre qui ont entouré la scène.

Mais l'instant d'après, quelque chose de surréaliste s'est produit face à moi.

Un des jeunes : Eh bougez le, on nettoie et on s'casse !

Un autre : Pourquoi ? C'est qui qui a tiré ?

Son ami : Issam

Le jeune homme s'est retourné avant de passé sa main sur son visage, comme si il était légèrement paniqué.

Lui : Vite on se casse ! Putain faut le ramener à l'hosto !

Un autre : Il a fait quoi ce con zebi ! L'autre fois il s'embrouille avec Islem, maintenant Issam putain !

J'étais paralysée, totalement choquée par leurs comportements.
Je ne comprenais pas pourquoi personne ne s'étonnait de la situation, j'avais l'impression d'être la seule à réaliser qu'un homme c'était fait tirer dessus, pour rien.