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- Noor

Par moment, nos petit frères et soeurs nous énervent tant.
Que ce soit à 4 ans lorsqu'ils réclament la moitié de nôtre goûter ou à 16 ans lorsqu'ils veulent la plus grande chambre.

Être grande soeur c'est un rôle qui nous réclame de la patience, de la responsabilité mais également des sacrifices.

Souvent qualifié de seconde maman, c'est un rôle inné qui aspire à devenir une meilleur version de sois-même afin de donner le bonne exemple.

Au delà de ça, être grande soeur c'est aussi ce bagarrer, ce chamailler perpétuellement avec son cadet sans pour autant jamais cesser de l'aimer.

C'est ressentir parfois la sensation d'avoir le coeur brisé juste à la vue du regard vide de son frère.

En effet, les jours passaient et la bonne humeur que représentait mon frère s'estompait peu à peu.

Depuis l'annonce de son échec au épreuve du baccalauréat, il souriait de moins en moins.

On essayait de le raisonner, lui dire que ce n'est qu'un échec parmi tant d'autre et que l'année prochaine il tentera de nouveau sa chance.

Il y a quelques années, mon père aurait pu rentrer dans une colère noir et le blâmer de ne pas avoir assez travailler, mais aujourd'hui tout était différent.

Nous savions pertinemment que Nahil avait essayé d'avoir les meilleurs notes possible sans faire de vague.
Il s'est tenue à carreau là où tout ses potes séchais les cours.

Il avait fait de son mieux pour réussir au milieu de nos problèmes familiaux, alors personne ne lui en voulait.

Enfin si, lui même.
Je connais mon frère et je voyais bien qu'il ne se pardonnais pas cet "écart".
Il était éteint et je pense qu'il était surtout incompris.

Au fond de moi je savais ce qu'il ressentait.
Du haut de ces 18 ans, il voulait aider au mieux la famille en ayant un travail respectable et rendre fier mes parents le plus rapidement possible.

Redoubler une année représentais peut-être une trop grande perte de temps pour lui, ou bien il se doutait que son dossier pour rentrer en études supérieur allait être légèrement pénalisé.

J'avais beau lui dire qu'Allah était au contrôle de tout, je pense qu'en ce moment son Iman était fortement éprouvé et chaque soir je faisais des duaas afin qu'Allah lui facilite.

J'aurais voulus l'envoyer avec Zahir au Maroc afin qu'il se change les idées mais cette année, on ne pouvait pas se permettre cela.

Voir mon frère qui était un peu la lumière de ma vie, si j'peux dire ça, complètement éteint, bah ça me rendait presque malade aussi.

Je m'efforçais de lever la tête et arborer mon sourire en stage mais quand je rentrais chez moi, notre appartement étais vraiment silencieux.

C'était l'été donc Nahil ne restait pas tellement à la maison.
Moi je travaillais la nuit donc j'étais complètement décaler, on se voyais pas très souvent.

Entre temps mes parents étaient partis au Maroc en me confiant la responsabilité de mon frère et de notre appartement.

C'était un aller, pour l'instant, sans billet retour.
J'avais un énorme pincement au coeur de me séparer de mes parents pendant un laps de temps inconnue et qu'ils s'en aillent vendre notre maison familiale.

J'aurais tout donné pour éviter ça et Nahil aussi mais malheureusement, nous étions impuissants.

En dehors de ça, ma vie avait repris son calme.
Un calme dont j'avais pertinemment besoin.

« À la recherche du bonheur »  - NoorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant