Lyam.
Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis mon réveil, mais j'ai l'impression que ça fait une éternité. Si je ne sors pas rapidement de cette pièce, je vais devenir fou.
Un plateau avec mon repas du soir a été déposé il y a peu, mais je suis incapable d'avaler quoique ce soit à cause du stress. Le fait de ne pas savoir où je suis me rend malade. Et ma claustrophobie ne m'aide pas non plus à me calmer. Plus les minutes passent et plus je sens les murs se resserrer autour de moi. J'ai l'impression d'étouffer. Mes cheveux collent à mon front tellement j'ai chaud. Ils commencent à devenir humides et leur couleur blonde habituelle s'est transformée en un brun léger à certains endroits. Je commence à paniquer de plus en plus et je ne sais pas comment faire pour m'empêcher de penser aux pires scénarios imaginables.
Soudain, j'entends des pas se rapprocher. Vu le bruit, je dirais qu'ils sont plusieurs, au moins deux, peut-être trois. Et puis plus rien. Ils se sont arrêtés. Je les entends discuter juste derrière la porte, sans pour autant distinguer clairement leurs mots, je ne peux donc pas comprendre ce qu'ils disent. Mais je suis au moins sûr d'une chose maintenant, ils sont là pour moi.
Au bout de quelques instants de silence, ma porte finit par s'ouvrir doucement.
Ils ont certainement peur que je sois juste derrière, prêt à m'échapper.
Une fois sûrs que je me trouve à une bonne distance de la sortie. La porte s'ouvre entièrement et un homme vêtu d'un costume noir entre dans la pièce. Je tente de regarder dans le couloir pour essayer d'avoir un petit peu plus d'informations sur l'endroit où je me trouve, mais deux autres hommes en costume, eux aussi, me bloquent la vue. Quant à celui qui se trouve en face de moi, je n'arrive pas bien à distinguer son visage dû à la lumière au-dessus de moi. Mais quelque chose me dit qu'il n'est pas là pour me libérer.
— Lyam Scott, veuillez me suivre s'il vous plaît, sa voix est grave et, je dois l'avouer, très peu rassurante.
— Comment connaissez-vous mon nom ? Et où suis-je ?
— Il est de mon devoir de connaître l'identité de chacun de mes participants.
— Comment suis-je arrivé ici ? Et qu'est-ce que c'est cette histoire de jeu ? Et-
— Suivez-moi, et vous comprendrez.
Puis, il me tourne le dos et quitte la pièce, sans attendre de réponse de ma part.
Il ne se tourne de nouveau vers moi qu'une fois arrivé dans le couloir :
— À moins que vous ne préfériez rester enfermé ici. Le choix ne dépend que de vous.
D'un côté, je ne fais pas du tout confiance à cet homme, mais d'un autre côté, je n'ai aucune envie de rester enfermé encore des heures dans cette pièce. Alors, je n'ai pas d'autres choix que de le suivre.
Je n'ai aucune idée de l'endroit vers lequel je me dirige, mais j'ai un très mauvais pressentiment. Le seul point positif de cette excursion est que je peux repérer un peu les lieux et analyser davantage le bâtiment dans lequel je me trouve.
Ce lieu est comme un étrange mélange entre un laboratoire et une prison. Il y a des gardes partout et très peu de fenêtres. Je n'ai donc aucune idée sur l'environnement extérieur qui m'entoure. Ce bâtiment n'est qu'une succession de couloirs qui semblent s'étendre à l'infini. Chaque couloir est composé de nombreuses portes identiques à la mienne. Mais également d'autres portes moins sécurisées, avec une sorte de hublot. Ces pièces ressemblent plus à des chambres qu'à des cellules. Certaines de ces chambres ont un nom inscrit sur la porte. Je me demande si moi aussi j'ai une porte à mon nom. D'après le nombre de chambres avec un nom inscrit, il y a au moins une trentaine de personnes enfermées ici. Sans compter les autres pièces pour lesquelles il est impossible de déterminer si quelqu'un se trouve à l'intérieur ou non. Mais le nombre total de personnes ici s'élève sûrement à une centaine, voire plus, étant donné que je n'ai vu qu'une partie du bâtiment et qu'il semble s'étendre sur plusieurs étages.
Je ne sais toujours pas ce qu'il se manigance ici, mais cela n'annonce rien de bon.
À l'intersection de plusieurs couloirs, une porte attire mon attention plus que les autres.
C'est la seule chambre surveillée. Deux autres hommes en costume noirs sont devant la porte, arme à la main. Il y a un nom d'écrit sur la porte : Lily Collins.
Je me demande bien ce qu'elle a pu faire pour nécessiter une surveillance pareille. Je suis en train de réfléchir aux possibilités quand un cri retentit dans cette même chambre. Mais la voix ne ressemble pas à celle d'une fille, c'est plutôt une voix grave, un peu comme celles des gardes. Quelques secondes à peine après ce cri, un bruit sourd me fait sursauter. Il provient également de cette chambre. Le bruit est comme un coup ou quelque chose de jeté contre un mur. Je m'arrête alors, de plus en plus intrigué vis-à-vis de ce qu'il se passe entre ces quatre murs. Suite au bruit suspect, les deux gardes entrent immédiatement dans la chambre, arme pointée sur quelque chose au sol. Mais je suis déjà trop loin pour voir ce qu'il se passe à l'intérieur de cette chambre. Dommage, j'aurais bien aimé en savoir davantage sur cette Lily. Mais ce n'est pas le plus important pour l'instant. Je dois me concentrer sur mon objectif principal : comprendre où je suis et surtout comment m'enfuir d'ici. Je me remets alors en route.
L'homme devant moi finit par s'arrêter quelques minutes plus tard devant une grande porte, gardée ,elle aussi, par des hommes armés, et me fait signe d'entrer.
Une fois à l'intérieur, mon souffle se coupe. Une centaine d'enfants se trouvent devant moi, tous habillés pareils, terrorisés. Ils n'ont pas tous le même âge, certains d'entre eux ont à peine 10 ans tandis que d'autres doivent avoir environ 16 ans, comme moi. Je ne sais pas en quoi consiste ce jeu, mais je commence à avoir de plus en plus peur de le découvrir.
Je remarque aussi une estrade un peu plus loin dans la pièce, à côté de laquelle se trouve une jeune fille, entourée de deux gardes. Ses yeux sont si rouges que l'on aperçoit à peine leur couleur bleue. Elle n'arrête pas de replacer une de ses longues mèches blondes derrière son oreille avec sa main droite, sûrement blessée vu le bandage qu'elle a. Elle a l'air très stressée, peut-être même encore plus que les plus jeunes d'entre nous. Je suis tellement concentré sur cette inconnue que je ne vois même pas l'homme que j'ai suivi jusqu'ici entrer dans la salle. Quand je détourne le regard de la fille, il se tient sur l'estrade, micro à la main :
— Bonjour à tous. J'imagine que vous êtes tous très impatients de découvrir le nouveau jeu de cette année. Certains anciens participants me connaissent déjà, mais je tiens quand même à me présenter aux nouveaux. Je m'appelle Andrew Smith et je suis le créateur de cette hum...comment dire... organisation ? Comme vous le savez déjà, je n'ai pas le droit de vous dévoiler la véritable raison de votre venue ici. Tout ce que je peux vous dire, c'est que vos parents ont fait le bon choix en vous amenant ici. C'était la meilleure chose à faire pour vous.
Le nouveau jeu ?
Ce qui veut dire que ce lieu existe depuis déjà plusieurs années. Alors comment ça se fait que je n'en aie jamais entendu parler ? Et ces anciens participants, pourquoi est-ce qu'ils sont revenus ? Qu'est-ce que tout cela signifie ? Mais surtout, pourquoi des parents enverraient-ils leurs enfants ici? Et en ce qui concerne les miens, c'est impossible qu'ils m'aient envoyé ici. J'étais encore avec eux hier soir, ils m'en auraient forcément parlé, non ?
—... et voici les règles du jeu : cinq épreuves seront organisées ici. Elles seront réparties sur plusieurs semaines. La durée de ces épreuves pourra varier de quelques heures à quelques jours selon la progression des participants. Les participants qui arrivent au bout de l'épreuve avant la fin du temps imparti sont qualifiés pour la manche suivante et les autres sont éliminés. Et ainsi de suite, jusqu'à la cinquième et dernière manche, à la fin de laquelle le grand vainqueur sera désigné. Seul le gagnant sera libre de rentrer chez lui. En ce qui concerne les autres survivants, ils devront retenter leur chance l'année prochaine. La première épreuve commence demain matin à 9 h ; vous pouvez rejoindre vos chambres.
Seul le gagnant peut rentrer chez lui, je comprends donc mieux la présence d'anciens participants. Ils ne peuvent pas partir. On est tous bloqués ici. Mais, dans quel but ? J'aurais sûrement mes réponses demain, enfin je l'espère.
Demain matin 9h. Mon cauchemar débute demain.
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L' épreuve
Science FictionQuand Lyam se réveille, il n'y a rien autour de lui. Mais surtout, il n'a aucun souvenir de comment il est arrivé dans cette pièce. Rien autour de lui ne semble pouvoir l'aider à comprendre ce qu'il se passe. Rien à part peut-être ce bout de papier...