Zachary.
Quatre mois plus tard.
Je décide tout de même d'aller la voir avant de partir, histoire d'être sûr qu'elle ne souhaite vraiment pas m'accompagner. Je toque plusieurs fois, mais seul le silence me répond. Soit, elle s'est endormie, soit elle refuse de me parler. Honnêtement, je préférerais que ce soit la première solution, mais j'aurai plus tendance à pencher pour la deuxième. Je n'insiste pas plus et redescends.
Quand j'arrive en bas, personne ne semble surpris de me voir revenir seul.
— Je vais aller lui parler, ne t'inquiète pas. Je suis sûre que ça sera comme si rien ne s'était passé à votre retour, tente de me rassurer Lila quand je passe à côté d'elle.
J'espère qu'elle a raison, je n'aime vraiment pas la voir dans cet état-là, surtout que j'ignore toujours la cause.
Je lui souris avant d'enfiler mes chaussures et de rejoindre le reste du groupe dehors. Le trajet jusqu'au centre-ville se fait en silence contrairement à d'habitude. Tout le monde semble inquiet au sujet d'Alya et pourtant personne n'ose aborder le sujet.
— Tout le monde sait ce qu'il doit faire ?, demande Lily à l'entrée du village.
On acquiesce et chacun part dans une direction différente.
— Et surtout n'oubliez pas, rendez-vous ici dans une heure, ajoute Sacha avant de partir à son tour.
Je regarde l'heure sur ma montre, que j'ai trouvée il y a peu dans une des pièces de la maison, avant de partir à mon tour.
Je parcours les rues pendant plusieurs minutes, observant les habitants de loin. Mon regard passe du groupe de mamies assises sur un banc à ce groupe de jeunes allongés sur la plage. Mais peu importe le nombre qu'ils sont, je m'attarde toujours sur le même genre de personnes : les familles. Je m'attarde toujours un peu plus longtemps sur celles composées de deux frères, et à chaque fois, je ne peux m'empêcher de penser que ça aurait peut-être pu être Charlie et moi dans une autre vie. Dans un monde sans virus, sans mort, sans peine.
Quand je sors de mes pensées, les deux garçons rient aux éclats en se chamaillant. Je me dis alors que peu importe à quel point imaginer ma vie à travers eux peut me faire mal, je pense que je ne me lasserai jamais de les entendre rire, sûrement parce que ça me redonne l'espoir que moi aussi un jour je pourrai être aussi heureux qu'eux. Ce n'est qu'une question de temps.
Après plusieurs minutes, je finis par détourner le regard et quitte la petite ruelle pour rejoindre le magasin dans lequel Lily m'a demandé de faire deux-trois courses pour les prochains jours. Même si on est nombreux, j'ai à peine une dizaine d'articles à récupérer. On préfère se répartir les achats entre nous tous, acheter petit à petit pour éviter de trop éveiller les soupçons.
Une fois mes achats effectués, j'ai peur d'avoir trop traîné et décide donc de partir immédiatement en direction du point de rendez-vous. Je m'attends à y trouver au moins une personne, mais la place est vide à mon arrivée. Je dépose alors mes articles sur le sol et regarde l'heure. Peut-être que j'ai mis moins de temps que ce que je pensais finalement ?
Pourtant, ce n'est pas ce que m'indique ma montre. Je suis arrivé à peine cinq minutes avant l'heure et pourtant je suis le premier. D'habitude, les filles sont toujours en avance, mais je ne vois aucune d'entre elles à l'horizon. Et les cinq minutes suivantes ne changent rien. Plus j'attends, plus l'angoisse m'envahit. Même s'il est possible qu'ils aient simplement perdu la notion du temps, je ne peux m'empêcher de penser aux pires scénarios.
Plus d'une heure plus tard, je suis toujours seul. Mes mains sont devenues tellement moites que le paquet de pâtes m'échappe plusieurs fois des mains avant que je n'arrive à le ramasser pour de bon. Je lance un énième regard à ma montre ainsi qu'aux alentours avant d'enfin me décider à reprendre le chemin de la maison.
Après tout, peut-être que ma montre s'est déréglée sans que je fasse attention et qu'ils ont décidé de rentrer sans moi quand ils ont vu que je n'arrivais pas.
Faites qu'ils m'attendent tous à la maison, s'il vous plaît.
Quand j'arrive, la porte d'entrée est grande ouverte. Ce qui est plutôt inhabituel. Ça arrive souvent qu'on la laisse ouverte le soir, mais les risques sont encore trop grands pour qu'on fasse pareil en pleine après-midi. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est le silence qui règne dans la maison quand je pénètre à l'intérieur. Je dépose mes affaires par terre et commence à parcourir les pièces en espérant trouver quelqu'un. Mais à chaque fois, le résultat est le même : personne n'est là. Plus j'ouvre de portes et plus les battements de mon cœur s'accélèrent. Je parcours le reste de la maison en courant et en criant les noms. Soudain, j'entends une porte claquer dans mon dos. Je me retourne immédiatement et me retrouve face à Alya, confuse.
— Elle est où Lila ?, demandé-je aussitôt.
— Je croyais qu'elle était avec toi. Elle est partie il y a une dizaine de minutes.
Oh non. Ça ne peut pas être qu'une simple coïncidence, on ne peut pas disparaître comme ça. Mon pouls s'accélère davantage et je sens que je commence à manquer d'air à l'idée qu'il leur soit arrivé quelque chose.
— Zach ? T'es sûr que tout va bien ? D'ailleurs, ils sont où les autres ?
— Je.. Je sais pas. Ils ont disparu.
— Comment ça ?
— Je les ai attendus pendant plus d'une heure, mais ils ne sont jamais venus. Je n'ai pas non plus croisé Lila sur le chemin du retour alors, j'imagine que peu importe où ils sont, elle est avec eux.
— Et tu penses qu'il leur est arrivé quelque chose ?
— J'en suis même sûr.
Alya me fixe quelques instants, cherchant quoi répondre. Puis finit par appuyer sa tête contre le mur derrière nous, en silence. Elle ne me contredit pas parce qu'elle sait que j'ai raison. On a pas besoin de le dire à voix haute pour savoir qu'on pense tous les deux à la même chose, les gardes ont fini par nous retrouver.
À suivre...
VOUS LISEZ
L' épreuve
Fiksi IlmiahQuand Lyam se réveille, il n'y a rien autour de lui. Mais surtout, il n'a aucun souvenir de comment il est arrivé dans cette pièce. Rien autour de lui ne semble pouvoir l'aider à comprendre ce qu'il se passe. Rien à part peut-être ce bout de papier...