L' épreuve

Chapitre 22: Sacha

Lily.

À peine arrivée à l'infirmerie, on m'ordonne de m'allonger sur un lit et un médecin arrive quelques secondes plus tard. Une fois la flèche retirée, la douleur commence à diminuer peu à peu. J'ai désormais un bandage à l'épaule que je devrais garder au moins une semaine pour éviter tout saignement, mais par miracle, la flèche n'a fait aucun dégât.

Alya, qui s'est assise sur une chaise à côté de moi, finit par s'endormir quelques minutes après notre arrivée. Et malgré ma fatigue, je mets plusieurs heures avant d'enfin réussir à faire taire toutes mes pensées et pouvoir me reposer ne serait-ce que quelques minutes.

Je suis réveillée quelques heures plus tard par du bruit dans le couloir. Par des voix. Mais les voix sont lointaines et j'ai du mal à distinguer ce qu'elles disent. Je décide alors de me lever de mon lit pour me rapprocher davantage de la porte. Arrivée devant, la lumière du couloir me permet de distinguer deux ombres adossées contre le mur en face de l'infirmerie. Des gardes. Sûrement ceux qui sont censés nous surveiller. Je recule alors un peu de l'ouverture de la porte pour m'assurer qu'ils ne peuvent pas me voir avant de me concentrer sur ce qu'ils disent.

— Tu penses qu'ils sont au courant ?

— Non, à part peut-être la fille. Le chef a dit que quelqu'un s'est introduit dans son bureau cette nuit. Et tout le monde sait qu'elle passe son temps à s'enfuir, surtout la nuit. Alors ça ne m'étonnerait pas que ce soit elle. Mais je ne pense pas qu'elle ait eu le temps de les mettre au courant.

La fille. Ils parlent de moi. Ce qui veut dire que... Oh non. Smith sait que je suis rentrée dans son bureau.

— Tu crois ? Les collègues les ont vus ensemble avant le début de l'épreuve, ils étaient réunis autour du petit nouveau.

— Alors, elle n'est pas au courant, elle non plus. Sinon, elle leur en aurait sûrement parlé.

Pas au courant ? De quoi ils parlent ?

— Mais je les ai vus ensemble à la fin de l'épreuve. Ils avaient l'air de se disputer. Peut-être qu'elle leur en a parlé, mais qu'ils ne l'ont juste pas cru ?

— Non, je ne pense pas. Elle aurait déjà agi sinon. À mon avis, le sujet de leur dispute était la disparition du petit nouveau.

— Attends, ils l'ont attrapé ?

— Ouais. Peu avant la fin de l'épreuve. Son frère en était malade.

— Seul le petit a été attrapé, c'est ça ?

— Oui, j'ai même pas accordé un regard au grand quand je suis passé à côté de lui. T'aurais dû voir sa tête.

— Et il n'a rien fait pour te stopper ?

— Non. Enfin, si. Il a essayé de le suivre alors, j'ai dû improviser pour le semer.

— Et ça a marché ? T'as réussi à l'emmener à l'endroit prévu ?

— Oui, c'est bon. Tout est en place. On pourra commencer demain matin.

— Je ne comprends pas trop ce que Smith a en tête.

— Moi non plus. Je ne comprends pas pourquoi il veut agir seulement maintenant. Et surtout pourquoi lui ?

— Je ne sais pas. Mais on en reparlera plus tard. On ferait mieux de se remettre en route.

— C'est vrai. Allons-y. Les autres nous attendent déjà sûrement dehors.

Le second garde lui répond quelque chose, mais ils se sont déjà remis en marche et sont désormais trop loin pour que je puisse les entendre. Je parviens seulement à entendre le mot « forêt ». De toute façon, le peu de conversation que j'ai entendu m'a suffi.